Pour être solide, une maison a besoin de bonnes fondations. Sur le marché de l'emploi, un travailleur doit lui aussi avoir une bonne base s'il veut être formé adéquatement. Malheureusement, trop de gens ont encore de la difficulté à lire et à écrire au Québec. Selon la Fondation pour l'alphabétisation, qui cite une étude de l'OCDE datant de 2003, 2,5 millions de Québécois ne possèdent pas le niveau 3 de littératie pour se débrouiller normalement en lecture et en écriture. (Une nouvelle étude de l'OCDE, qui sera publiée en octobre 2013, permettra de voir si le taux d'alphabétisation a repris du terrain au Québec.)

«Ces gens sont généralement incapables de traduire l'information qu'ils reçoivent, de travailler en équipe, voire de transférer les connaissances, car ils n'ont pas les mots pour le dire», résume Diane Mockle, directrice générale de la Fondation pour l'alphabétisation.

«Ça pose problème dans leur vie personnelle, mais aussi au travail, dit-elle. À la rigueur, certaines personnes s'en sortent, car elles sont compétentes dans leur sphère. Avec le temps, elles ont développé une routine. Le problème commence quand l'entreprise ferme ou quand la personne perd son emploi.»

Éviter le déni

Selon Mme Mockle, trop d'entreprises refusent de voir la réalité en face. «Elles se disent: ce n'est pas ma job, mais plutôt celle du ministère de l'Éducation. Nous avons vécu cette situation en approchant des PME dans l'île de Montréal», dit-elle.

Loin d'être insurmontable, le problème de l'analphabétisme, léger ou grave, peut être corrigé. «Il faut faire comprendre aux entreprises qu'elles ne sont pas seules, qu'il existe des ressources partout au Québec. Ça va du diagnostic à la prestation de services», soutient la DG de la fondation.