Les Bourses bégaient. Le marché obligataire hoquète. Comment aborder la question des REEE ?

Ou, pour poser la question autrement : REEE individuel ou collectif ?

Dans un REEE individuel ou autonome, le cotisant peut utiliser la plupart des véhicules de placement qui sont admissibles au REER : fonds communs, actions, revenus fixes, etc.

« Je trouve que les REEE autonomes, ceux qu'on ouvre dans n'importe quelle institution financière, sont plus faciles à gérer, indique Nathalie Bachand, actuaire et planificatrice financière chez Bachand Lafleur. Ils sont plus flexibles et moins contraignants. »

Dans un régime collectif, le cotisant achète des parts qui procureront des bourses au bénéficiaire, lorsqu'il entamera ses études postsecondaires. Chaque part coûte une mensualité ou une annuité établie en fonction de l'âge de l'enfant au moment de l'adhésion.

« Le problème avec les régimes collectifs, c'est le manque de flexibilité, commente le comptable agréé et planificateur financier Éric Brassard, du cabinet Brassard Goulet Yargeau. Tu donnes les sous et ce n'est pas toi qui les gères. Tu ne peux pas sortir l'argent comme tu veux et quand tu veux. Il faut que tu attendes un certain nombre d'années, que tu attendes un certain nombre de crédits. »

Ce manque de souplesse est un argument qui peut être renversé : les fondations soutiennent que les régimes collectifs - qui se sont tout de même assouplis - obligent à une discipline d'épargne à laquelle ne peuvent prétendre les régimes individuels. Les sommes retirées en cours de route des régimes individuels sont rarement réinvesties, font-elles valoir.

Règle générale, les fondations investissent les cotisations et les subventions dans des placements à revenus fixes, pour en garantir le capital. Les revenus de ces placements conservateurs sont ensuite investis de façon plus dynamique. Elles peuvent ainsi promettre le remboursement de 100 % des cotisations, si l'enfant poursuit des études postsecondaires.

Il y a toutefois un risque : si l'enfant ne poursuit pas ses études ou si le souscripteur cesse ses paiements, les bourses sont perdues. Le rendement accumulé profite alors aux autres bénéficiaires de la même cohorte d'âge.

« Le REEE doit être vu comme un placement », avise Geneviève Langlois, agent de formation et de développement à l'ACEF de la Rive-Sud de Québec, où elle donne l'atelier sur les REEE. « Il faut magasiner, poser des questions, aller voir ce qui est offert et choisir en fonction de notre budget et de nos capacités. »

Elle ajoute : « Il vaut mieux savoir combien on veut y mettre avant d'aller rencontrer les gens. »

Question de ne pas céder à la pression.