L'exploration minière est aussi l'affaire des producteurs miniers, comme les Mines Aurizon, Mines Wesdome, Mines Richmont et Alexis Minerals. Bon an mal an, les producteurs grands et petits fournissent 45% des dépenses d'exploration effectuées au Québec.

La plupart du temps, ces producteurs ont été «mis au monde» à la suite de découvertes minières. Bien que leurs investissements en exploration dépendent davantage de leurs profits, ils misent encore beaucoup sur les découvertes pour assurer leur croissance.

C'est le cas de Mines Aurizon, un des grands succès d'entreprise minière au Québec. Cette société a acheté à bas prix la mine Casa Berardi, fermée et abandonnée par TVX Gold en 1997.

Un plan d'exploration savamment exécuté en a fait une mine de 145 000 onces d'or par année, avec des réserves et des ressources de près de 3,2 millions d'onces d'or.

«On change de profil. Nous étions perçus auparavant comme un producteur junior avec une seule mine. Nous sommes très dynamiques dans l'exploration et nous n'hésitons pas à introduire de nouveaux concepts, à essayer des choses nouvelles», explique Martin Demers, directeur de l'exploration.

Pour 2011, M. Demers a proposé à ses patrons un budget d'exploration et de mise en valeur de 20 millions, après avoir investi quelque 12 millions en 2010, dont 7 millions dans le projet Johanna.

Défi de taille

À Casa Berardi seulement, Aurizon mobilisera huit foreuses l'an prochain pour explorer en dehors de zones exploitées. Il en coûte environ 40$US l'once pour y découvrir une once d'or de ressources.

Il s'agit d'un défi de taille pour Aurizon à Johanna, dont les réserves et ressources atteignent 3 millions d'onces d'or. Là se joue une partie de sa croissance des prochaines années. La société tente d'y établir une vaste mine à ciel ouvert.

Toutefois, le gisement est situé presque dans la banlieue de Rouyn-Noranda et dans le voisinage de l'aire protégée Vaudray-Johanna obtenue par le poète Richard Desjardins. Notons que celui-ci et les autres propriétaires ont fait exclure de l'aire une enclave sur le bord du lac non protégé où sont situés les terrains de leurs chalets.

M. Demers a fait preuve d'une audace particulière en s'associant avec Exploration Typhon pour l'exploration de la propriété Fayolle. Une foule de sociétés d'exploration sont passées sur cette propriété, mais l'ont rejetée faute de trouver une continuité.

«La présence de poche de minéralisation à haute teneur en or a attiré notre attention. Notre hypothèse est qu'il faut forer dans une direction complètement différente», souligne M. Demers.

Aurizon a investi 2 millions en 2010 sur Fayolle et pourrait dépenser 5 millions l'an prochain.

L'effort d'exploration d'Aurizon lui vaut l'attention de plusieurs analystes. Barry Cooper, analyste chez CIBC Marchés mondiaux, s'est fixé une cible d'un an de 9$ pour le titre. Il prévoit des fonds autogénérés de 71 cents l'action l'an prochain pour la société.

«Nous nous attendons à un débit important de nouvelles de ses projets d'exploration en 2011», note M. Cooper dans un récent rapport de recherche.

L'analyste Catherine Gignac, de NCP Northland, voit le titre à 8,85$ d'ici un an.

«À notre avis, le prix de l'action ne reflète pas la valeur des projets d'exploration en démarrage et la pleine valeur du projet Johanna», soutient-elle.