L'infonuagique est peut-être victime de sa propre popularité. Au cours des derniers mois, toutes les sociétés autrefois spécialisées exclusivement dans le matériel informatique sont devenues, plus ou moins discrètement, des apôtres des services en nuage.

Aucune de ces transformations n'aura été plus remarquée que celle d'Apple, qui se tient pourtant loin des services aux entreprises. Certains analystes ont toutefois avancé qu'en activant iCloud, un service web de stockage de musique, de photos et d'autres documents en tout genre, Apple contribue à rendre «plus cool» l'informatique en nuage, tant aux yeux du public qu'à ceux des dirigeants d'entreprises.

Il faut dire qu'iCloud, un service web totalement gratuit qui sera mis en service l'automne prochain, ressemble en partie à des applications web qu'affectionnent plusieurs petites entreprises, comme les fameuses Google Apps, ou les services de partage de documents comme Dropbox et même SharePoint, de Microsoft.

Devant tous ces nouveaux produits plus ou moins concurrents, les dirigeants d'entreprise et leurs gestionnaires TI ont de quoi être confus, soutient André Giroux, de SimpliciTI. «C'est ironique: ce sont les PME qui peuvent en tirer le plus grand bénéfice, mais elles sont devenues plus frileuses face au nuage et c'est peut-être lié à cela. Il s'est créé un engouement autour de l'informatique en nuage et toutes les grandes sociétés s'y lancent d'une foule de façons différentes.»

Les expressions à la mode sont aussi nombreuses que les entreprises qui les offrent. Du nuage privé aux appareils infonuagiques, le nuage peut parfois ressembler davantage à de la poudre aux yeux.

Toute cette confusion ne devrait pas faire perdre de vue l'essentiel: les services en nuage n'ont pour objectif que de se modeler aux besoins immédiats des entreprises, qu'ils augmentent ou qu'ils diminuent. «Qu'on passe de 20 à 200 employés, ou de 200 à 20, on n'a pas à appeler de fournisseur pour faire les ajustements, et il n'y a pas de pénalité. C'est ça, le nuage», conclut l'expert montréalais.