De plus en plus, la survie passe par le recours à des sous-traitants internationaux pour plusieurs de nos entreprises.

Aux prises avec des concurrents venus du monde entier, elles doivent se tourner vers l'Asie ou l'Amérique du Sud pour fabriquer leurs produits à moindre coût et rester compétitives.

«Aujourd'hui avec la mondialisation, il y a deux façons d'être compétitif, dit Carl Gravel, directeur, national, compétitivité mondiale, Banque de développement du Canada (BDC). Il faut avoir accès à de meilleurs prix, mais aussi, se concentrer sur les activités qui ajoutent le plus de valeur à notre entreprise. Cette valeur se joue beaucoup sur le design et sur la R&D. C'est pourquoi les entreprises préfèrent sous-traiter les éléments qui ajoutent moins de valeur, comme la fabrication.»

Gérer les risques

La sous-traitance à l'étranger n'est pas sans risque. Il y a des précautions à prendre avant de se lancer dans l'aventure.

Tout d'abord, il y a un risque inhérent à chaque pays qui varie en fonction du climat et des changements politiques. Il faut bien s'informer pour savoir anticiper.

«Si on prend le cas de la Chine, c'est un pays de plus en plus stable, constate M. Gravel, mais il se produit présentement un phénomène: les travailleurs réclament maintenant des salaires plus élevés, ce qui va faire augmenter les coûts au cours des prochaines années. C'est un élément dont il faut tenir compte.»

Du côté des fournisseurs, il est évidemment important de faire une enquête diligente avant de choisir avec qui traiter.

Sont-ils solvables? Ont-ils les reins assez solides pour rester en affaires pour longtemps? Sont-ils capables de fournir des produits de qualité de façon constante?

Il est important de se rendre sur place pour évaluer la situation. On peut, en complément, faire appel à des firmes spécialisées capables d'enquêter sur les fournisseurs et d'aller vérifier la production de façon régulière.

Par ailleurs, Carl Gravel conseille d'y aller progressivement et de ne pas confier toute la production à un même fournisseur.

«Il vaut mieux y aller avec un essai, se garder diverses sources d'approvisionnement ou se garder une partie de la production ou de l'assemblage, dit-il. De plus, il faut développer une relation à long terme gagnant-gagnant avec le fournisseur, et ne pas rechercher uniquement le prix le plus bas. En développant une véritable relation, on se protège aussi mieux contre les risques reliés à la propriété intellectuelle.»

Autre risque, plus nouveau: la technologie.

«Il est bon d'évaluer la capacité technologique du partenaire, car si vous prévoyez innover et développer de nouveaux produits, il faudra qu'il soit capable de suivre les technologies employées», ajoute M. Gravel.

Des précautions incontournables

Chaque jour, des milliers de bateaux partent de l'Asie chargés de millions de conteneurs transportant nos biens de consommation. Pour éviter que vos produits se perdent en chemin, il vaut mieux faire affaire avec un transitaire international.

Ce spécialiste s'occupe de la logistique du transport de la marchandise et des procédures de dédouanement, pour s'assurer que tout arrive à bon port.

De plus, comme pour tout risque, l'appel à des sous-traitants internationaux demande une protection adéquate.

C'est pourquoi des produits d'assurance associés aux risques politiques, logistiques ou aux bris de contrat existent.

«Une assurance ne pourra jamais remplacer la pièce qui devait entrer à un moment précis, mais au moins, elle tempère le risque et permet aux entrepreneurs de se sentir plus à l'aise», dit Carl Gravel, de la BDC.

Finalement, avant de décider de délocaliser sa production, il faut tenir compte dans l'équation des coûts réels inhérents, comme les frais de douane, de logistique et de transport, et les coûts financiers reliés aux paiements anticipés de la marchandise.