Les projets de collaboration internationale restent une exception parmi les PME québécoises. Il leur est déjà assez difficile de nouer des partenariats nationaux pour ne pas se préoccuper de ce qui se passe ailleurs.

Or, la collaboration locale est une première étape déterminante pour accéder à des partenariats internationaux.

Les grappes industrielles permettent ainsi aux entreprises de s'essayer au travail collaboratif. «Une fois que cette étape est franchie, l'entreprise a acquis la maturité pour faire de l'innovation à distance», précise Alain Côté, associé directeur du bureau de Montréal chez Samson Bélair/Deloitte & Touche.

Les entreprises qui collaborent avec un partenaire étranger ont généralement bénéficié de partenariats nationaux auparavant. «Quand nos entreprises ne se servent pas des premiers paliers d'innovation, elles ne vont pas aller chercher des partenaires à l'étranger», constate M.Côté.

Aussi, le manque de ressources explique la difficulté à nouer des partenariats de recherche à l'échelle internationale. «Souvent, pour collaborer avec un partenaire étranger, l'entreprise doit posséder une certaine taille», souligne François Crevier, directeur adjoint de Défi Innovation Estrie.

Enfin, certaines entreprises sont trop centrées sur elles-mêmes pour voir ce qui se fait ailleurs et qui pourrait leur profiter. «Si on avait un meilleur mariage entre la recherche universitaire et les entreprises, ce serait moins compliqué que de partir de zéro», regrette Alain Côté.

«La plupart des PME sont dans une logique de développement interne de leur produit ou vont chercher ponctuellement une expertise pointue», explique François Crevier.

Les choses évoluent quand les entreprises réalisent que des alliances accéléreraient le développement des produits et rapporteraient davantage d'argent, précise-t-il.