L'industrie de la métallurgie est peut-être méconnue, elle regorge toutefois de possibilités. Certaines entreprises du secteur sont même en phase intensive d'embauche. Pour recruter de la main-d'oeuvre et attirer des travailleurs, l'industrie a mis en place de nombreuses initiatives.

«Nous constatons une ébullition dans tous les secteurs de la métallurgie», lance Suzanne Proulx, directrice générale du Comité sectoriel de main-d'oeuvre (CSMO) en métallurgie.

Même son de cloche du côté du CSMO en fabrication métallique industrielle (CSMOFMI). «Certaines entreprises d'ici, notamment les alumineries, se sont mises à réinvestir dans la modernisation de leurs équipements. Dans certaines régions, au Saguenay entre autres, les compagnies ont le vent dans les voiles», explique Raymond Langevin, chargé de projets.

Il ajoute que selon une enquête menée par le CSMOFMI à la fin de 2010 auprès de 950 entreprises, plus de 3700 postes seront à pourvoir uniquement pour faire face à la croissance.

«Avec les nombreux départs à la retraite qui s'en viennent, plusieurs emplois seront disponibles. ArcelorMittal devra par exemple renouveler 20% de sa main-d'oeuvre dans les prochaines années», renchérit Suzanne Proulx.

Semaine de la métallurgie

L'industrie a donc beaucoup à faire pour attirer les travailleurs. La septième édition de la Semaine de la métallurgie, présentée du 22 au 29 novembre, mettait d'ailleurs l'accent sur la découverte. «Le but est de briser les mythes sur la métallurgie, trop souvent perçue comme une industrie polluante, dépassée par la technologie et qui ne fait pas de place aux femmes», explique Suzanne Proulx.

Les intéressés ont pu découvrir six métiers particulièrement en demande: fondeur, mécanicien industriel, opérateur d'équipement de production, technicien de génie métallurgique, électricien et ingénieur. Le portail Complètement métal, une plateforme web destinée aux jeunes, a également été mis en ligne le 22 novembre dernier. La brigade de travailleurs, aussi appelée Complètement métal, a été formée. Deux travailleurs de l'industrie font le tour des classes de la province pour parler de leur métier et répondre aux questions des étudiants.

Plus de femmes...

Les femmes sont peu nombreuses en métallurgie: elles ne représentent par exemple que 3% des opérations, et moins de 1% d'entre elles oeuvrent dans les métiers professionnels. Pourtant, avec les technologies actuelles, l'accent est mis sur les connaissances et la dextérité plutôt que la force physique.

«Pour pallier cette réalité, le CSMO en métallurgie a instauré en 2007 le prix Hélène-Vandal, qui récompense chaque année les initiatives déployées par les entreprises et organisations d'ici, afin de faciliter l'accès des femmes», explique Suzanne Proulx.

Le comité sectoriel a également organisé une rencontre entre 40 femmes qui travaillent dans des métiers non-traditionnels pour favoriser les échanges.

... et plus d'immigrants

Pour une deuxième fois, le CSMO en métallurgie a organisé une soirée-cocktail spécialement pour les immigrants, en collaboration avec l'École de technologie supérieure (ÉTS). Une quarantaine d'étudiants immigrants récemment diplômés ou sur le point de l'être ont eu l'occasion de rencontrer l'équipe de Rio Tinto Alcan et de visiter l'usine St-Patrick d'ArcelorMittal. L'activité permet notamment aux immigrants de découvrir les offres d'emploi en région.