Les sociétés minières et forestières qui participeront au Salon Plan Nord en attendent en gros deux choses: l'occasion de trouver leurs fournisseurs et leurs sous-traitants, et la possibilité de mieux se faire comprendre du public montréalais.

«Les gens de Montréal, et c'est bien normal, n'ont pas une représentation aussi exacte de l'industrie minière que ceux, disons, de Rouyn-Noranda», constate Normand Champigny, président du conseil d'administration de Minalliance.

Minalliance est un regroupement formé de l'Association de l'exploration minière du Québec et de l'Association minière du Québec.

«Ce salon nous offre donc une occasion en or de présenter le vrai visage de l'industrie et son importance pour l'économie de tout le Québec, le Nord comme le Sud. Nous voulons que le grand public y vienne pour apprendre à mieux connaître notre industrie.»

M. Champigny rappelle que pour chaque dollar directement investi par une minière, deux à trois dollars sont investis dans l'économie locale et provinciale.

Selon une étude réalisée en 2010 par la firme d'analyses E&B Data pour le compte de deux associations regroupées dans Minalliance, la filière minérale québécoise représente 5% des emplois directs québécois, 10% des investissements et 12% de nos exportations.

«À cette occasion de rencontrer le public et de nous faire connaître s'ajoute le fait que les minières québécoises font actuellement d'importants efforts de recrutement. Le Salon Plan Nord va nous aider à atteindre nos objectifs de ce côté-là aussi.»

Optimiser les retombées québécoises

Pour Patrick Godin, vice-président et chef des opérations de Diamants Stornoway, la participation au salon est une obligation naturelle.

«Nous appartenons en quelque sorte aux Québécois. N'oubliez pas que 37% de notre actionnariat est entre les mains d'Investissement Québec.»

Il va donc de soi pour M. Godin que Stornoway utilise tous les moyens mis à sa disposition pour optimiser les retombées québécoises de ses activités.

«Et pour les fournisseurs, c'est une excellente occasion de se faire connaître. Les donneurs d'ordres comme nous y vont pour trouver le meilleur fournisseur au meilleur prix. Et il ne s'agit pas que de creuser un trou pour en extraire des diamants. La route des monts Otish, par exemple, est une entreprise énorme en elle-même. L'État québécois la prend en charge, mais veut récupérer autour de 50% de sa mise.»

Le projet routier s'élève pour l'instant à 331 millions. Stornoway a annoncé qu'elle fournira 44 millions pour la construction de la route elle-même, puis 1,2 million annuellement pour l'entretenir. Les travaux ont commencé le 3 février dernier.

Pour donner un ordre de grandeur des projets du Plan Nord, Patrick Godin rappelle que ceux de Diamants Stornoway totalisent 850 millions au Québec. «Je ne crois pas que j'exagère quand je dis qu'il y a là de belles occasions pour les fournisseurs montréalais potentiels.»