Le secteur minier du Nunavik, qui fournit déjà aux Inuits du territoire d'importants revenus, des emplois et des débouchés pour leurs entreprises, devrait continuer à croître dans les prochaines années.

Selon Jean-Marc Séguin, coordonnateur minier pour la Société Makivik, plusieurs projets en cours, notamment dans la Fosse du Labrador, pourraient devenir des exploitations d'envergure mondiale.

«Le secteur minier prendra une grosse place dans notre économie, peut-être plus de 50%. Le potentiel minéral est énorme: il suffit de le développer», ajoute-t-il.

Makivik, l'équivalent de la Caisse de dépôt pour les Inuits, administre les principales entreprises de la communauté. Elle perçoit les revenus provenant de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, de même que ceux issus des ententes signées avec les sociétés minières. Son actif s'élevait à 341 millions au 30 septembre 2012.

Mine Raglan

Le gros du pactole des Inuits vient du pacte signé en 1995 avec Mine Raglan, laquelle exploite un vaste complexe d'extraction de nickel situé à une centaine de kilomètres au sud du village de Silluit, à l'extrême nord du Québec.

Raglan, maintenant propriété de Glencore, verse chaque année une somme fixe, plus 4,5% du flux monétaire net dégagé par la mine. Au sommet du prix des métaux en 2007, la redevance a atteint 32,6 millions, puis est descendue à 13,2 millions en 2011. On s'attend à beaucoup moins en 2013, en raison de la chute du prix du nickel. Près de 150 Inuits travaillent pour Raglan.

Nunavik Nickel Mine, propriété de Jien Canada Mining, versera elle aussi des contributions annuelles lorsque sa mine de nickel, située à une vingtaine de kilomètres au sud de Raglan, atteindra son rythme de croisière. Le démarrage de la mine a eu lieu en 2013, après que des difficultés financières et techniques en eurent retardé l'échéancier.

L'entente avec Nunavik Nickel Mine doit rapporter quelque 80 millions en redevances directes durant l'exploitation de la mine. La société minière assure également une priorité d'emplois et d'achats de biens et services pour les Inuits représentant près 64 millions par année.

Parmi les projets de mise en valeur les plus avancés, M. Séguin mentionne celui d'Adriana Resources et de l'aciériste chinois Wisco au lac Otelnuk, situé dans la partie sud-est du Nunavik, à 250 km au sud de Kuujjuaq. Ce projet d'exploitation de fer à ciel ouvert nécessiterait plus de 12 milliards d'investissements.

Côte du Labrador

De plus, près de Voisey's Bay, sur la côte du Labrador, Quest Rare Minerals étudie un projet d'exploitation de terres rares à ciel ouvert mettant en jeu 1,63 milliard d'investissements. La société doit entreprendre une étude de faisabilité cette année.

Pour leur part, New Millenium et Tata Steel viennent de réaliser une étude de faisabilité sur une exploitation de fer nécessitant plus de 15 milliards d'investissements.

Makivik et le gouvernement du Québec versent 300 000$ au Fonds d'exploration minière du Nunavik pour former des Inuits en exploration. Le Nunavik prépare une nouvelle politique minière pour encadrer le secteur.



Statistiques


> Superficie du Nunavik (en terre ferme) : 417 943 km2

> Population : 12 683 habitants

> 0-14 ans : 4191 habitants

> 15-24 ans : 2480 habitants

> 25-44 ans : 3634 habitants

> 45-64 ans : 1953 habitants

> 65 ans et plus : 425 habitants

> Taux de chômage : N.D.

> Taux d'emploi (25-64 ans) : 65 %

> Revenu d'emploi médian : 35 053 $

> Revenu disponible des ménages : 23 242 $

> Taux de faible revenu des familles : 20,3 %

Source : Institut de la statistique du Québec ; 2012-2013