Elle n’avait pas encore un an d’existence quand la firme-conseil en affaires publiques Seize03 a obtenu, en juin dernier, le mandat d’accompagner le Regroupement Petapan, qui rassemble les Premières Nations innues de Mashteuiatsh, Essipit et Nutashkuan, dans la conclusion avec les gouvernements du Québec et du Canada d’un traité en négociation depuis… 40 ans.

« C’est majeur, parce qu’un traité au Québec avec des peuples autochtones, ce n’est pas arrivé depuis 1978 », lance le président et cofondateur de Seize03, Éric Cardinal. « C’est vraiment historique, et les négociations sont sur le point de se conclure. Pour nous, c’est un privilège et un honneur de travailler avec eux pour les aider au niveau des communications. »

Mais ce mandat n’est pas le fruit du hasard. Fondée le 14 octobre 2021, Seize03 se spécialise dans les affaires autochtones. « Je pense que c’est unique, je ne connais pas d’autres entreprises du genre », lance Éric Cardinal.

Le nom de l’entreprise réfère à la grande tabagie de 1603, une alliance historique conclue à Tadoussac entre les Français et les Premières Nations.

Bien que la firme semble balbutiante, ses fondateurs Éric Cardinal et Éric Duguay cumulent une longue et riche expérience.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Éric Duguay

Éric Cardinal était un jeune étudiant en droit quand la crise d’Oka, en juillet 1991, l’a sensibilisé malgré lui aux relations avec les Premières Nations. Il habitait à Saint-Constant et son travail étudiant l’amenait dans une usine située à Sainte-Catherine, près du territoire mohawk de Kahnawake. Son trajet quotidien lui faisait franchir les contrôles policiers, les barrages de citoyens armés de gourdins et les barbelés militaires.

« Je commençais mes études en droit et je me suis dit : il me semble qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas ! »

Conseiller ministériel

Il a dès lors orienté ses études vers le droit autochtone — qu’il enseigne toujours ! — et s’est retrouvé conseiller du ministre responsable des Affaires autochtones Rémy Trudel.

Après l’élection du premier gouvernement Charest, en avril 2003, « j’ai décidé de ne pas retourner dans la pratique du droit, mais plutôt de travailler au rapprochement entre les communautés ».

Il a offert ses services de conseiller et médiateur par l’intermédiaire des relations nouées au ministère des Affaires autochtones. Son premier mandat lui a été proposé par un conseiller politique du chef mohawk de Kahnawake Joe Norton, qui cherchait à briser l’isolement de sa communauté.

Après la présentation d’Éric Cardinal devant le conseil, le chef Joe Norton n’a eu qu’une seule question pour lui : était-il indépendantiste ?

Une question-piège, s’est dit Cardinal, mais il ne pouvait mentir. « Oui », a-t-il répondu.

« Norton m’a dit : “C’est pour ça que c’est un je t’engage, parce que moi aussi, je suis souverainiste, un souverainiste mohawk. Toi, tu vas nous comprendre, mieux que les autres consultants fédéralistes qu’on a embauchés jusqu’ici.” »

Après une dizaine d’années comme consultant, il a joint l’équipe de la maison de relations publiques National.

« Je me rendais compte que de plus en plus, je pouvais aider de l’autre côté de la médaille, c’est-à-dire les entreprises et les organisations non autochtones qui ont besoin d’aide pour développer de saines relations avec les communautés autochtones. »

« Trois côtés de la médaille »

C’est là qu’il a rencontré Éric Duguay, qui s’est joint à son équipe spécialisée en relations autochtones.

Ensemble, ils ont décidé de fonder Seize03 en 2021.

« Je dis souvent qu’on travaille des trois côtés de la médaille. »

Car outre les deux faces, il y a aussi la tranche. « C’est souvent l’élément le plus complexe et qui fait, je pense, notre particularité. On est devenus très bons pour travailler au rapprochement entre les communautés, pour agir un peu comme des interprètes entre la vision des Premières Nations et la vision des allochtones. »

Ils ont obtenu des mandats avec de nombreuses communautés, organismes et gouvernements de nations autochtones – Abénakis, Anishnabés, Attikameks, Innus…

« Et de l’autre côté, on a de beaux mandats avec des organisations qui veulent qu’on les aide pour développer des relations avec les Autochtones, comme HEC Montréal avec l’École des dirigeants des Premières Nations, fondée elle aussi à l’automne 2021. »

Car mieux vaut préparer le terrain que de réparer les pots cassés, comme le Canadien de Montréal a dû le faire à l’automne 2021 — un dossier où Seize03 est venu recoller les morceaux.

Plein de bonne volonté, mais maladroit, le club avait annoncé à la fin d’octobre que l’annonceur officiel lirait avant chaque match un message où le club souhaitait reconnaître « la Nation mohawk pour leur hospitalité sur le territoire traditionnel et non cédé où nous sommes réunis aujourd’hui ».

Levée de boucliers chez certains historiens, commentateurs et politiciens, qui ont argué que l’île n’avait jamais été occupée en permanence par les Mohawks.

« On a proposé au Canadien de modifier son texte pour dire que Montréal est un territoire autochtone non cédé, que c’est un lieu de rassemblement et d’échange entre plusieurs nations, au fil du temps, dont les Anishnabés et les Mohawks ».

« Ils ont modifié le texte et depuis, ça va très bien. »

Seize03 va très bien, elle aussi.

Les deux cofondateurs viennent d’engager une première conseillère permanente, qui s’ajoute à ses employés contractuels.

« On se définit comme une firme d’impact social, conclut Éric Cardinal. Quand on se couche le soir, on est heureux parce qu’on sait que ce qu’on a fait, ça aide la société. »

Wrebbit se frotte à Assassin’s Creed

IMAGE FOURNIE PAR WREBBIT

Le premier casse-tête de la licence négociée avec Ubisoft reproduit l’église Notre-Dame
de Paris, scène de l’opus Assassin’s Creed Unity.

C’est un univers de coupe-gorges, mais Wrebbit est heureuse d’y mettre les pieds.

Le fabricant montréalais de casse-têtes en trois dimensions a annoncé la conclusion d’une entente de licence mondiale avec Ubisoft, qui lui permettra de concevoir des puzzles dérivés de son célébrissime jeu vidéo Assassin’s Creed.

Le premier casse-tête de cette nouvelle série reproduit l’église Notre-Dame de Paris, scène de l’opus Assassin’s Creed Unity, qui se déroule durant la Révolution française. Il sera lancé vers la mi-novembre 2022.

Cette production marque en même temps le 15e anniversaire de la création du jeu, apparu en 2007.

Ce partenariat est « évidemment des plus prometteurs pour Wrebbit, », a indiqué explique Jean Théberge, président des Casse-Têtes Wrebbit, dans un communiqué. « Nous combinons ainsi deux marques qui sont reconnues mondialement pour des reconstitutions méticuleusement détaillées et architecturalement fidèles de lieux historiques. »

Assassin’s Creed d’Ubisoft s’ajoute aux autres licences négociées par Wrebbit 3D, dont Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux, Batman, Le Trône de Fer, Downton Abbey et la série télé Friends.

Avec ce premier modèle de l’univers Assassin’s Creed, Wrebbit 3D offre une gamme de quelque 25 produits licenciés dans sa collection comptant une quarantaine de modèles.

Wrebbit fabrique l’ensemble de ses puzzles dans son usine de l’est de Montréal.

L’Indispensable veut se rendre indispensable à Toronto

PHOTO FOURNIE PAR L’INDISPENSABLE

Kate Zado, récemment embauchée par l’Indispensable comme directrice
du recrutement à Toronto

C’est une adjointe de haut niveau que s’est adjointe la spécialiste des adjointes de haut niveau.

L’Indispensable, firme montréalaise « spécialisée dans le recrutement des adjointes de haut niveau », c’est-à-dire de direction, a annoncé le recrutement d’une directrice du recrutement, Kate Zado, pour ses activités dans la région de Toronto.

Cette annonce permet « d’officiellement développer le marché torontois avec une équipe sur place », s’est réjouie la présidence et fondatrice de l’entreprise Vanessa Mongeau.

Il s’agit d’une étape importante dans la croissance de l’entreprise, fait-elle encore valoir.

L’Indispensable a été fondée en 2013.

CycloChrome reluit en mécanique de vélo

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

Employés de CycloChrome réparant des vélos BIXI, en 2017

Pour du travail à la chaîne. Ou au pédalier. Ou encore au guidon.

CycloChrome, spécialisée en mécanique de vélo, a participé au développement d’une nouvelle formation postsecondaire, l’attestation d’études professionnelles (AEP) en mécanique de vélo, en collaboration avec le ministère de l’Éducation du Québec.

Ce nouveau programme initie les futurs mécaniciens (et mécaniciennes) à l’entretien, l’évaluation diagnostique, la réparation et l’assemblage de vélos de tous types, y compris électriques.

CycloChrome est le principal instigateur de ce programme, dont il a conçu tous les contenus pédagogiques. De surcroît, CycloChrome est le seul partenaire du centre de services scolaire de Montréal à offrir cette formation sur le territoire montréalais.

Fondée en 2008, la petite entreprise à but non lucratif propose des services de réparation à domicile avec son atelier mobile ou au Campus CycloChrome, sa boutique montréalaise où elle donne également de la formation. Elle offre également des services d’entretien pour les flottes de vélos comme celles de BIXI et du Service de police de la ville de Montréal. Elle se targue d’avoir mis sur pied un service innovateur de réparation de moteurs et batteries de vélos électriques.

Mais sa mission fondamentale est d’encourager les jeunes et les adultes à poursuivre leurs études secondaires par le véhicule d’une formation en mécanique de vélo.

Question de les remettre en selle, quoi.

12

Un groupe de 12 entrepreneures colombiennes viendront au Québec en octobre pour renforcer leurs compétences en affaires. Elles ont été sélectionnées dans le cadre du projet C.R.E.C.E. Mujer de l’École des entrepreneurs du Québec. Elles pourront rencontrer des entrepreneurs locaux et visiter différents types de commerce et de marchés.