Lysanne Bourret et Pierre-Olivier Gendron viennent d’ajouter du croustillant dans leur vie. Leur entreprise, Pretty Ugly, plonge dans les croustilles, qui elles-mêmes seront plongées dans sa salsa.

Après le lancement en 2022 de sa sauce fabriquée avec des tomates en surplus ou imparfaites, la toute jeune entreprise commence à mettre en marché une croustille de farine de maïs bio et de drêche, ce résidu de grains de brassage.

« Peu importe le produit qu’on sort, on voulait vraiment que l’aspect de l’économie circulaire soit mis de l’avant, souligne Lysanne Bourret. C’est pourquoi on a lancé des chips qui sont délicieuses, mais qui sauvent aussi des aliments du gaspillage alimentaire. »

Dans leur entrepôt de Boucherville, 35 palettes de croustilles et 25 palettes de salsa sont prêtes à être expédiées.

« On est en plein lancement en ce moment, ajoute Pierre-Olivier Gendron. Les chips sont disponibles dans nos points de vente indépendants, puis elles seront dans tous les IGA du Québec dans deux semaines. »

Vie d’entrepreneurs

Lysanne Bourret et Pierre-Olivier Gendron sont en couple depuis sept ans et demi.

L’aventure entrepreneuriale n’a pas gâché la sauce de leur relation, assure Lysanne Bourret. « On ne le ferait pas autrement. C’est super de savoir que l’autre personne comprend à 100 % ce que tu vis, tes stress, tes joies. Nous, on tripe de le faire en couple comme ça. »

Ils s’étaient rencontrés dans le restaurant où ils travaillaient tous les deux, alors jeunes étudiants.

Le premier a étudié en relations internationales et en économie, la seconde, en politique, relations internationales et communications, des disciplines dans lesquelles ils ont travaillé moins d’un an avant de réunir les ingrédients d’une passion commune pour la cuisine.

« On voyait qu’il y avait un problème grandissant de gaspillage alimentaire, explique le jeune entrepreneur. Quand on est sortis de l’école et qu’on a eu notre première “job d’adulte”, entre guillemets, on s’est vite rendu compte qu’il nous manquait ce petit côté qui nous ressemble et qu’on retrouvait dans la restauration. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Lysanne Bourret et Pierre-Olivier Gendron, cofondateurs de Pretty Ugly

C’est ainsi que la salsa est entrée dans la danse. « Pourquoi la salsa ? Parce que la tomate est le légume le plus gaspillé au monde », énonce-t-il.

Il y avait un autre argument : « Tout le monde aime la salsa. »

Les deux entrepreneurs ont commencé à faire des recherches et à concocter leurs recettes en 2021.

Le propriétaire d’un restaurant avec qui Pierre-Olivier Gendron s’était lié d’amitié leur permettait d’utiliser ses cuisines les dimanches et lundis soir, jours de fermeture.

Mensonge à Sobey’s

« Au début de 2022, on a commencé notre test de marché, pour confirmer que ce n’était pas juste ma mère qui nous disait qu’on était beaux, qu’on était bons et que notre produit avait de l’allure, relate-t-il. On a fait un vrai test de marché avec une vingtaine de points de vente un petit peu partout dans le Grand Montréal jusqu’à Québec pour confirmer notre hypothèse. »

Ils étaient dans la cuisine du restaurant, les quatre mains dans la sauce, un dimanche soir de janvier 2022, quand ils ont reçu l’appel d’un acheteur de Sobey’s, qui leur a passé une commande de salsa Pretty Ugly pour 300 magasins IGA.

« On a dit oui en sachant très bien qu’on n’était pas capables de fournir, raconte Pierre-Olivier Gendron. On n’était plus en train de faire 200 pots par semaine, il fallait faire ça à coup de palettes. »

Plus exactement 10 palettes, soit 14 000 pots.

« C’était un doux mensonge, ajoute sa partenaire, mais en même temps, ça a porté ses fruits. » Et ses légumes.

Sous-traitance

Ils ont rapidement déniché un sous-traitant, avec lequel ils ont mis au point la recette de production.

« On voulait absolument garder le goût pour lequel on avait travaillé si fort, ajoute-t-elle. Notre recette n’a jamais changé malgré le fait qu’on produit en très grande quantité. »

« Mais en même temps, ce qui est beau là-dedans, c’est que plus on grossit, plus on sauve de légumes. »

Chaque pot de salsa permet de récupérer deux livres de tomates autrement destinées aux rebuts, soutient l’entreprise.

« On est passé d’une vingtaine de points de vente à plus de 300 points de vente en trois ou quatre mois », relève Pierre-Olivier Gendron. « Au Canada, 1,2 million de tomates sont gaspillées chaque jour. Quand les gens nous demandent si on a des problèmes d’approvisionnement, on répond toujours : malheureusement, non. »

Rien de faussement mexicain

La marque Pretty Ugly a été choisie à la fois pour intriguer et pour préparer une future entrée sur le marché canadien. Ses épaisses capitales monochromes se détachent sur une étiquette à fond blanc, dans une intrigante simplicité.

« Le premier montant qu’on a investi dans l’entreprise, c’est vraiment pour le branding. Je viens des réseaux sociaux et pour moi, il était obligatoire qu’on ait un branding qui frappe et qui fait jaser », souligne Lysanne Bourret.

Le sac de croustilles procède de la même simplicité, avec une partie supérieure blanche et une base du même bleu ciel que le logo.

« On a travaillé en partenariat avec une agence de Montréal qui s’appelle Billyclub. C’est vraiment grâce à elle qu’on est capables de se démarquer en tablette et de s’assurer aussi qu’on n’est pas faussement mexicain. Il y a beaucoup de marques qui ont du branding de style mexicain. Nous, on n’est pas mexicains, et on ne veut pas faire semblant de l’être non plus. »

Le Mexique les a néanmoins rattrapés.

Les croustilles Pretty Ugly sont fabriquées par une entreprise ontarienne dont les fondateurs sont d’origine mexicaine.

À la rescousse des tomates

Lors de leur participation à l’émission Dans l’œil du dragon, tournée en mars et diffusée le 12 avril, le couple a obtenu l’aval de Georges Karam, David Côté et Nicolas Duvernois. « Ce n’est pas juste pour investir puis rester silencieux, mais pour nous aider à maximiser notre potentiel, précise Pierre-Olivier Gendron. Les IGA, c’est juste le début. Nous, on va avoir un produit qui sera disponible partout. »

Il estime que la production de salsa a évité le gaspillage de 50 000 livres de tomates en 2022. « En 2023, on aimerait ça sauver 250 000 livres. »

Une autre façon de fixer des objectifs d’affaires.

Milette investit dans l’automatisation

IMAGE FOURNIE PAR MILETTE PORTES ET FENÊTRES

Esquisse 3D de la nouvelle façade de Milette Portes et Fenêtres, réalisée par BLH Architectes

C’est un moment charnière. Les portes et les fenêtres du fabricant Milette Portes et Fenêtres seront désormais assemblées avec plus de constance, grâce à l’équipement automatisé pour lequel l’entreprise a investi 1 million de dollars depuis un an. « L’importante croissance et la pénurie de main-d’œuvre que l’on connaît ont fait en sorte que nous avons dû prendre de bonnes décisions et investir davantage dans l’automatisation afin de pouvoir respecter nos engagements et avoir la capacité d’assumer cette croissance », a souligné par communiqué Stéphane Diamond, président de Milette Portes et Fenêtres. L’entreprise a plus que doublé son chiffre d’affaires au cours des trois dernières années. Cet investissement n’entraînera aucune perte d’emploi, rassure l’entreprise, qui précise que l’automatisation rendra le travail de ses employés beaucoup plus agréable et efficace. Milette Portes et Fenêtres en profite pour rajeunir son image de marque avec un nouveau logo et la réfection de la façade de son siège social, qui montrera sans doute de nouvelles portes et fenêtres.

La céleste boutique de Ciele

PHOTO DAVID DWORKIND, FOURNIE PAR CIELE ATHLÉTIQUE

Ciele Athlétique a inauguré à Griffintown son premier espace boutique.

C’est une boutique qui sera assurément très courue. Ciele Athlétique, marque montréalaise de vêtements et accessoires pour la course à pied, a inauguré à Griffintown son premier espace boutique, au 1630, rue Notre-Dame Ouest. Le nouvel « espace | MTL » (c’est son nom) se veut la boutique phare de l’entreprise. Avec un aménagement épuré et dégagé, la boutique est conçue pour donner de l’air aux vêtements de course. L’espace de 2500 pi⁠2 a été conçu par l’architecte David Dworkind, du regroupement MRDK. Ciele Athlétique a été fondée à Montréal en 2014. Ses casquettes et vêtements sont distribués sur son site web et dans plus de 900 boutiques.

Voilà dévoile Evolia

Voilà évolue et dévoile Evolia. Auparavant connue sous le nom de Voilà !, la plateforme de gestion de main-d’œuvre a été rebaptisée Evolia. L’occasion est l’ajout, sur sa plateforme de solutions de ressources humaines clés en main, d’un nouveau service qui propose un bassin d’employés de première ligne aux entreprises qui ont des horaires variables. Avec la plateforme web et mobile Evolia, elles peuvent maintenant embaucher des travailleurs pour des quarts déterminés. L’entreprise de Québec, fondée en 2016, vise notamment la santé, l’hôtellerie, le commerce de détail et le secteur manufacturier. Avec ce nouveau nom, « on voulait une marque qui évoque le mouvement et le changement, parce que c’est ce qu’on apporte au monde des ressources humaines », a expliqué le chef des opérations, Max Trudel, dans un communiqué.

Le chiffre

3 millions

La jeune pousse lavalloise Dispersa a réuni 3 millions de dollars, dont 1,5 million en subventions et 1,5 million en capital de risque, pour financer sa croissance et la mise en marché de biosurfactants biodégradables, sans huile de palme ni pétrole, dérivés de déchets alimentaires.