Benoit Dostie le confirme: la littérature est unanime sur les retombées qu'engendre la formation. Elle a une incidence directe sur la productivité et donc, sur le salaire des employés, dit en substance le professeur agrégé et directeur de l'Institut d'économie appliquée à HEC Montréal.

«On peut trouver des études de cas où cela ne s'applique pas, mais elles sont rares, dit-il. Tous les économistes du travail vous le diront: la formation est un investissement en capital humain au même titre que l'éducation formelle. Et elle engendre des retombés en termes de productivité et d'innovation.»

Coauteur de l'étude «Formation parrainée par l'employeur et performance en innovation», réalisée dans le cadre de travaux de recherche pour le compte du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal, M. Dostie s'appuie sur de nombreuses banques de données.

Selon le chercheur, «les entreprises qui aspirent à innover ont intérêt à miser sur la formation, qu'elle soit donnée de façon formelle (en classe) ou informelle (en milieu de travail). En effet, la formation en entreprise semble fournir les compétences nécessaires à l'innovation, et ce, peu importe le type d'innovation (produit ou procédé; routine ou radicale)».

Le débat, ajoute Benoit Dostie, est de savoir qui sort gagnant de la formation: l'entreprise ou le travailleur? «La décision de formation est conjointe, elle découle d'un accord mutuel. Et cela engendre des retombées pour les deux parties. Normalement, les gains devraient être partagés. L'entreprise enregistre plus de ventes et le travailleur voit son salaire bonifié.»

La formation devrait, par conséquent, figurer en haut de l'échelle des priorités des entreprises. La croissance moyenne de la productivité au travail au Canada entre 1981 et 2010 était légèrement inférieure à 1%, comparativement à près de 2% pour la moyenne des pays de l'OCDE.