Salaberry-de-Valleyfield est historiquement une ville industrielle. Aujourd'hui, on continue d'y brasser des affaires. La ville se classait d'ailleurs au 4e rang du dernier classement des villes québécoises en matière d'indice entrepreneurial de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI). Au Canada, elle atteignait le 15e rang. Coup d'oeil sur deux entreprises campivallensiennes qui ont le vent dans les voiles. Martine Letarte, collaboration spéciale

Des masses d'équilibrage nouveau genre pour Plombco

Des masses d'équilibrage pour les roues de voitures en acier frappé recouvertes d'une coquille de plastique moulé: voilà le produit conçu et lancé sur le marché il y a quelques semaines par l'entreprise Plombco, une des plus importantes entreprises spécialisées dans ce domaine au monde.

«Nous travaillons sur le projet depuis deux ans. L'investissement a été d'environ 7 millions», affirme Martin Lussier, vice-président, développement des affaires, chez Plombco, à Salaberry-de-Valleyfield.

Dans l'industrie automobile, les masses d'équilibrage doivent être placées sur les jantes pour empêcher la vibration des roues.

«Traditionnellement, les masses étaient faites de plomb, un métal très dense et facile à mouler, explique M. Lussier. Toutefois, pour des raisons de santé publique, les manufacturiers ont cessé d'utiliser le plomb. L'acier s'est imposé, mais il a un problème esthétique: on ne peut pas mouler l'acier pour lui donner la forme voulue, et c'est difficile d'être précis. De plus, au moment de l'installation, la roue est souvent égratignée.»

Plombco a conçu une coquille de plastique qu'elle moule et qu'elle place par-dessus ses masses d'équilibrage d'acier légèrement modifiées.

«En plus de régler le problème esthétique, la coquille protège contre les égratignures lors de l'installation», explique Martin Lussier.

Forte demande

Le vice-président au développement des affaires est très satisfait de la réponse des clients jusqu'à maintenant.

«La demande est très forte. D'ailleurs, des joueurs de l'industrie que nous avons courtisés pendant des années nous trouvent soudainement très intéressants. Nous sommes les seuls à faire ce produit nettement supérieur aux autres, à un coût semblable. Au cours des prochaines années, nous envisagerons investir davantage pour augmenter notre capacité de production», affirme M. Lussier.

Plombco a été fondée en 1985 et compte plus de 150 employés. L'entreprise fabrique 1,2 million de contrepoids par jour. Ses principaux clients sont des grossistes, des manufacturiers automobiles et de grandes chaînes de centres de pneus dans une vingtaine de pays.

Atelier d'usinage Quenneville investit dans son éq

Des investissements sont en cours à l'Atelier d'usinage Quenneville, à Salaberry-de-Valleyfield. L'entreprise a obtenu des contrats de sous-traitance importants, notamment dans le projet de remplacement des voitures du métro de Montréal.

«Cette année, nous produirons les premières pièces qui serviront de prototypes. Nous fabriquons des sous-assemblages de pièces usinées pour différentes composantes des voitures», explique Renée Demers, présidente d'Atelier d'usinage Quenneville.

L'entreprise a eu la confirmation qu'elle devenait l'un des fournisseurs accrédités du projet à la fin de l'année 2011, raconte Mme Demers. «C'est donc à ce moment-là que le processus d'investissement s'est enclenché, précise-t-elle. Nous allons acquérir les équipements nécessaires pour mieux répondre aux besoins des clients et rester à la fine pointe de la technologie.»

Fondée en 1903, l'entreprise a pris plusieurs virages au cours de son histoire.

«Par exemple, encore récemment, on ne faisait pas de pièces assemblées. Bombardier est venu nous voir en 2010 pour nous demander si nous pouvions le faire et nous avons monté un département», raconte Renée Demers.

L'aide d'un plus grand que soi

Atelier d'usinage Quenneville a ensuite rapidement constaté les avantages d'avoir un si gros joueur parmi ses clients.

«Les autres fournisseurs de Bombardier se sont intéressés à nous, indique Mme Demers. Ils ont des clients partout dans le monde et il y a plusieurs projets de trains et de métros qui se font. Nous avons déjà d'autres contrats de signés. L'arrivée de Bombardier a vraiment été un tournant pour nous. Ça tombait bien aussi, parce qu'avec la crise économique, plusieurs de nos clients avaient fermé ou leurs activités avaient été délocalisées.»

Atelier d'usinage Quenneville compte une quarantaine d'employés. Renée Demers a repris l'entreprise au début des années 2000.

Photo Robert Skinner, La Presse

Renée Demers, présidente d'Atelier d'usinage Quenneville