«L'image des sociétés minières qui prennent tout et détruisent tout avant de repartir sans laisser d'adresse, c'est une pratique qui a déjà existé, mais c'était il y a 30 ou 40 ans. Ce n'est plus la réalité d'aujourd'hui», affirme Jean-Marc Lulin, président et chef de la direction d'Exploration Azimut.

C'est pour faire connaître l'industrie minérale de 2010 à l'ensemble de la société québécoise que l'organisation Minalliance a été créée à l'automne.

«Nous représentons l'ensemble de l'industrie, que ce soit les sociétés d'exploration, d'exploitation, les entreprises de services, les fournisseurs, les équipementiers, les institutions financières, etc. Nous voulons faire mieux connaître l'industrie au grand public et faire valoir sa contribution socio-économique au Québec», explique Claudine Renauld, directrice générale de Minalliance.

«Nous voulons rétablir le lien de confiance. L'industrie minière a évolué comme le reste de la société. Dans le temps, tout le monde prenait la nature pour un dépotoir. On laissait les vieilles voitures dans des champs!», se souvient M. Lulin qui est dans l'industrie depuis 30 ans et qui est membre du conseil d'administration de Minalliance.

Si on entend souvent des critiques dire que les normes imposées aux sociétés minières ne sont pas assez élevées, Jean-Marc Lulin, docteur en géologie économique, affirme que plusieurs vont au-delà de ce qui leur est imposé.

Au-delà de la réglementation

«Plusieurs sociétés sont très proactives en ce qui a trait à l'environnement et aux communautés locales. On veut travailler avec les communautés et faire le moins de dommage possible et lorsqu'on en fait, on répare. C'est une préoccupation constante», affirme M. Lulin dont l'entreprise est la plus grande détentrice de propriété d'exploration au Québec, principalement au Nunavik, pour l'uranium, et à la Baie James, pour l'or.

Il donne l'exemple du Fonds Restaur-Action Nunavik qui a été créé en partenariat avec plusieurs compagnies minières, le gouvernement provincial et les communautés inuites locales pour réhabiliter des sites miniers et d'exploration abandonnés du Nunavik.

«Avec ce fonds, les entreprises minières travaillent à nettoyer ce qui a été fait il y a 20, 30 et 40 ans», indique M. Lulin. Exploration Azimut est d'ailleurs l'un des partenaires de première heure du projet.

Une industrie méconnue

Dans l'industrie, on déplore que la population ne connaisse pas suffisamment l'industrie minérale et l'évolution de ses pratiques. D'ailleurs, pour tenter de chiffrer ses impressions, l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs du Canada a commandé un sondage l'an dernier.

«Le tiers des Canadiens a dit qu'il connaissait un peu l'industrie, alors que les deux tiers ont dit qu'ils la connaissaient très peu ou pas du tout. Nous pensons que si c'est comme ça au Canada, la situation est semblable au Québec», affirme Mme Renauld, une spécialiste des communications que l'industrie minérale est allée chercher pour diriger Minealliance.

L'organisme a donc comme mandat de mieux faire connaître l'industrie à la population. «Parce que dans le fond, si les gens connaissent mal l'industrie, ils ont de la difficulté à s'en faire une opinion éclairée. Et si les gens connaissent mal l'industrie, c'est parce que l'industrie ne communique pas assez avec eux. C'est ce que nous voulons changer», affirme Mme Renauld.

Minalliance mise beaucoup sur le site web de l'organisation et sur les réseaux sociaux pour susciter le dialogue.

«Le site se veut moderne et on y mettra beaucoup de vidéos de vulgarisation, précise Mme Renauld. Nous avons aussi une belle section sur les carrières qui sont souvent méconnues que ce soit au niveau secondaire, au collégial ou à l'universitaire. Pourtant, l'industrie manque de main-d'oeuvre. Et on continuera bien sûr de peaufiner le site.»