Les maladies inflammatoires de l'intestin, comme la colite ulcéreuse ou la maladie de Crohn, sont un casse-tête pour le monde médical. Selon John Rioux, de l'Institut de cardiologie de Montréal, on connaît 163 facteurs génétiques impliqués dans leur développement et on soupçonne fortement qu'il y en a d'autres. D'un malade à l'autre, ces facteurs se combinent de manière différente.

«Résultat, un patient répond admirablement bien à une médication qui échoue lamentablement chez un autre sans qu'on sache pourquoi», constate le chercheur, bien décidé à y mettre de l'ordre.

«Nous allons utiliser des cultures de cellules et les forcer à exprimer fortement chaque facteur génétique impliqué dans ces maladies, poursuit-il. Et nous allons aussi faire le contraire: empêcher totalement le gène de s'exprimer pour voir comment nos cellules réagissent. On va voir si une forme ou l'autre d'inflammation chronique se développe et, si oui, laquelle. Au final, nous connaîtrons précisément chaque forme des maladies inflammatoires de l'intestin et pourrons mieux apparier maladie et médication. Nous saurons aussi pour lesquelles aucun médicament ne fonctionne.»

La compagnie pharmaceutique Vertex, dont les laboratoires canadiens sont à Laval, a mis 1 million de ses actifs à la disposition de l'équipe du Dr Rioux. Elle compte utiliser les découvertes du chercheur dans le développement de médicaments contre la colite et la maladie de Crohn.

Les scientifiques québécois possèdent-ils le gène de la recherche en génomique? Ils ont raflé 60% des sommes offertes dans le cadre du concours sur la génomique et la santé personnalisée, organisé par Génome Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada.

Les huit lauréats québécois, choisis par un jury indépendant, ont chacun reçu entre 5 et 10 millionsde dollars de Génome Canada, Génome Québec et les Instituts de recherche en santé du Canada pour poursuivre leurs travaux. Rencontre avec ces pionniers de la médecine de demain.