En marge de la Conférence de Québec (QCC) se tient chaque année une journée au cours de laquelle les acteurs-clés des fonds d'investissement discutent des politiques et des approches qui concernent le milieu du capital de risque.

Baptisée QCC Public Policy Forum on Venture Capital, ou «PPF» pour les intimes, la rencontre convie depuis six ans des gestionnaires de fonds, de investisseurs institutionnels, ainsi que des responsables gouvernementaux et de représentants d'associations industrielles de capital de risque. Des acteurs en provenance d'une quinzaine de pays.

«C'est une plateforme qui a été bâtie pour discuter des politiques publiques pour soutenir le capital de risque, indique Gilles Duruflé, président de l'événement. L'idée, c'est de faire le point sur les enjeux de cette classe d'actifs et de parler des politiques qui sont mises en place, puis voir ce qui marche et ne marche pas.»

Selon cet ancien de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui travaille aujourd'hui à son compte, le secteur du capital de risque a besoin d'un coup de pouce pour retrouver l'essor qu'il connaissait dans les années 90. Et le PPF se veut une façon d'y contribuer.

«Tout le monde est d'accord pour dire que le capital de risque est extrêmement important pour les économies et pour développer de nouvelles entreprises, explique-t-il. Sauf que ce n'est pas quelque chose qui est facile à faire fonctionner, et ce, dans la plupart des endroits dans le monde.»

Un événement marquant

C'est entre autres pour relancer ce secteur que le gouvernement américain a modifié plus tôt cette année la loi Sarbanes-Oxley sur les entrées en Bourse de nouvelles sociétés, ou «IPO» en anglais.

De façon surprenante, c'est à Québec, à l'occasion du PPF de 2011, que les détails entourant cet amendement ont été divulgués pour la première fois. «On a alors longuement discuté des conclusions du rapport, se souvient le président du PPF. Ce qui est assez rare, c'est que ce document est passé de rapport à une législation en l'espace de six mois.»

En accélérant l'inscription en Bourse de petites sociétés, la nouvelle loi donne un coup de pouce aux sociétés en capital de risque. C'est que pour effectuer ce qu'on appelle communément une «sortie» de leur investissement, ces sociétés envisagent deux avenues principales: elles vont soit céder leur participation à un acquéreur stratégique, soit y aller d'un appel public à l'épargne et inscrire leur entreprise en Bourse. C'est sur ce deuxième plan qu'est intervenu l'amendement de la loi Sarbanes-Oxley, en réduisant entre autres le nombre d'audits requis pour qu'une entreprise puisse faire une entrée en Bourse américaine.

Selon Gilles Duruflé, la nouvelle mesure est un bon pas en avant pour raviver non seulement l'entrée en bourse de petites sociétés technologiques, mais aussi l'intérêt qu'elles vont susciter. Il faudra toutefois aménager de nouvelles lois. «Oui, ça diminue les coûts. Oui, ça favorise la recherche. Mais est-ce suffisant pour recréer un marché qui est en partie disparu? Sans doute pas. Il en faudra certainement plus», dit-il.