Ville la plus peuplée de la Côte-Nord, Sept-Îles a vu son coût de la vie augmenter ces dernières années, alors que le prix des maisons a doublé de 2005 à 2011.

«Depuis 2005, les prix des maisons et des loyers sont en hausse constante à Sept-Îles», constate Russel Tremblay de Développement économique Sept-Îles. En effet, le prix moyen des maisons a doublé en six ans, passant de 113 000$ en 2005 à 228 300$ en 2011, un prix qui se compare à ceux en vigueur à Québec.

Plusieurs raisons expliquent cette hausse: une situation de plein emploi, l'arrivée de nouveaux travailleurs, mais aussi la rareté des nouvelles constructions.

Il y a d'abord eu un projet de développement résidentiel de 1000 terrains, abandonné deux ans après le début des constructions, en 2010, alors qu'on s'aperçoit qu'une veine d'eau profonde provoque l'affaissement des terrains. Une quarantaine de maisons a dû être déplacée.

Si la situation est en train de se résorber - 76 nouveaux terrains se sont ajoutés cet été et un projet comprenant 400 terrains devrait se mettre en branle l'été prochain -, cela a causé l'explosion du coût des maisons. «C'est comme si on avait perdu deux ans de développement immobilier, cela a donc eu un impact significatif sur le prix des maisons», explique M. Tremblay.

Le coût de construction est de 30% et 50% plus onéreux que la moyenne à Sept-Îles, une situation que la Ville est en train d'examiner. Selon M. Tremblay, le tout s'explique partiellement par le manque de main-d'oeuvre et la perte d'expertise, puisqu'il n'y a eu aucune construction résidentielle pendant plus de 25 ans à Sept-Îles.

Taux d'inoccupation de 0,3%

Les logements ne sont pas en reste: le taux d'inoccupation frôle le 0,3%. La ville compte environ 2400 appartements, dont environ 200 constructions neuves, qui ont poussé depuis deux ans. Ce sont elles qui se louent à gros prix, soit de 1100$ à 1500$ par mois pour un quatre et demie, selon M. Tremblay. Quant aux appartements moins récents, ils sont offerts à un prix beaucoup plus abordable, aux alentours de 500$ ou 600$... lorsqu'on peut mettre le grappin dessus, évidemment.

Préoccupée par «l'après-boom», la Ville travaille à un concept de quartier évolutif avec Avi Friedman, directeur du programme de logements abordables de l'École d'architecture de l'Université McGill. Logeant d'abord les travailleurs des mines, le quartier pourrait éventuellement accueillir la population locale. «Contrairement à des villes comme Fermont ou Port-Cartier, qui ont des camps de travailleurs dans la ville composés de maisons mobiles, ces constructions seraient habitables à long terme», explique M. Tremblay.

François Vermette, directeur général du Réseau québécois des OBSL d'habitation (RHOH), n'est pas tout à fait convaincu que ce projet permettra aux familles à faibles revenus de se trouver du logement à prix abordable. «Le programme Accès Logis, qui a été reconduit dans le dernier budget provincial, permet de construire des logements à prix abordables. Ce serait intéressant de l'utiliser dans les endroits comme Sept-Îles, où ces projets sont rares. Mais il faut une volonté de la municipalité», conclut-il.