Pierre Lemieux et David Gaucher ont connu un départ canon lorsqu'ils ont introduit leurs nourritures pour chats et chiens en Corée du Sud, il y a quatre ans. Mais la crise canadienne de la vache folle est injustement venue rattraper les propriétaires de la PME Bio Biscuit de Saint-Hyacinthe. Résultat: ils ont perdu près de 25% de parts de marché au pays de Hyundai.

«Ça demeure quand même un marché intéressant où on connaît une croissance. Mais on a été très déçus. On s'alignait pour un coup de circuit; ça s'est avéré un but sur balle. Un vétérinaire très connu là-bas qui avait endossé notre produit a créé une bande dessinée où il vantait notre nourriture», explique Pierre Lemieux, président de Bio Biscuit.

Ironiquement, la PME de 70 employés n'a rien à se reprocher. Depuis la crise canadienne de la vache folle, la Corée du Sud interdit l'importation de produits contenant des traces de ruminants originaires du Canada. La nourriture Oven Baked Tradition fabriquée par Bio Biscuit contient effectivement de l'agneau. Mais de l'agneau provenant de Nouvelle-Zélande.

«Tout allait bien jusqu'au jour où les autorités coréennes ont décidé de bloquer nos conteneurs à la frontière. Nos produits avec de l'agneau, dont notre gamme pour les chiots, y sont maintenant interdits. Même si on leur dit que l'agneau ne vient pas du Canada, ils ne veulent rien savoir. Reconquérir les clients perdus va être très long», déplore Pierre Lemieux.

La Chine dans la ligne de mire

Pour pouvoir s'installer en sol coréen, Bio Biscuit a fait affaire avec un courtier qui couvre l'ensemble du continent asiatique. La PME y est présente dans près de 10 pays. Sa croissance annuelle en Asie a dépassé les 600% ces derniers temps.

Malgré ses déboires en Corée du Sud, Pierre Lemieux se console à l'idée de pouvoir pénétrer le marché chinois au cours des prochaines années. Il y a deux semaines, l'entreprise québécoise a reçu la visite d'une délégation du gouvernement chinois venue vérifier la qualité de ses installations.