Une vue spectaculaire.

Par les trois immenses fenêtres qui percent un des murs du nouveau terminal C de l’aéroport international d’Orlando, en Floride, les voyageurs peuvent contempler l’océan et la plage sablonneuse où les vagues s’étalent les unes après les autres.

Mais la vue est d’autant plus imprenable qu’elle n’est qu’illusion. Il s’agit de trois écrans géants à haute résolution de près de 10 m de haut, où s’animent les images produites par la firme montréalaise Gentilhomme.

Pour le nouveau complexe inauguré en septembre dernier, le studio a produit plus de 70 capsules cinématographiques, interactives et en images de synthèse, qui apparaissent sur trois installations architecturales d’art numérique.

Sur le thème des lieux réputés et méconnus du centre de la Floride, ces capsules sont programmées selon le parcours des voyageurs en tenant compte du temps d’attente, de l’heure de la journée et des saisons.

« Le projet d’Orlando était assez compliqué dans sa nature, puisqu’il fallait produire et créer plus de cinq heures de contenu, dans des choses très différentes », décrit le fondateur et directeur général de Gentilhomme, Thibaut Duverneix. « Il y avait des images de synthèse, du contenu interactif et du tournage. C’était comme s’il fallait trois compagnies en une. »

Il n’y en avait qu’une seule, pourtant, et petite, de surcroît.

Fondée en 2014, Gentilhomme comptait à peine une demi-douzaine d’employés en 2019 quand la firme a été invitée à participer à l’appel d’offres public lancé à l’échelle mondiale. À l’étape décisive du processus de sélection, deux studios montréalais, dont un géant réputé, sont demeurés en lice.

C’est le petit Gentilhomme qui a remporté le duel.

Intégré dans l’architecture

Outre la triple (et fausse) fenêtre, nommée Windows on Orlando, les productions du studio montréalais apparaissent dans The Moment Vault, une enceinte formée de trois duos d’écrans courbes à l’intérieur de laquelle les passants sont happés dans une expérience immersive.

PHOTO MAXIME ROUX, FOURNIE PAR GENTILHOMME

Dans l’enceinte The Moment Vault, formée de trois duos d’écrans courbes, les passants sont happés dans une expérience immersive.

La troisième installation, qui sera inaugurée en 2023, prendra la forme d’une structure hélicoïdale s’élevant sur quatre étages, où 32 écrans se déploieront sur 360 degrés.

« On voulait que le contenu fasse partie intégrante de l’architecture, explique Thibaut Duverneix. Ça doit être vu dans l’espace, ça doit bien réagir à la lumière ambiante. »

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Thibaut Duverneix, fondateur de Gentilhomme, en 2017

Dans l’enceinte The Moment Vault, qui se déploie sur 360 degrés, un système de captation de mouvement en 3D saisit les mouvements de 30 visiteurs en temps réel. « On devient un avatar poétique dans le contenu et ça permet de faire partie de l’expérience », exprime-t-il joliment.

Pour tester le système, l’entreprise a loué un studio de cinéma à Montréal, où la structure a été reconstruite grandeur nature avec trois écrans de projection. « C’est un peu comme un focus group. Et c’est un super moment, parce que c’est la première fois que tu vois des gens essayer le projet. »

Défi pandémique

« Un des grands défis était quand même la pandémie », souligne le directeur général, également directeur créatif du projet. « On aurait aimé avoir plus de proximité physique avec le client. »

Pour établir la communication à distance, son équipe, à laquelle se sont greffées plusieurs firmes créatives québécoises, a développé un système de prévisualisation en réalité virtuelle. « On a refait tout l’aéroport en 3D dans un moteur de jeu vidéo. »

La technologie a eu toutefois des effets secondaires inattendus. Quand pour la première fois il s’est rendu devant la structure en construction avec une de ses réalisatrices, il n’a pas vécu l’émerveillement de la première découverte.

« On a eu tous les deux la même réaction : OK, bien, c’est ça. On la connaissait tellement en virtuel que, quand on est arrivés sur place, c’est comme si on avait déjà été là. »

Repérage virtuel, tournage réel

L’indispensable repérage pour les trois semaines de tournage s’est effectué virtuellement sur Google Earth. Une fois les restrictions levées, le tournage lui-même a été une nouvelle aventure, en raison des exigences techniques du projet.

Dans l’intention de montrer la faune et la flore « incroyables » de la région, Thibaut Duverneix voulait filmer des lamantins en plongée et une envolée d’oiseaux migrateurs.

« Un caméraman de documentaire, normalement, peut se promener. Nous, on ne pouvait pas parce qu’il fallait que la caméra soit tout le temps fixe. C’est comme demander aux oiseaux de passer au bon endroit. »

« Tu attends pendant cinq jours une migration d’oiseaux, et ils ne veulent jamais s’envoler. Et finalement, à un moment, ils s’envolent ! C’est fou ! »

Gentilhomme a pris son envol, lui aussi. Le projet d’Orlando a été suivi d’une escale à l’aéroport de Nashville, où un nouveau projet est en cours.

Le studio, qui compte maintenant 25 personnes, s’apprête à déménager dans des locaux plus spacieux. Mais pas trop spacieux. « Nos nouveaux bureaux vont être bons pour un maximum de 50 personnes, et je pense qu’on n’ira pas plus haut que ça. C’est une entreprise qui est très familiale, on veut pouvoir choisir nos projets. »

Annonce d’achat d’hélicoptères au Salon de la motoneige

On ne sache pas qu’il s’y vende (encore) des aéronefs, mais c’est néanmoins au Grand Salon de la motoneige et du quad qu’Airmedic a annoncé l’acquisition de quatre hélicoptères de modèle BK117, qui font passer sa flotte de deux à six appareils. Les nouveaux appareils répondront à la croissance des demandes d’interventions. Acquis auprès de STARS, l’homologue d’Airmedic dans l’Ouest canadien, ils sont déjà configurés pour le transport médical. La transaction permet à Airmedic d’« affirmer sa capacité d’opération sur l’ensemble du territoire du Québec » et d’optimiser ses infrastructures pour les transports préhospitaliers et interhospitaliers, a fait savoir l’entreprise.

Petit ménage dans le rangement

PHOTO FOURNIE PAR GROUPE SOMR

Les associés du nouveau Groupe SOMR : Sandy Hamilton, Luc Jarry, Geneviève Allard et Martin
Côté (devant)

Le secteur du rangement et du classement vient de faire l’objet d’un petit ménage. Le nouveau Groupe SOMR (pour Spécialiste de l’Organisation et de la Maximisation du Rangement) est issu de la fusion de Classement Luc Beaudoin, de Trois-Rivières, et des Solutions de rangement Prisma, de Laval. La nouvelle entreprise se décrit comme « le plus important distributeur québécois de produits destinés à l’optimisation des espaces de rangement dans les milieux de travail ».

Le groupe d’associés est formé de Luc Jarry et Sandy Hamilton, jusqu’alors propriétaires des Solutions de rangement Prisma, et de Geneviève Allard et Martin Côté, qui détenaient Classement Luc Beaudoin. Tous les deux partenaires du fabricant québécois de systèmes de rangement Montel, les deux entreprises avaient tissé des liens et partagé des ressources pendant la pandémie. SOMR devient le plus important distributeur de Montel au Canada. Les deux succursales poursuivent leurs activités, pour servir près de 75 % du marché québécois.

La nouvelle entreprise en profite aussi pour mettre un peu d’ordre dans ses établissements à Trois-Rivières. Son bureau et ses trois entrepôts éparpillés dans la ville déménageront d’ici la fin de l’année pour se ranger sous un même toit.

Vous connaissez les obligations communautaires ?

Non, les obligations communautaires n’ont rien à voir avec les tâches réalisées en commun dans votre quartier. C’est parce qu’elles sont méconnues même chez les OBNL, auxquelles elles sont le plus souvent destinées, que le réseau PME MTL veut rappeler leur existence aux entreprises d’économie sociale.

Les obligations communautaires sont des titres de créances émis par un organisme à but non lucratif auprès de sa communauté de soutien, qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises, nous explique PME MTL. Elles permettent de réaliser un projet spécifique ou d’assurer leur développement.

Par exemple, 189 citoyens ont acheté en 2017 les obligations communautaires émises par le Cinéma du Parc. Les 145 000 $ ainsi réunis ont contribué à la rénovation de deux salles du complexe. Les obligations communautaires sont bien connues en Ontario (community bonds), au Royaume-Uni (community shares) et en France (titres participatifs), mais généralement ignorées au Québec.

C’est pour les populariser que PME MTL, dans un projet pilote lancé en 2021, a créé son Fonds d’appariement d’obligations communautaires. Doté de 500 000 $ grâce au soutien financier de la Ville de Montréal, il permet de doubler le financement qu’une entreprise d’économie sociale a recueilli pour un projet avec l’émission d’obligations communautaires.

Un rappel utile alors que vient de s’entamer le joli mois de novembre, qui est comme chacun sait le mois de l’économie sociale au Québec.

Pour que les policiers dorment du sommeil du juste

PHOTO FOURNIE PAR HALEO

La directrice adjointe au SPVSJ, Caroline Bernard, le vice-président croissance et réussite client chez HALEO, Julien Heon, la cheffe de division Service du capital humain, Marie-Ève Isabelle, et le lieutenant Daniel Bourdon, représentant de l’exécutif de l’Association des policiers et policières de Saint-Jérôme métropolitain.

Les policiers doivent garder l’œil ouvert, mais le fermer au bon moment. La Clinique HALEO, qui se définit comme le « centre d’expertise en soins du sommeil virtuel » (c’est le centre et non le sommeil qui est virtuel), a conclu avec le Service de police de la Ville de Saint-Jérôme (SPVSJ) une entente qui permettra à celui-ci d’offrir des soins liés aux troubles du sommeil à ses 200 employés.

En raison notamment de leurs horaires atypiques et des périodes de stress intenses qu’ils connaissent, les policiers sont cinq fois plus susceptibles de souffrir de troubles du sommeil que la population en général. Le programme en ligne prévoit une rencontre d’évaluation, suivie de cinq séances de 30 minutes tenues en vidéoconférence sur l’application HALEO avec des professionnels du sommeil. Les policiers ont ainsi accès à une thérapie de l’insomnie sans avoir à se déplacer.

Fondée en 2015, HALEO propose sur son application mobile des évaluations de la santé du sommeil et des soins appropriés au diagnostic.

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Un travailleur stressé financièrement passe près de 30 minutes par jour à gérer sa situation financière personnelle plutôt que d’effectuer ses tâches professionnelles. Selon une nouvelle étude de l’Institut national de la paie, ces distractions auront coûté plus de 40 milliards de dollars aux employeurs canadiens en 2022.