Dès janvier, le Secrétariat au développement nordique mettra en place un groupe de travail, soit une Table des partenaires incluant des écologistes, qui se pencheront sur les questions liées à l'environnement, au développement durable et à la protection du territoire.

«Ce n'est pas vrai que le gouvernement ne fait rien concernant les préoccupations environnementales liées au plan Nord pour tous», se défend Luc Ferland, député d'Ungava et adjoint parlementaire à la ministre des Ressources naturelles pour le volet affaires nordiques.

À la mi-octobre, une rencontre préparatoire s'est tenue à Baie-Comeau, à laquelle participait le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchette. «Il n'y a pas de recette toute prête préparée par des fonctionnaires à Québec. On va collaborer avec les communautés locales et les groupes environnementaux afin de bien protéger les territoires.»

Un recul

Les groupes environnementalistes déplorent le manque de vision du gouvernement. On parle même d'un recul.

«Avant, on avait obtenu du gouvernement précédent qu'il s'engage à protéger 20% du territoire d'ici 2020. Mme Marois a évoqué un vague désir de conserver 12% du territoire nordique québécois», explique Christian Simard, directeur général de Nature Québec, qui participe à la Table des partenaires du Secrétariat au développement nordique.

En entrevue avec La Presse, le député d'Ungava réfute ces affirmations. «On veut aller plus loin que la limite du 12% et s'engager d'ici 2020 à compléter un réseau d'aires protégées d'au moins 20% de la superficie couverte par le développement nordique.»

Cela n'est toutefois pas précisé sur le site internet du plan Nord pour tous.

Le directeur général de Nature Québec reproche à l'actuel responsable du Secrétariat nordique d'accorder la priorité au développement économique. «Il faut que le plan Nord pour tous ne soit pas seulement au service des promoteurs miniers. Il doit respecter le développement social des communautés et le volet écologique.»

Caribous forestiers

De son côté, Nicolas Mainville, directeur de Greenpeace Québec, se préoccupe des nombreuses coupes forestières qui montent vers le Nord. «Le gouvernement tarde à protéger les dernières grandes forêts vierges dont la vallée de la Broadback et les montagnes Blanches, soit deux pouponnières du caribou forestier qui se trouvent au sud du 51e parallèle.»

Le caribou forestier est actuellement menacé en raison des coupes forestières.

Le député d'Ungava, Luc Ferland ,promet que le futur groupe de travail se penchera sur ce problème. «On va bien évaluer les façons de le protéger.»

Le président de l'Action boréale, Henri Jacob, dénonce aussi le manque de planification du gouvernement. «On encourage les compagnies à investir avec en retour peu de redevances, que ce soit au niveau de l'eau potable, de la forêt ou des mines. On a une encore une mentalité de porteur d'eau.»

M. Mainville va plus loin.

«Advenant un redressement économique quant aux prix des métaux, nous n'avons même pas les outils légitimes, soit une loi encadrant le développement minier, ni les redevances auxquelles ont droit les Québécois. Ce plan de développement du Nord risque de devenir une aventure dangereuse pour l'environnement et peu profitable pour les Québécois.»