À quoi reconnaît-on l'animal?

Déjà, la définition de PME est sujette à interprétation. Chez Statistique Canada, certaines études placent le plafond à 249 employés, d'autres à 499. «Ce concept de PME varie dune division à l'autre et même d'une enquête à l'autre», indique la porte-parole Thérèse Nguyen.

À l'Institut de la statistique du Québec «est considérée comme faisant partie de l'univers des PME du secteur manufacturier toute société qui a moins de 200 employés», informe Renée Simard, du Centre d'information et de documentation de l'organisme. «Pour petite ou moyenne, on n'a pas de définition, précise-t-elle. Chaque organisme a ses barèmes.»

Il y a plus complexe encore. Aux États-Unis, la Small Business Administration a établi des barèmes basés sur le nombre d'employés ou le chiffre d'affaires pour chaque catégorie du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN).

Ainsi, le plafond de la PME est placé à 100 employés pour le commerce de gros, mais à 1500 employés pour les revendeurs en télécommunications. Le chiffre d'affaires ne doit pas excéder 7 millions de dollars pour les fleuristes, mais 14 millions pour les animaleries. Ce fouillis est décrit dans un document de 38 pages bien dense.

En Europe, la Commission européenne, dans un louable effort de normalisation, a défini avec grande précision les sous-catégories de PME. Une moyenne entreprise y compte entre 50 et 249 employés, avec des plafonds relatifs au chiffre d'affaires ou au bilan.

Pour nos besoins, retenons la définition d'Industrie Canada: les moyennes entreprises emploient de 100 à 499 employés.

La taille intermédiaire, cette inconnue

«En Europe, observe Louis Jacques Filion, on fait une distinction entre les TPE, qui ont 10 employés et moins, les PME qui ont jusqu'à 250 employés, et les entreprises de 250 employés et plus, qui sont devenus des entreprises de taille intermédiaire - des ETI.»

En France, ces ETI, définies en 2008, comptent entre 250 et 5000 employés. Il en existerait 4600, qui représentent 21% de l'emploi dans l'Hexagone.

«En Europe, il y a beaucoup de discussion et de livres sur ces entreprises, soutient Louis Jacques Filion. Mais au Québec, personne nen parle.»

Nos gouvernements devraient s'intéresser à ce chaînon manquant, insiste-t-il.

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