Le réputé fabricant italien Flos vient de présenter au salon Euroluce 2023 de Milan le luminaire Bilboquet, conçu par le designer industriel québécois Philippe Malouin.

« C’est l’apothéose du design industriel ! », se réjouit Philippe Malouin.

Flos fait appel à des designers réputés pour concevoir ses luminaires, qui très souvent deviennent des objets phares du design.

Et qui plus est, c’est le fabricant italien qui a contacté le Québécois pour lui commander une création.

« Le directeur artistique de Flos m’a envoyé un message en janvier 2020, au début de la pandémie », raconte-t-il.

« Je n’en revenais pas qu’il veuille travailler avec moi. Il n’avait jamais bossé avec des gens qui n’étaient pas Européens. »

Le natif de Salaberry-de-Valleyfield, dont le studio est situé à Londres, nous parlait d’Athènes, où une galerie d’art veut faire publier par un éditeur de Milan un ouvrage sur son travail.

Une solution aimantée

Flos lui avait demandé de concevoir un luminaire qui pourrait être fabriqué en Italie pour un prix d’environ 260 euros pièce (390 $), « quelque chose qui est un peu iconique et dont la fonction est évidente ».

Son studio a fait quelques propositions, dont une a été retenue et développée. Le fabricant n’est toutefois pas parvenu à atteindre le prix visé.

Philippe Malouin a cherché un autre concept. « Après beaucoup de travail, j’ai réussi à résoudre le problème. »

PHOTO TIMO JUNTTILA, FOURNIE PAR PHILIPPE MALOUIN

Philippe Malouin

Le luminaire Bilboquet montre un piétement cylindrique surmonté d’un hémisphère d’acier lustré. Un second cylindre, sorte de projecteur, s’agrippe par aimantation à la coupole, autour de laquelle il peut prendre une infinité de positions et d’orientations.

Il s’agit en effet d’un moment décisif pour le petit studio.

« Dans l’histoire de Flos, je crois qu’ils ont eu 15 designers depuis 1964, souligne Philippe Malouin. Ça donne une confiance en soi que je n’avais pas auparavant. Je n’aurais jamais cru que ça pouvait m’arriver. Je viens de Salaberry-de-Valleyfield ! »

« Je suis une PME »

Philippe Malouin avait entrepris des études en design industriel à l’Université de Montréal quand une bourse l’a mené à l’École nationale supérieure de création industrielle à Paris. De là, il a été admis à la (très) réputée Académie de design Eindhoven, aux Pays-Bas.

« J’ai eu beaucoup de chance... Je me suis fait remarquer par la directrice de l’école. Elle m’a amené à exposer à Milan quand j’ai gradué. »

Après un passage chez le designer britannique Tom Dixon, il a ouvert son studio à Londres en 2008.

« Je suis une PME », souligne-t-il.

Il a réalisé des projets particuliers avec de petits manufacturiers, a participé à des expositions collectives, s’est lancé dans le design d’intérieur, pour lequel il s’est entouré d’une équipe conséquente.

PHOTO TIRÉE DU SITE DE PHILIPPE MALOUIN

Fauteuil Mollo

Il a été remarqué par l’éditeur de meubles Established & Sons, pour lequel il a conçu en 2014 la collection Mollo. Ces fauteuils moelleux, entièrement faits de mousse de polyuréthane, ressemblent à un demi-beigne au centre duquel on se cale sans remords.

« C’est à ce moment-là que de plus grands éditeurs ont commencé à regarder mon travail et ont commencé à m’inviter. »

Il pratique une forme d’expressionnisme épuré, qui surprend et séduit par l’ingéniosité de ses combinaisons géométriques. Des musées et des galeries lui ont demandé de créer des pièces particulières.

Recentré sur le meuble

Depuis le début de la pandémie, il s’est recentré sur le mobilier et n’a conservé à son emploi qu’un seul collaborateur, un designer industriel d’origine polonaise. Depuis lors, les revenus du studio proviennent essentiellement des redevances versées pour les pièces vendues par ses clients.

« Ça fait peut-être cinq ans que je gagne ma vie avec seulement ça, explique-t-il. C’est le travail que j’ai fait il y a six ou sept ans qui commence à payer maintenant. »

Son plus grand succès est peut-être la collection de tables et tabourets Offset, qu’il a créée pour le fabricant néo-zélandais Resident.

« Il y en a partout à travers le monde. Ça fait peut-être 20 % de notre chiffre d’affaires. »

La chaise Chop, pour HEM, lancée en janvier, est sa première pièce de mobilier extérieur. « Ça roule très bien », assure-t-il.

Et s’y ajoute maintenant le luminaire Bilboquet, qui projette une très belle lumière sur l’avenir.

« Ça nous aide à déboucher le marché italien. On veut travailler avec les grands éditeurs de meubles italiens, et c’est un peu ça qui s’en vient. C’est grandiose pour un designer ! »

Un designer qui demeure néanmoins modeste.

« J’étais au bon endroit au bon moment, j’ai eu beaucoup de chance », a-t-il répété plus d’une fois.

L’heureux designer sera à Montréal le 4 mai pour participer au salon Complètement design, organisé par Index Design et destiné aux professionnels. Il y donnera une conférence sur son processus de création.

Car la chance est le résultat de beaucoup de travail.

Remise de bourses Pilote & Filles

PHOTO TIRÉE DU SITE DE PILOTE & FILLES

Lors de l’évènement animé par la femme d’affaires Marie-Lise Pilote, 40 000 $ ont été distribués sous la forme d’une grande bourse de 5000 $, de neuf bourses régionales et de mentions spéciales.

Une dizaine de bourses Pilote & Filles ont été remises le 27 avril à une dizaine d’étudiantes inscrites à une formation menant à l’exercice d’un métier traditionnellement masculin. Lors de l’évènement animé par la femme d’affaires Marie-Lise Pilote, 40 000 $ ont été distribués sous la forme d’une grande bourse de 5000 $, de neuf bourses régionales et de mentions spéciales. Diffusé en direct sur le web, il combinait 11 rassemblements régionaux. « Les commanditaires, de grosses entreprises de chacune des régions, étaient sur place pour remettre des bourses de 2000 $. Et pour faire du recrutement, c’est vraiment intéressant pour les candidates et les employeurs », a commenté Marie-Lise Pilote, par courriel. Il s’agissait de la quatrième édition des Bourses P&F, et de sa plus généreuse. Destinée exclusivement aux femmes, la collection Pilote & Filles a été fondée en 2008.

Forex acquise par Arbec

Tout le monde est tombé dans le panneau. L’usine de panneaux à lamelles orientées (OSB) de Forex, située à Amos, a été acquise par un plus gros acteur, Produits forestiers Arbec. Forex, entreprise familiale détenue jusqu’alors par la famille Cossette, employait environ 140 personnes. L’usine d’Amos s’ajoute aux usines de panneaux OSB d’Arbec situées à Saint-Georges-de-Champlain, au Québec, et à Miramichi, au Nouveau-Brunswick. Arbec y emploie dorénavant quelque 450 personnes. Avec cette transaction, Arbec, présidée par Joey Saputo, accapare environ 5 % de la production de panneaux OSB en Amérique du Nord.