Qu'il soit question d'habitation, d'automobiles, de mariage ou de chasse, les grands salons demeurent des moyens de marketing traditionnels. Néanmoins, les organisateurs rivalisent d'ingéniosité pour convaincre la clientèle de se déplacer et lui faire vivre une expérience améliorée.

Médias sociaux

Facebook, Twitter, Pinterest et Instagram sont de précieux alliés quand vient le temps d'attirer de nouveaux visiteurs. Sheldon Kagan, promoteur du Salon de la mariée, affirme que les médias sociaux génèrent 30% de sa clientèle. «On y partage des tonnes de photos, on répond aux questions, on donne des conseils et on organise beaucoup de concours pour inciter les gens à cliquer sur «j'aime» et augmenter notre visibilité. Près de 70% de nos publications servent à transmettre de l'information sur les mariages, et non à vendre l'évènement. Sinon, les gens n'apprécieraient pas.»

Près de trois visiteurs sur quatre consultent le site web ou les médias sociaux avant de visiter le Salon national de l'habitation, selon Catherine Jeannin, directrice marketing d'Expo Media, promoteur de l'évènement. «Il faut absolument les accrocher et les convaincre de la nécessité de venir au salon pour rencontrer les exposants en personne. On doit alimenter la communauté, lui parler, lui demander son avis, lui offrir des cadeaux et lui faire sentir qu'elle a une grande importance pour nous. On s'en occupe.»

Puisque la quantité de grands salons augmente, les promoteurs utilisent aussi les médias sociaux pour attirer et fidéliser les exposants. «On fait tout pour accroître leur visibilité auprès de nos visiteurs, en faisant des échanges sur nos différentes plateformes sociales à propos de leurs nouveautés et de leurs offres», explique Marie-Claude Blais, directrice générale du Salon national de l'habitation.

Les stratégies sociales viennent toutefois avec certaines problématiques. «Plusieurs entreprises spécialisées en gestion de communauté promettent plus qu'elles ne livrent, affirme M. Kagan. Dans les médias traditionnels, je connais les promesses des publicités, les chiffres et les objectifs concrets, mais tout n'est pas encore au point dans les médias sociaux. C'est un peu le Far West. Nous avons changé trois fois de compagnie en 18 mois.»

Techno

De plus en plus d'exposants mettent sur pied des équipes volantes qui abordent les visiteurs avec une tablette afin de leur présenter produits et services, ou encore de les faire participer à des concours. Bien que Catherine Jeannin y voie un bon moyen d'allier l'aspect humain et l'utilisation de la technologie, elle souhaite que la techno aille encore plus loin. «Par exemple, on aimerait avoir un mur de tweets pour que les gens s'expriment en direct. Le mur pourrait aussi servir à afficher des commanditaires ou faire des promos sur certains kiosques. Ça créerait encore plus de dynamisme.»

Le mois dernier, Sheldon Kagan a lancé le Guide de la mariée, une ressource électronique sur tous les éléments reliés de près ou de loin aux mariages. «Nous répondons aux questions les plus fréquemment posées et nous avons regroupé plusieurs fournisseurs qui mettent leurs propres photos et vidéos. En 2015, je veux faire la même chose avec un guide sur la famille. Les gens ont besoin qu'on leur donne de l'information et qu'on les dirige vers certains blogues, mais l'internet ne remplacera jamais une visite en salon.»

Loi antipourriel

Bien des promoteurs de salons avaient l'habitude de recueillir les coordonnées des visiteurs pour leur envoyer de multiples promotions, sans toujours obtenir leur autorisation. Avec l'arrivée de la loi antipourriel, les choses changent. «Depuis quatre ans, le Salon de la mariée ne récolte plus ce genre d'informations, précise Sheldon Kagan. On laisse les exposants le faire, en les obligeant à demander la permission aux gens. Si on trouve un vendeur qui ne respecte pas la loi ou qui vend les coordonnées au plus offrant, on ne lui vendra pas de kiosque dans le futur.»

Tablettes électroniques

Alors que la forme des publicités à la télévision, à la radio et dans les médias imprimés évolue peu, la réalité est différente avec les tablettes électroniques. «Avec un outil interactif qui donne envie aux gens de cliquer, c'est beaucoup plus simple d'amener les gens vers notre site d'achats en ligne, avec lequel on vend beaucoup de billets», indique Catherine Jeannin.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Sheldon Kagan, fondateur du Salon de la mariée, a senti le besoin de toucher une nouvelle clientèle, les couples gais: «La terminologie de notre marketing change. On ne parle plus de "la mariée et du marié" mais "du couple" pour que tous se sentent inclus.»