Le courtage à escompte met aujourd'hui à la disposition de ses clients toute l'information et tous les outils nécessaires à gérer leurs portefeuilles, disent les dirigeants. On va jusqu'à offrir à ces clients des portefeuilles modèles qu'ils peuvent acheter s'ils jugent qu'ils respectent le profil et la tolérance au risque qu'ils ont déterminé à partir des questionnaires qui leur sont fournis.

Mais on va encore plus loin. Par exemple, Disnat offre un service qu'elle appelle le GPS, en allusion à l'instrument que l'on a dans sa voiture et qui indique les directions à suivre.

Cet instrument permet de suivre l'évolution de quatre portefeuilles gérés par un gestionnaire chevronné de l'institution.

Le GPS alerte les clients qui se sont abonnés au service chaque fois que le gestionnaire décide de modifier les portefeuilles.

On explique alors les raisons qui motivent ces transactions. Le gestionnaire est même disponible pour discuter des portefeuilles par conférence téléphonique tous les lundis matin.

Peut-on alors prétendre que les courtiers à escompte ne donnent pas de conseils à leurs clients?

La question se pose sûrement, car si les courtiers à escompte donnaient des conseils en placement, ils devraient aussi assumer la responsabilité de veiller à la convenance des placements de leurs clients, comme doivent les faire les courtiers de plein exercice.

Chez les courtiers à escompte, on s'en défend bien. Toutes les informations pouvant permettre de bien gérer son portefeuille sont disponibles, mais en fin de compte, les décisions de placement sont prises par le client, explique-t-on.

«On est encore loin du conseil», assure Frédéric Paquette, vice-président et directeur général chez Disnat. «Le GPS n'est pas autre chose qu'une lettre financière en temps réel», dit-il.

Il s'agit néanmoins d'une question qui préoccupe le régulateur. «Cette question doit continuer de faire l'objet d'un examen attentif compte tenu de l'évolution du courtage à escompte», confirme Carmen Crépin, vice-présidente pour le Québec de l'Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières.