On a fait grand état depuis quelques semaines de la nécessité d'épargner, et de commencer à le faire le plus tôt possible. Il est donc de mise de parler aussi des outils qui peuvent vous aider à le faire. Et surtout du plus récent, le compte d'épargne libre d'impôt (CELI).

Parce que mal compris au moment de son lancement en 2009, ce nouveau compte d'épargne à l'abri de l'impôt a causé des soucis à plusieurs épargnants qui se sont retrouvés avec des cotisations excédentaires pour lesquelles ils ont eu à payer une pénalité.

Le CELI est un compte d'épargne dans lequel vous pouvez déposer 5000$ par année. Vous n'aurez pas à payer d'impôts sur les revenus (intérêts ou gains en capital) que génèreront les investissements que vous ferez avec cet argent lorsque vous ferez un retrait dans votre compte.

En effet, un des attraits du compte CELI est justement le fait que vous pouvez effectuer des retraits quand vous le désirez. Les fonds ne sont pas gelés. Et plus tard, vous pouvez redéposer le même montant que vous avez retiré, mais à la condition que les deux opérations n'aient pas été effectuées durant la même année financière. Par exemple, si vous effectuez un retrait aujourd'hui, vous ne devez pas redéposer l'argent avant le début de 2012. Si vous le faites, ce dépôt sera considéré comme une cotisation excédentaire, sauf si vous disposiez d'espace de cotisation qui n'avait jamais été utilisé auparavant. Une cotisation excédentaire vous vaudra une pénalité de 1% par mois du montant cotisé en trop. «Assurez-vous donc de bien comprendre toutes les règles lorsque vous cotisez à un CELI», suggère fortement David Birkbeck, directeur, Stratégies de retraite, chez RBC Groupe financier.

Une occasion intéressante

L'objectif du gouvernement canadien en créant le CELI est de favoriser l'épargne des Canadiens, car celle-ci est essentielle à une économie saine, explique Guy Côté, Associé principal, Solutions fortunes privées, Financière Banque Nationale.

Tous n'ont pas la capacité d'épargner suffisamment pour souscrire à la fois au régime enregistré d'épargne-retraite (REER) et au CELI. «Ceux-là doivent d'abord cotiser au REER s'ils ont des impôts à payer», dit Guy Côté. C'est la première chose à faire dans un plan d'épargne, selon lui.

Mais ensuite, il faut tenter de maximiser le potentiel qu'offre le CELI de faire croître les économies à l'abri de l'impôt. En n'oubliant pas toutefois que ces comptes d'épargne forment un tout qu'il faut s'assurer de gérer en fonction de ses objectifs de placement et de sa tolérance au risque, ajoute M. Côté.

REER-CELI, différences et similitudes

Tous se posent la question de savoir si l'on doit souscrire d'abord au REER et ensuite au CELI, ou l'inverse. Chose certaine, pour répondre à cette question, il faut bien connaître les différences et les similitudes de chacun, explique Guy Côté, Associé principal, Solutions fortunes privées, Financière Banque Nationale.

- Contrairement au REER où vous ne pouvez plus cotiser si vous êtes âgé de plus de 71 ans, il n'y a pas d'âge limite pour cotiser à un CELI.

- Autre différence majeure, les sommes versées dans un CELI ne sont pas déductibles de votre revenu imposable comme c'est le cas de celles versées dans un REER. Quant aux retraits, ceux effectués à partir d'un REER seront imposés au taux marginal du contribuable à ce moment-là, alors que les retraits du CELI seront libres d'impôts.

- De plus, sauf quelques rares exceptions, le REER ne peut pas être employé comme garantie d'un emprunt, alors que le CELI peut l'être dans la majorité des cas.

- Enfin, et cette différence est importante, les retraits d'un REER pourront avoir comme effet de réduire les prestations provenant des gouvernements selon le revenu imposable du contribuable. Les retraits d'un CELI n'ont aucun impact à cet égard.

- Par ailleurs, les deux régimes sont semblables en ce qui concerne les droits de cotisation non-utilisés qui peuvent être reportés aux années subséquentes dans les deux cas. Les deux régimes permettent aussi un roulement libre d'impôt entre conjoints en cas d'échec du mariage ou de décès.

Le CELI offre souplesse et rendement composé

L'année 2011 marque le troisième anniversaire du CELI, c'est donc dire que les épargnants peuvent maintenant avoir cotisé jusqu'à 15 000$ dans leur CELI. En effet, le montant que vous pouvez cotiser à un CELI ne dépend pas des revenus que vous gagnez. Il est le même pour tous, soit 5000$ par année. Ce montant est indexé en fonction de l'indice des prix à la consommation, arrondi aux 500$ près.

Comme l'inflation est actuellement inférieure à 2%, il faudra encore quelques années avant d'assister à la première indexation.

Grâce au CELI, les épargnants profitent du rendement composé de leurs placements à l'abri de l'impôt. Ce ne sont pas seulement les intérêts que vous gagnez qui seront à l'abri de l'impôt, mais aussi les intérêts des intérêts.

Le CELI offre également beaucoup de souplesse à ses utilisateurs, explique David Birkbeck, directeur, Stratégies de retraite, chez RBC Groupe financier. Il peut servir de compte d'épargne pour les urgences. Par exemple, c'est là que vous pouvez vous constituer un fonds d'urgence équivalent à trois mois de salaires en cas d'imprévu. Il peut également être l'endroit où vous accumulez une mise de fonds en vue d'acheter une maison. Enfin, il peut être le complément de votre REER dans l'accumulation de votre capital en vue de la retraite.