Au-delà de ses bénéfices tangibles et immédiats qu'il procure aux gestionnaires d'infrastructure TI en entreprise, l'infonuagique est chargée d'un potentiel de changement qui pourrait transformer l'écosystème informatique tel qu'on le connaît aujourd'hui.

L'écosystème informatique adapté au nuage

Est-ce la fin pour les ordinateurs personnels et les consoles de jeux vidéo?

Oui et non. Car, s'il existera toujours des postes de travail et des systèmes de divertissement pour la maison (ou pour la route) dans cinq ans, ils pourraient toutefois être complètement différents de ce qu'on connaît actuellement.

Du côté de l'informatique personnelle, la transformation a déjà commencé : la prochaine génération d'ordinateurs portables, appelée Ultrabooks par Intel, qui en fabrique les principaux composants, sera plus légère et plus mince que jamais. Pour une première fois depuis l'invention du PC, elle marquera également un recul, côté performance. En partie, du moins, puisque la mémoire de stockage des Ultrabooks pourrait être de moins grande capacité que celle des produits qu'ils remplacent.

Stockage distant

Le fait est qu'ils n'auront tout simplement pas besoin d'autant de mémoire interne, recourant à du stockage distant, sur internet, pour les fichiers les plus volumineux : musique, photo et vidéos seront ainsi hébergés sur un nuage informatique fourni par le fabricant et permettra non seulement d'économiser sur le prix d'un disque dur, mais aussi, d'utiliser ces mêmes fichiers à partir d'autres appareils informatiques, comme une tablette numérique, un téléphone intelligent ou même un téléviseur connecté.

Plus tôt cette année, Acer de Lenovo a suivi la voie dictée par Motorola et Apple et a créé son propre service de stockage infonuagique. Un service gratuit et illimité, à la condition d'acheter au moins un produit de la marque. Dans ce cas, un espace sera réservé sur des serveurs invisibles et comblera le vide laissé par l'espace de stockage moindre des PC ou des appareils mobiles utilisés.

Et il n'y a pas que le grand public à en profiter : les PME seront aux avant-postes de cette technologie elles aussi. « La demande est forte pour un service de cette nature. Les consommateurs désirent accéder à ces médias à partir de différents appareils, mais les petites entreprises voient aussi de la valeur dans le partage de documents à partir d'internet », croit le PDG d'Acer, JT Wang.

Les consoles de prochaine génération déjà désuètes?

Les consoles de jeu vidéo aussi doivent se préparer à l'invasion du nuage. En fait, ça a déjà commencé : de nombreux services web s'arriment aux PlayStation 3, Xbox 360 et autres Nintendo Wii. Mais là où ces consoles de salon étaient jusqu'ici les appareils informatiques les plus puissants sur le marché, à l'avenir, elles pourraient ne devenir que de simples récepteurs multimédias reliés à d'autres services web.

Les éditeurs de jeux vidéo ont déjà adopté les services infonuagiques pour héberger leurs univers multijoueurs virtuels. À l'instar de la plateforme OnLive, première en son genre, les consoles de Microsoft, Nintendo et Sony pourraient bientôt adopter le même modèle.

C'est un avis de plus en plus partagé dans l'industrie. « Le nuage informatique possède des atouts énormes. Je ne vois pas comment ceux qui créent les plateformes de jeu (comme Microsoft, Nintendo et Sony) vont pouvoir éviter l'utilisation de services de stockage et de calcul informatique hébergés dans le nuage lorsque viendra le temps de développer leurs prochaines consoles », déclarait récemment Julien Merceron, directeur de la technologie pour l'éditeur japonais Square Enix.

En effet. Alors que toute l'informatique se dirige vers un stockage sur internet du contenu multimédia, on voit mal comment les jeux vidéo pourraient faire bande à part. Comme tout autre appareil informatique, de l'ordinateur personnel au téléviseur intelligent, d'ailleurs.

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