Si la gestion de votre portefeuille de placements vous intéresse, vous devez vous poser la question, quel type d'investisseur suis-je? Et surtout, quelle approche de gestion dois-je utiliser?

Le débat n'est pas nouveau. Est-il préférable d'acheter des titres dans le but de les conserver longtemps comme le font les investisseurs qualifiés de passifs? Ou faut-il plutôt être pro-actif et modifier régulièrement la composition du portefeuille en fonction de l'évolution des conditions économiques.

Le célèbre investisseur Warren Buffet est un fervent de ce que l'on appelle la stratégie acheter et conserver («buy and hold»). Cette stratégie vise à acheter les actions de compagnies soigneusement sélectionnées dans le but de les conserver durant une longue période de temps.

Tout repose sur la sélection des titres. Les compagnies recherchées sont celles qui offrent un potentiel de croissance stable. Pour plusieurs, le fait de payer un dividende est un critère de sélection important, voire essentiel.

Acheter et conserver (le «buy and hold»)

Pour plusieurs, le «buy and hold» est en quelque sorte la base du placement. Investir de cette façon permet également de réduire les frais de transactions, car celles-ci seront peu nombreuses.

Mais il a aussi des désavantages. Entre autres, la sélection de titres individuels peut limiter la diversification lorsque la grosseur du portefeuille ne permet pas d'acheter un nombre suffisamment important de compagnies. Toutefois, le développement des fonds négociés en bourse (FNB) permet dans une certaine mesure de contourner ce problème. L'investisseur peut dorénavant acheter le FNB d'un secteur dans lequel il anticipe une croissance à long terme et le conserver pendant plusieurs années.

Aujourd'hui, le «buy and hold» est de plus en plus remis en question, principalement à cause de la tenue des marchés au cours des 10 ou 12 dernières années. Le S&P 500, le principal indice de la bourse américaine, n'est pas plus élevé aujourd'hui qu'il l'était en 2008 avant la crise financière. Pire encore, l'indice est même plus bas qu'il l'était en 2003.  

Ce sont ces fréquents ressacs des marchés qui pénalisent le plus les investisseurs qui conservent longtemps leurs positions. Ceux-ci ont l'impression, lorsque les marchés connaissent une correction importante, que tout est à recommencer. C'est pourquoi de plus en plus d'investisseurs se tournent vers des processus de gestion tactique.

La gestion tactique

Ici, l'objectif est d'optimiser la répartition du portefeuille entre les différentes classes d'actifs. Elle tient compte de l'environnement et des perspectives macro-économiques et financières.

Selon plusieurs théoriciens de l'investissement, la répartition tactique des liquidités entre les différentes catégories d'actifs est si importante qu'à long terme, elle sera responsable de presque la totalité de la performance du portefeuille.

Là aussi l'utilisation des FNB est un atout. Grâce à eux, il est possible pour l'investisseur de bâtir facilement les blocs d'actifs qu'il désire détenir dans son portefeuille. Par exemple, l'investisseur qui voudra détenir des actions canadiennes à cause des perspectives  économiques favorables peut le faire en achetant le FNB XIU qui réplique l'indice S&P/TSX 60, soit l'ensemble des plus grandes sociétés canadiennes.    

Le centre et les satellites

De plus en plus investisseurs adoptent également la stratégie dite du centre et des satellites. Le centre sera cette portion du portefeuille qui copiera les indices boursiers. Il peut se composer de fonds communs ou de FNB. Pour cette partie de son portefeuille, l'investisseur obtiendra un rendement qui s'approchera de son indice de référence.

Puis, l'autre partie du portefeuille se composera des satellites, soit des investissements tactiques dans des secteurs que l'investisseur voudra privilégier. Les satellites peuvent être composés de titres ou de FNB.

Cette approche permet de surpondérer les secteurs où les perspectives apparaissent les meilleures dans le contexte actuel. Plus tard, les satellites changeront en fonction de l'évolution du cycle économique et des perspectives des marchés. Par exemple, l'énergie pourra être à un moment le plus important satellite, mais après quelques mois, ce pourrait être les financières.  

La question vous est posée. Êtes-vous un investisseur passif ou tactique? Toutes les approches ont leurs mérites, mais il importe que vous déterminiez celle que vous convient le mieux.