Les villes de taille moyenne sont, en général, plus dynamiques sur le plan de l'entrepreneuriat que les plus grandes, selon l'étude réalisée par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI).

En effet, seulement deux municipalités québécoises de plus de 150 000 habitants font partie du top 10 canadien: Sherbrooke (5e rang) et Saguenay (10e rang).

Pour Saguenay, pas de surprise: la ville occupait déjà le même rang l'an passé dans cette catégorie. Et Sherbrooke est passé du septième au cinquième rang.

Mais quand on regarde les 10 villes canadiennes de taille moyenne (de 25 000 à 150 000 personnes) les plus propices à l'entrepreneuriat, on constate que quatre d'entre elles sont québécoises.

Rivière-du-Loup se trouve en tête des villes québécoises moyennes. La ville était quatrième au Canada en 2012, et elle est au cinquième rang cette année (première au Québec). Elle dame le pion à Rouyn-Noranda, qui a glissé du deuxième rang canadien en 2012 au sixième en 2013.

Les deux villes québécoises de taille moyenne suivantes dans le palmarès se sont beaucoup améliorées. Saint-Georges, qui était 16e au Canada, est maintenant 7e. Quant à Victoriaville, elle fait un bond spectaculaire, du 42e rang au 9e.

Parmi les critères retenus par les économistes de la FCEI, notons les politiques entrepreneuriales des municipalités. Il s'agit d'un groupe d'indicateurs associés aux mesures prises par les administrations municipales en matière d'imposition et de réglementation des entreprises. Au Québec, pas de très grandes villes dans ce groupe. Mais encore une fois, parmi les villes canadiennes de taille moyenne les mieux classées selon ce critère, on trouve Rouyn-Noranda au quatrième rang et Drummondville au cinquième.

Nouveaux critères

Certains résultats, on le voit, peuvent surprendre par rapport aux années précédentes. Il y a notamment des changements dans l'instrument de mesure. «Dans le passé, nous mesurions la diversité industrielle ou sectorielle, explique Simon Gaudreault, économiste à la FCEI. Y a-t-il un bon mélange de manufacturier et de services, par exemple? Mais nous avons abandonné cette mesure, les écarts entre les scores des villes et la moyenne canadienne étant moins éloquents qu'avant.»

On mesure maintenant la circulation de l'information. «Les villes où les entrepreneurs sont bien informés de ce qui s'y passe nous semblent avantagées par rapport aux autres, indique M. Gaudreault. La forte concentration de médias, par exemple, est un bon signe.»

Recettes gagnantes

Et comment accède-t-on au nirvana des villes entrepreneuriales? Pour les villes québécoises de grande taille (150 000 personnes et plus), Sherbrooke arrive en tête. Quelle est sa recette?

«Notre approche est de favoriser des filières-clés, des grappes précises, au lieu de vouloir tout faire bouger en même temps, souligne Marie-Ève Poliquin, directrice des communications pour Sherbrooke Innopole, organisme veillant sur le développement économique de la ville. Nous misons donc sur les secteurs des sciences de la vie, des technologies propres, des nanotechnologies, des technologies de l'information et sur les manufacturières de pointe.»

Avec le Mouvement Desjardins, Sherbrooke a aussi créé un fonds pour les entreprises innovantes. «Ce fonds est unique au Québec. Nous sommes fiers de ce que la moitié des entreprises récipiendaires de l'argent de ce fonds soient des manufacturières.»

Quant à Rivière-du-Loup, au premier rang québécois pour les villes de taille moyenne, où puise-t-elle son succès? «Nous avons énormément de petites entreprises et de travailleurs autonomes, répond Marie-Josée Huot, directrice générale du CLD région Rivière-du-Loup. Notre développement émane donc d'entrepreneurs locaux plutôt que de filiales étrangères. Et notre tissu industriel est très diversifié.

«Ces entreprises ont su grandir et ouvrir de nouveaux marchés. Et la main-d'oeuvre spécialisée a pu suivre grâce au Centre de formation professionnelle, qui offre aujourd'hui 20 formations à 1000 étudiants. Le cégep complète l'offre de formation.»

Mme Huot ajoute que Rivière-du-Loup a un accès aux États-Unis par la route 85 et au monde entier grâce au port de Gros-Cacouna. Et à 6 km du port, la voie ferrée complète la gamme des moyens de transport de marchandises.

Top 25 des villes québécoises

1. Rivière-du-Loup

2. Rouyn-Noranda

3. Saint-Georges

4. Victoriaville

5. Sherbrooke

6. Rimouski

7. Thetford Mines

8. Val-d'Or

9. Baie-Comeau

10. Saint-Hyacinthe

11. Alma

12. Drummondville

13. Saguenay

14. Trois-Rivières

15. Granby

16. Shawinigan

17. Banlieue de Québec

18. Banlieue de Montréal

19. Salaberry-de-Valleyfield

20. Sorel-Tracy

21. Saint-Jean-sur-Richelieu

22. Joliette

23. Gatineau

24. Montréal

25. Sept-Îles

« Banlieue » désigne la région métropolitaine de recensement, à l'exclusion de la ville principale.