Tout n'est pas encore joué dans le projet de construction d'un terminal intermodal à Salaberry-de-Valleyfield par le transporteur ferroviaire américain CSX. Pour que la chose aboutisse, il faudra que certains aspects soient réglés. Comme, notamment, ceux relatifs à la sécurité. Il faudra mettre de l'argent sur la table pour les régler, et on discute actuellement pour savoir qui casquera et comment on se séparera la note.

François Crête, de la firme de relations publiques Cohn&Wolfe et porte-parole de CSX, confirme la chose. «CSX travaille présentement avec la Ville ainsi qu'avec certains fonctionnaires de différents ordres de gouvernement pour que le terminal, s'il est mis en chantier, respecte les normes gouvernementales, environnementales et de sécurité, entre autres.»

Mario Besner, directeur du développement économique de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, reconnaît que la Ville est partie prenante de ces discussions financières. «Il s'agit principalement d'investir pour satisfaire les conditions de sécurité exigée par le palier provincial de gouvernement. Nous sommes impliqués pour diverses raisons, dont la plus évidente est que la rue qui passe dans le parc industriel Perron, où serait construit le terminal, est notre responsabilité.»

Il nous a été impossible de savoir, à cette étape des discussions, de quel montant il s'agit. Toutefois, CSX estime son investissement total à 100 millions et Mario Besner parle d'un montant de 120 millions.

Lien entre Montréal et l'Est américain

«S'il est mis en chantier», pour reprendre les mots de M. Crête, le terminal sera un cordon ombilical robuste entre le Montréal métropolitain et tout l'est des États-Unis. Toute la partie entre Salaberry-de-Valleyfield et l'Ohio à l'ouest, ainsi que la Géorgie au sud, serait reliée par voie ferrée. Les conteneurs voyageraient par camions seulement entre Valleyfield et la région de Montréal.

Montréal aurait donc un nouveau transporteur ferroviaire de marchandises qui la relierait à des centres comme Cincinnati, Nashville, Atlanta, Birmingham, Baltimore, Chicago et Cleveland.

Quant aux emplois créés, CSX estime que 660 nouveaux emplois seraient exigés pendant la construction du terminal et environ 330, à partir de la date de son entrée en activité.

Bon pour l'environnement

Le transport ferroviaire par conteneurs est, selon CSX, une bénédiction pour l'environnement si on le compare au camionnage. Selon François Crête, un train à conteneurs à double pile chargé à pleine capacité transporte l'équivalent de la cargaison de 280 camions. Et il ne faut qu'un gallon de carburant au train pour transbahuter une tonne de marchandises sur 450 mi (725 km)!

«Basé sur l'utilisation prévue, le terminal serait en mesure de réduire les gaz à effet de serre de 40 000 tonnes par année en remplaçant le camionnage par le ferroviaire», dit-il.