Communauto n'est pas seulement le plus ancien service d'autopartage en Amérique du Nord, ni l'un des plus rentables. C'est aussi une PME qui ne cesse d'innover en cherchant sans cesse de nouvelles solutions pour faciliter la vie (mais aussi soulager le portefeuille) des citadins. Dernières innovations en lice: le Libre service intégral (LSI), de même que le Prêt entre personnes (PEP).

Selon Benoît Robert, président, fondateur et unique actionnaire de Communauto, ces deux nouveaux services sont dans sa ligne de mire depuis plusieurs années. Mais son entreprise a connu tellement de succès depuis 2002, que l'entrepreneur de 48 ans a dû mettre toutes ses énergies à gérer sa croissance.

Fondée en 1994 dans le cadre des travaux de maîtrise de Benoît Robert, Communauto compte actuellement 25 000 abonnés, de même qu'un parc de 1200 voitures sous-compact, dont 25 véhicules électriques Nissan Leaf. La PME, présente à Montréal, Québec, Sherbrooke et Gatineau, gère près de 330 points de service. Bref, ça roule pour Communauto. L'an dernier, elle a recruté près de 2000 nouveaux membres, pour une croissance d'environ 10%.

Croissance de 30 à 40%

Le président de l'entreprise souhaite renouer avec une croissance de 30% à 40%. Comment espère-t-il y arriver? En misant notamment sur le Prêt entre personnes (PEP) et le Libre service intégral (LSI). Le PEP, offert dès ce printemps, offrira la possibilité à n'importe quel propriétaire d'une voiture de mettre son véhicule en disponibilité.

Le Libre service intégral ressemblera en tous points au service de location de vélos Bixi. Grâce au LSI, les détenteurs d'un permis de conduire valide pourront louer un véhicule quand bon leur semble. Bref, pas besoin de réservation, comme c'est actuellement le cas chez Communauto. Les utilisateurs seront facturés à la minute. Ce type de service, qui existe déjà en Europe et aux États-Unis, a fait l'objet d'un premier essai en 1994 à Montréal. Mais il s'est avéré trop avant-gardiste, dit Benoît Robert.

De par son statut de pionnière dans le domaine de l'autopartage en Amérique du Nord, Communauto a servi de modèle. Elle a été consultée et a même aidé au démarrage de certains services similaires, dont ceux de Vancouver et de Boston. Résultat: le logiciel Réservauto, développé par l'entreprise montréalaise, est largement utilisé ailleurs sur le continent. Et cela, sans que Benoît Robert se soit enrichi.

«L'entreprise est déjà très rentable, sans doute l'une des plus rentables dans le domaine. Mais ce n'est pas notre objectif premier. Ça fait quelques années que je cherche des partenaires financiers pour, entre autres, préparer une relève. Je ne veux pas d'investisseurs intéressés par des profits à court terme, mais plutôt des gens sensibles aux valeurs de l'entreprise et à leurs impacts sur l'environnement et sur la vie des gens», dit-il.