Des règles uniformisées en matière de protection des données informatiques ne feraient pas seulement l'affaire des entreprises recourant à des services d'informatique dématérialisée.

Des fournisseurs commencent à réclamer une telle uniformisation, pas toujours pour les mêmes raisons.

L'été dernier, les géants américains Google et Microsoft ont demandé aux dirigeants de l'Union européenne de revoir leurs règles afin d'uniformiser leur politique à cet égard. L'Europe est un des endroits dans le monde où les règles concernant l'hébergement des données sont les plus strictes, mais elles diffèrent grandement d'un pays à l'autre.

De façon générale, les pays européens se méfient des entreprises privées étrangères qui pourraient posséder de l'information confidentielle sur leurs citoyens.

Ces pays défendent aux fournisseurs de conserver les données de leurs clients plus de quelques mois. Cette durée peut varier de six à vingt-quatre mois, selon le pays.

Le lieu où résident les données est aussi source de controverse. En France, un regroupement de petits fournisseurs de services web a fait pression sur le gouvernement afin qu'il oblige le stockage de données dans le pays où sont vendus les services de stockage.

Devant ces demandes, la Commission européenne a créé une consultation au cours de laquelle 31 requêtes du genre seront étudiées.

L'objectif: développer une politique unifiée en matière de gestion des données numériques.

C'est un enjeu qui va bien au-delà de la politique: l'avenir des services émergents d'informatique dématérialisée en dépend, de même qu'une bonne partie du budget de nombreux services publics, comme la santé, où les dépenses en gestion de données occupent une place de plus en plus importante.

Selon les études, le marché de l'informatique dématérialisée pourrait atteindre une valeur de 14 milliards de dollars d'ici trois ans. Avec un peu d'aide des gouvernements, ce secteur pourrait exploser jusqu'à 100 milliards, sur la même période.