Avec la difficulté d'accès au financement pour les acheteurs et les prix insatisfaisants pour bien des vendeurs potentiels, les fusions et acquisitions ont été au ralenti pendant la crise économique.

Or, d'après les experts consultés, bien des facteurs sont maintenant au rendez-vous pour espérer un redécollage.

«Déjà, que ce soit au Canada ou aux États-Unis, il y a plus d'activités dans le domaine des fusions et acquisitions que pendant la crise, alors qu'il y avait un grand manque de liquidité particulièrement chronique aux États-Unis», remarque Pierre Fleurent, premier directeur général et chef, services de banque d'investissement, RBC Marchés des Capitaux.

Il croit que les banques américaines se sont stabilisées et que les autres institutions financières sont désormais plus à l'aise de transiger avec elles.

Pierre Fleurent remarque aussi que depuis un an, on a assisté à une réouverture du marché obligataire aux États-Unis.

«Il y a un déblocage général du côté de la dette. Elle est plus disponible, moins chère et il y a plus de sources. Comme la dette est le moteur de l'acquisition, c'est bon signe. On sent que le pire est passé», affirme-t-il.

Financement

Danielle Landry, vice-présidente, financement subordonné pour le Québec à la Banque de développement du Canada (BDC), remarque pour sa part que les vannes sont ouvertes en matière de financement pour les bons projets.

«Je dirais même qu'au fond, on a eu peur d'avoir peur! Pour les bonnes transactions, il y aura toujours du financement. Pour les dossiers plus marginaux, c'est toujours plus difficile. Je crois que nous avons tout de même vécu de l'incertitude, mais pas pendant une période de temps trop longue», affirme-t-elle.

Les deux experts s'entendent ainsi pour dire que les conditions sont maintenant réunies pour qu'on assiste à une augmentation des activités de fusions et acquisitions pour le restant de l'année.

«Le financement n'est pas cher et s'il n'y a pas eu beaucoup de transactions dans les derniers mois, c'est parce que les gens se demandaient ce qu'ils achèteraient réellement. Ils avaient peur d'avoir de mauvaises surprises. Là, on sent que l'inquiétude est en train de passer. Il y a plus de discussions», affirme Pierre Fleurant.

Danielle Landry remarque le même phénomène. «Les vendeurs ont maintenant meilleur espoir d'avoir un prix satisfaisant pour leur entreprise, alors ils sont plus prêts à passer à l'action. On commence à sentir de l'activité, une fébrilité», affirme-t-elle.

La spécialiste remarque qu'on se retrouve dans un marché d'acheteurs. «On se fait beaucoup plus appeler par des acheteurs que par des vendeurs. Et il n'y a pas si longtemps, ils nous appelaient pour que nous les aidions à trouver une entreprise à acheter à bas prix. Depuis six mois, ceux qui prennent contact avec nous ont un projet concret entre les mains. On peut donc penser que les choses sont véritablement en train de reprendre.»