Rien à voir avec des guirlandes lumineuses de Noël.

Quand Lightemotion illumine un édifice, il le fait avec des moyens conséquents.

L’entreprise de Montréal a obtenu le contrat de conception de l’éclairage du Red Sea Museum, à Djeddah, en Arabie saoudite. Situé dans un bâtiment historique classé par l’UNESCO, le musée mettra en valeur le patrimoine de navigation, de commerce et de pèlerinage associé à ce port sur la mer Rouge.

« C’est un mandat autant architectural que muséologique », explique François Roupinian, président et fondateur de Lightemotion. « On a le mandat d’éclairer le bâtiment extérieur et les espaces publics intérieurs, mais aussi toute la muséographie, qui est faite par Nathalie Crinière, une des plus importantes scénographes en France. »

Lightemotion fait également la conception de l’éclairage du nouveau Black Gold Museum de Riyad. Aménagé dans un centre de recherche créé par la célèbre architecte Zaha Hadid, il raconte l’histoire du pétrole depuis l’apparition de l’homme, à travers 200 œuvres d’art contemporain.

« Le défi, c’est que chaque œuvre est un écosystème, qui a sa propre mise en scène, reprend François Roupinian. Et il y a tout le défi d’articuler la lumière du côté muséologique, dans un espace qui existait déjà, avec une équipe internationale. Les architectes sont à Londres, nous sommes à Montréal, et les équipes de création sont en France. »

Des projets phares, indique pertinemment l’entreprise, qui amènent François Roupinian partout dans le monde.

« J’arrive de Singapour pour un projet directement avec un musée, dit-il. C’est la première fois que ce musée demande à leur scénographe de travailler avec un concepteur spécifique. »

Lightemotion, en l’occurrence.

L’entreprise compte 14 employés, dont quatre dans sa succursale de Toronto.

Elle fait la conception d’éclairage architectural extérieur, d’éclairage intérieur d’ambiance et d’éclairage muséal et de projets spéciaux.

« En architecture et en musée, la lumière n’est pas juste fonctionnelle ! », s’enflamme François Roupinian. « On fait une mise en scène avec la direction de lumière, les intensités, la tonalité dans les plans. C’est vraiment un parcours lumineux. C’est la même approche qu’au théâtre, mais dans des lieux qui sont permanents. »

« C’est très dur de vendre un concept d’éclairage, ajoute-t-il. On fait des tableaux d’ambiance avec des images de référence, on fait des rendus. Mais c’est très intangible et très difficile à expliquer. »

Ils réussissent, pourtant.

Deux grandes nouvelles

« Il y a deux grandes nouvelles », annonce François Roupinian.

La firme de design d’éclairage souffle les bougies de son 20anniversaire.

« Et la COVID a été un tournant pour Lightemotion, ajoute-t-il. C’est-à-dire qu’on est passé de 45 projets à sept projets, et ça a été une super belle année. »

Avant la pandémie, Lightemotion menait une quarantaine de projets de front, certains pouvant s’étaler sur plus de trois ans.

« La COVID a fait un peu une sélection naturelle. »

Les projets qui ont survécu étaient les plus vigoureux, réalisés pour des clients éclairés, qui voyaient l’éclairage sous un autre jour.

« On a réussi à attirer les décideurs, les gens qui comprennent la plus-value de l’éclairage et qui ne voient pas la lumière comme une commodité », explique-t-il.

« En fait, ça a recentré la compagnie vers le haut de gamme et un service beaucoup plus pointu et raffiné. »

Ces projets permettent dorénavant à l’entreprise de demander des honoraires congruents à l’énergie qu’elle y consacre. Et aussi, désormais, à sa réputation.

« Ces gens-là ne nous appellent pas parce qu’on est moins chers et qu’on est payés en dollars canadiens, mais pour l’expertise québécoise. Je suis très fier de ça après 20 ans. »

La naissance de la flamme

La lumière, c’est son rayon.

François Roupinian avait commencé tout jeune à bidouiller des luminaires bricolés maison et à faire l’éclairage de petits spectacles technos.

Il avait déjà 26 ans quand, pour consolider ses connaissances, il s’est inscrit en production théâtrale à l’École nationale de théâtre.

À sa sortie, en 1999, il a conçu l’éclairage de quelques spectacles multimédias et opéras électroacoustiques, qui ont braqué les projecteurs sur lui.

« En 2001, on a commencé à faire de l’architecture et des musées. Nos premiers projets ont été le restaurant Newtown de Jacques Villeneuve et un grand musée à Singapour avec GSM. »

Fondée l’année suivante, Lightemotion a été prise en remorque par les projets internationaux des firmes montréalaises Scéno Plus, en architecture, et GSM Project, en muséologie.

« Ensuite, notre travail a été vu par des locaux et ça a fait des petits. Des gens qui ont vu nos projets à Singapour étaient connectés avec une dame de Los Angeles. Le scénographe du projet de Los Angeles était français. Il nous a amenés en Italie pour faire le musée de l’automobile à Turin. »

En somme, « le développement des affaires s’est toujours fait par le bouche-à-oreille ». Mais parce qu’il en mettait plein les yeux.

Au Canada aussi

Lightemotion participe également à plusieurs projets en cours sur la colline parlementaire, à Ottawa. « Présentement, les deux gros projets canadiens qu’on va livrer en architecture, ce sera l’illumination de l’édifice de l’Est et de l’édifice de l’Ouest. On est en installation, et ces projets seront probablement terminés l’été prochain. »

L’entreprise a également obtenu un étonnant contrat avec la Régie des alcools de l’Ontario (LCBO, selon le sigle anglais), la SAQ ontarienne.

« Depuis huit mois, on a travaillé sur le plan lumière directeur des nouvelles succursales. C’est probablement la première fois que la LCBO engageait des concepteurs. On a livré le prototype la semaine dernière. Le client est complètement ravi. Ils n’ont jamais vu leurs produits illuminés comme ça. »

Bref, et c’est le concepteur d’éclairage qui le dit : « On rayonne autant à l’international qu’au Canada. »

Des masques gaspésiens approuvés par Santé Canada

PHOTO FOURNIE PAR FRËTT SOLUTIONS

Les masques chirurgicaux réutilisables etrëma conçus par l’entreprise gaspésienne Frëtt Solutions viennent d’être approuvés par Santé Canada.

Les masques chirurgicaux réutilisables etrëma conçus par l’entreprise gaspésienne Frëtt Solutions viennent d’être approuvés par Santé Canada — les premiers de ce type reconnus dans les milieux de santé, indique l’entreprise. La technologie textile filtrante multicouche ëncore résiste à une centaine de lavages ou à un traitement à la chaleur tout en conservant ses performances. D’abord voué à la création et à la confection de vêtements écologiques, le petit atelier Frëtt Design, qui employait une demi-douzaine de personnes, s’était trouvé une nouvelle mission quand la pénurie de masques avait frappé le Québec, au printemps 2020. Encouragée par des infirmières de la région, sa fondatrice, la designer Michelle Secours, a fait des essais avec divers matériaux médicaux, puis s’est adjoint les services d’un scientifique, et ensemble, ils ont mis au point un masque réutilisable qui résiste à une centaine de — vigoureux — lavages. Le produit final est le résultat de trois années de collaboration avec des centres de recherche, des laboratoires et des établissements de santé. Une demande de brevet international a été déposée dans 64 pays.

Mallette s’ouvre à Montréal

C’est en se refermant sur deux entreprises que Mallette s’ouvre à Montréal. La société de comptables professionnels agréés, qui comptait jusqu’à présent une trentaine de bureaux partout en province, mais aucun à Montréal, a fait l’acquisition de deux entreprises montréalaises, mettant ainsi pour la première fois le pied dans la métropole. Mallette a intégré fin novembre les activités du regroupement BLT Lapointe & Associés et Martin Associés, spécialisé depuis 1994 en solutions d’affaires, en insolvabilité et en restructuration. Peu de temps auparavant, Mallette avait également acheté Faction A, qui offre pour sa part des services en analytique, permettant à la société de comptables d’ajouter cette spécialité à ses services professionnels. Avec 1300 employés et 130 associés, Mallette est le 4cabinet comptable en importance au Québec.

Ficodis acquiert Hydraulique C. L.

PHOTO FOURNIE PAR FICODIS

Christophe Bévillard, président-directeur général de Ficodis

Inversement, une entreprise montréalaise consolide sa présence en région. Ficodis, un groupe de distribution industrielle dont le siège social se situe à Montréal, vient d’acquérir l’entreprise abitibienne Hydraulique C. L., spécialisée depuis 30 ans dans les produits hydrauliques et pneumatiques et dans la fabrication de boyaux. Cette acquisition permet à Ficodis de renforcer son positionnement au cœur de la région minière de l’Abitibi-Témiscamingue et d’élargir son offre avec des services en hydraulique et en pneumatique. Fondée en 2010, Ficodis a depuis multiplié les transactions. Dernière en date, elle avait acquis en juillet dernier JMS Industriel, une entreprise de Thetford Mines spécialisée en services mécaniques. En 2021, une autre entreprise abitibienne, IBS-TUBOQUIP, spécialisée dans la distribution de fournitures de transmission de puissance et fluides, était entrée dans son giron. Ficodis avait elle-même rejoint le groupe français Descours & Cabaud en mars 2022. Ficodis compte désormais 36 points de vente au Québec, en Ontario ainsi qu’à Long Island, dans l’État de New York.

11 %

C’est la proportion de PME canadiennes qui ont été visées par une tentative de chasse à la baleine au cours de la dernière année. Dans ce type d’hameçonnage (on devrait dire harponnage), le fraudeur cible un propriétaire de PME ou se fait passer pour lui. Cette dépêche provient de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).