Les soirées d'information du gaz de schiste, qui se tiennent des différentes villes, le confirment: des citoyens s'inquiètent de l'impact sur l'environnement et d'une chute des valeurs des maisons qui sont à proximité des travaux d'exploration. Toutefois, selon un consultant mandaté par des producteurs gaziers, les forages effectués au Québec depuis trois ou quatre ans auraient été réalisés, en général, en bonne harmonie avec les propriétaires de terrains, le voisinage et les municipalités.

Encore faut-il faire les choses correctement, explique Jacques Perron, consultant privé pour le compte des producteurs gaziers Intragaz, Gastem, Canbriam et Forest Oil.

«J'ai travaillé sur une vingtaine de forages et nous n'avons jamais eu de refus ou de conflits avec les propriétaires, dit celui qui possède 40 ans d'expérience dans la réglementation de forage gazier et pétrolier. Le secret est de mériter la confiance des gens, de ne pas se borner à la simple relation d'affaires.»

Démarches

Les démarches précédant un forage gazier d'exploration peuvent prendre jusqu'à quatre mois et coûter de 40 000$ à 50 000$, incluant la compensation du propriétaire du terrain.

M. Perron informe les citoyens résidant dans un rayon de 500 mètres avant, pendant et après les travaux. Il lui faut obtenir aussi les autorisations des municipalités concernées et les nombreux permis du ministère des Ressources naturelles. Il obtient aussi un permis de la Commission de protection du territoire agricole.

Marcel Richard est maire de Leclercville, une municipalité de 500 habitants. Il réside à moins de 2 km d'un site de forage de Talisman Énergie installé en milieu boisé. Il n'a pas été dérangé par les travaux.

Talisman a pris contact avec la municipalité une année avant les travaux. La plateforme disposait d'un incinérateur pour brûler les gaz, donc pas de bruit de torchère.

«Dans mon secteur, les gens ne voient rien de négatif, dit le maire. Les craintes viennent plutôt de la question de la protection des nappes phréatiques, mais ils semblent faire cela correctement. Si on a du gaz naturel, pourquoi ne pas l'exploiter, tout en respectant l'environnement?»

Compensations

Marcel Lamonde et ses enfants ont vécu un mois avec une foreuse embauchée par Gastem sur leur terre agricole située à Saint-Thomas d'Aquin, près de Saint-Hyacinthe.

Il trouve «qu'ils n'en donnent pas trop» quant à la compensation, mais il se dit très satisfait du comportement de la société gazière et de ses représentants.

«Ils ont été numéro un, dit M. Lamonde. Je pense qu'il n'y a aucun danger. La torchère brûle et ça ne dérange personne. C'est une bonne chose pour le Québec.»

Jacques Lefebvre exploite un garage et une cour de ferraille à Saint-François-du-Lac, entre Sorel-Tracy et Nicolet.

À l'arrière, une foreuse embauchée par Gastem-Forest Oil a effectué des forages verticaux et de fracturation hydraulique.

«Ils ont respecté tout ce qu'ils ont promis, dit M. Lefebvre. Ils ont acheté chez nous, ils ont utilisé le motel du coin. C'est bon pour l'économie.»