Vérifier et certifier les états financiers de compagnies publiques n'est plus maintenant l'apanage des comptables agréés (CA).

La Loi modifiant le Code des professions et la Loi sur les comptables agréés concernant la comptabilité publique officiellement entrée en vigueur le 15 décembre 2008 permet maintenant aux comptables généraux certifiés (CGA) et aux comptables en management (CMA) de le faire.

Les CA avaient le monopole de la comptabilité publique depuis 1946. La comptabilité publique comporte trois aspects, la vérification, l'examen et la compilation, explique Daniel McMahon, président de l'Ordre des CA du Québec.

La vérification consiste à exprimer une opinion afin de donner un niveau d'assurance à un état financier. L'examen consiste à émettre toute forme d'attestation, de déclaration ou d'opinion sur des informations liées à un état financier et sur l'application de procédés de vérification.

Enfin, la compilation consiste à colliger toutes les données qui ne sont pas destinées uniquement à des fins d'administration interne.

Jusqu'à l'an dernier, les deux premières fonctions ne pouvaient être exécutées que par des CA.

Mais aujourd'hui, les CGA et les CMA peuvent s'adonner à ces activités à condition de détenir, en plus de leur permis de CGA ou de CMA, le permis de comptabilité publique. Ce permis leur confère le titre de CGA, auditeur, ou de CMA, auditeur.

Le permis de comptabilité publique est délivré après que les postulants ont achevé un programme de formation en comptabilité publique, qui comporte également un stage.

Reconnaissance de la compétence

«Il s'agit d'une grosse année pour les CGA, car en les autorisant à faire de la vérification, le gouvernement reconnaît par ce geste la compétence», dit Denis Riendeau, FCGA, président du Conseil de l'Ordre des CGA du Québec.

À l'Ordre des CGA, 20% des membres travaillent dans des cabinets comptables, et 140 d'entre eux sont déjà auditeurs.

Les étudiants sont également très heureux de cette situation, explique Paulette Legault, CGA, directrice générale de l'Ordre des CGA.

Ils auront accès maintenant à un programme de formation plus adapté. Le stage pourra commencer après l'obtention de 45 crédits au niveau du baccalauréat, et les étudiants pourront commencer à travailler durant le stage.

«Un des enjeux de cette année pour les CGA sera de promouvoir la bonne nouvelle», dit Mme Legault, dont l'Ordre compte 8500 membres.

Chez le CMA, il s'agira d'une carte de plus dans leur jeu, explique François Renauld, président-directeur général de l'Ordre des CMA du Québec.

Les CMA sont des professionnels de la comptabilité de management stratégique.

Ils allient une expertise comptable et des compétences de pointe en gestion qui leur permettent de contribuer à la réussite des entreprises.

La vérification, ainsi que tous les éléments de conformité, ne sont donc pas au coeur de leurs activités.

Mais ceux qui voudront s'adonner à cette partie de la pratique comptable pourront maintenant le faire.