Les 12 millions investis en 2012 à peine digérés, Liberté prévoit de nouveaux agrandissements à son usine de Saint-Hyacinthe.

En juin 2011, Liberté annonçait des investissements de 12 millions de dollars à son unité de Saint-Hyacinthe et la fermeture de son usine de Brossard. «Nous avions besoin de ces investissements pour augmenter la production et mieux répondre à des standards très élevés en matière de qualité et de salubrité dans la fabrication», explique Martin Valiquette, directeur général de l'entreprise fondée en 1936 et aujourd'hui membre du groupe Yoplait France. Au même moment, le fabricant de yogourt et d'autres produits laitiers biologiques préparait l'arrivée de son yogourt grec 0%. Implantée en 2008, l'usine de Saint-Hyacinthe compte aujourd'hui 160 employés.

«Liberté n'a jamais misé sur la publicité, note Martin Valiquette. Nous demeurons une petite division face aux multinationales comme Danone et Yoplait. Nous voulons demeurer artisans de nature, comme l'indique notre slogan.» Liberté a été acquise par le géant franco-américain Yoplait en décembre 2010, mais n'entretient pas de relation d'affaires avec les produits de marque Yoplait au Canada, dont le fabricant licencié est Aliments Ultima. «Les grands producteurs de yogourt ne nous ont jamais vus comme un concurrent, et nous sommes restés longtemps le secret le mieux gardé de l'industrie laitière», ajoute le directeur général. Aujourd'hui, Liberté occupe de 15 à 17% du marché québécois et 9% du marché canadien.

L'image de marque

«Nous voulons conserver le côté artisan, précise Martin Valiquette. C'est compliqué de faire simple, alors que notre concurrence met de la gélatine dans ses produits. Nous préférons raffiner nos techniques. Nous avons nos paramètres et nous les gardons. Nous basons notre culture sur la culture et la fierté du produit.» Au début des années 2000, l'entreprise, à la demande d'un chef québécois, a mis au point une crème fraîche qui n'a rien à envier à celles que l'on trouve dans les crèmeries françaises. «D'un point de vue strictement affaire, mettre en marché cette crème ne valait presque pas la peine, note le directeur général de Liberté. Mais cela fait partie de notre image de marque et, aujourd'hui, c'est un produit qui fonctionne très bien.» Dans le même esprit, il y a une quinzaine d'années, le fabricant de yogourt a choisi de retirer des étagères un nouveau produit au goût artificiel à la suite de la réaction de consommateurs mécontents.

L'équipe de recherche et de développement de Liberté ne compte que deux personnes, mais une troisième devrait s'ajouter prochainement. À elle seule, la mise au point du yogourt grec 0% a demandé trois ans de travail. Les prochains agrandissements, qui coûteront plusieurs dizaines de milliers de dollars, indique le directeur général sans être plus précis, permettront la conception de nouveaux produits.

«Nous sommes une très belle équipe et nous adorons Saint-Hyacinthe, une ville qui offre un accueil très positif pour l'industrie alimentaire. On sent que c'est réellement la capitale agroalimentaire du Québec, ce qui nous aide en matière de main-d'oeuvre spécialisée comme des électromécaniciens ou des spécialistes de la pasteurisation», dit Martin Valiquette.

Une entreprise écoresponsable

Liberté a pris l'engagement d'être écoresponsable en 2006 et a mis en place un plan d'analyse de cycle de vie. «Nous sommes en train de refaire l'exercice six ans plus tard pour nos unités de production à Saint-Hyacinthe et à Brossard, mais nous communiquons très peu là-dessus, explique Martin Valiquette. Nous le faisons parce que cela s'inscrit dans la nature même de Liberté. Ce deuxième exercice nous permettra de mesurer notre impact sur l'environnement et de diminuer notre empreinte. Nous prenons l'environnement très sérieux, même si toute entreprise a nécessairement des impacts.»