En cette ère de tweets, de textos et autres courtes vidéos virales, il n'est pas étonnant de constater que l'instantanéité s'est transposée dans le domaine de la formation. Depuis quelques années, la tendance du microlearning y occupe une place grandissante. Trois personnes qui conçoivent ou qui utilisent ce nouveau mode de formation nous aident à y voir plus clair.

Q- Qu'est-ce que le microlearning?

R- «Le microlearning est principalement utilisé sous forme de microcapsules vidéo dans le cadre de formations en ligne. Nous en fragmentons le contenu. Une formation de 2 heures sera, par exemple, découpée en 10 capsules de 12 minutes. Ce sont de petites bouchées beaucoup plus digestes. Cela permet d'acquérir des connaissances de façon ponctuelle dans l'endroit de son choix.»

- Hugues Foltz, président et chef de la direction d'Ellicom. Cette entreprise de Québec, spécialisée dans les solutions de formation utilisant ou intégrant la technologie, vient d'être sélectionnée par la pétrolière française Total pour la formation de ses 70 000 employés dans le monde. Le microlearning y tiendra un rôle de premier plan.



Q- Pourquoi avoir choisi le microlearning?

R- «Parce que nous voulions utiliser une approche mixte. Ce n'est pas une simple formation pour un nouveau logiciel, mais bien une transformation d'affaires complète. Il s'agit d'un vaste programme pancanadien de formation qui touche 1200 personnes. Nous avons opté pour le ratio 2/3 en classe et 1/3 de microcapsules. Nous avons une cinquantaine de capsules vidéo qui durent entre 2 et 7 minutes. On y explique, par exemple, comment saisir les coordonnées du client, comment faire des déboursés, donner des autorisations, etc.»

- Chantal Rémy, vice-présidente, ressources humaines, à la BDC. L'institution financière fédérale a complètement revu ses façons de faire.



Q- Le microlearning prend-il de plus en plus de place dans votre organisation?

R- «Nous encourageons nos professeurs à l'utiliser davantage avec leurs étudiants. Autrement, nous utilisons cette approche pour former notre corps professoral et nos employés. Pour notre système Omnivox, c'est-à-dire la plateforme de communication entre les élèves, les professeurs et la direction des écoles, nous privilégions le microlearning. Même si quelqu'un connaît la plateforme, il peut y avoir des choses qui lui échappent. Nous avons donc mis en ligne une série de 10 courtes capsules traitant de thèmes bien précis, notamment comment créer une grille d'évaluation, afficher des résultats, etc. Même chose pour notre intranet.»

- Marie-France Tassé, directrice des études au Collège LaSalle et sa filiale LCI Éducation, qui sont reconnus mondialement pour leurs programmes de mode, d'art et de design, de gestion, de tourisme et d'hôtellerie.