Les «onze prochains», appelés Next Eleven ou N-11 en anglais, sont un ensemble de pays qui devraient compter parmi les plus importantes économies de la planète au cours du présent siècle. Cette semaine: l'Indonésie et les Philippines.

Ils sont au coeur de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), une organisation qui regroupe plus de 550 millions d'habitants et dont l'objectif est de créer une communauté économique d'ici 2015. L'Indonésie et les Philippines sont deux puissances en devenir. Les entreprises canadiennes devraient les considérer davantage, croit Alessandro Barattieri, professeur en économie à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM.

Q Quelle est la situation économique actuelle de l'Indonésie et des Philippines?

R L'Indonésie fait partie du G20. Son secteur manufacturier, où beaucoup d'argent est investi, est très développé. On y exploite aussi beaucoup de pétrole. C'est donc un membre de l'OPEP. Sa balance commerciale est positive. Tant que la stabilité politique demeure, c'est un pays qui promet. Même chose aux Philippines, où il n'y a toutefois pas de pétrole et où le secteur manufacturier n'est pas aussi développé qu'en Indonésie. Toutefois, la diaspora philippine envoie tellement d'argent dans son pays d'origine que ça représente 10% du PIB. Selon le FMI, ces deux pays connaîtront une croissance de leur PIB d'environ 5% à 7% d'ici 2017.

Q Comment les entreprises québécoises et canadiennes peuvent-elles tirer profit de ces deux économies?

R Ces deux pays sont très intéressants dans la mesure où ils font partie d'une force commune appelée ANASE. C'est une organisation politique, économique et socioculturelle fondée en 1967 et qui regroupe 10 pays de l'Asie du Sud-Est. Elle veut devenir un bloc économique d'ici 2015, un peu comme l'ont fait les Européens à la fin des années 80. L'avantage pour les entreprises d'ici est que l'ANASE est déjà en lien avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Il ne faut pas seulement voir l'Indonésie et les Philippines comme des marchés d'exportation où la demande interne va augmenter, mais aussi comme des plateformes d'exportation vers des pays comme la Chine. D'ailleurs, l'an dernier, à Jakarta, le Canada et l'ANASE ont signé une déclaration commune sur le commerce et l'investissement.

Q Avez-vous des suggestions sur les façons de mieux connaître ces marchés?

R Le site www.aseansec.org est une excellente référence pour les entreprises qui désirent avoir un aperçu des perspectives en Asie du Sud-Est dans les prochaines années. L'ASEAN est à mon avis un projet très ambitieux auquel il faut s'intéresser.