Le communiqué brillait de tous ses feux : « L’entreprise canadienne Groupe RSL fabrique le premier diamant synthétique du Canada », titrait-il.

Intrigant.

« On est intrigués depuis le début, et maintenant, on est fascinés ! », relance Samuel Labelle, l’un des trois fondateurs de Groupe RSL avec ses partenaires Luke Sinclair et Vincent Rivard.

Les racines de l’entreprise baignent dans le romantisme.

« Un des fondateurs à l’époque cherchait une bague de fiançailles pour sa conjointe », relate-t-il. « Il se faisait constamment offrir des diamants de laboratoire qui ne sont pas fabriqués au Canada. On s’est intéressés à cette technologie et on s’est dit : pourquoi ne pas être les premiers à se lancer là-dedans ? »

Groupe RSL a été fondé en mars 2020.

Aucun des trois cofondateurs n’était diamantaire. L’un a une formation en génie, l’autre en droit, le troisième était entrepreneur. Ils ont assemblé l’information, communiqué avec cinq ou six fabricants, comparé les systèmes et acquis un splendide appareil de dépôt chimique en phase vapeur assisté par plasma.

Bref, une machine à diamants.

Fabriqué en Amérique du Nord, l’appareil lui-même, sans compter ses systèmes périphériques, a environ la taille d’un de ces gros réfrigérateurs à glace placés devant les dépanneurs, décrit Samuel Labelle.

Dans sa chambre de réaction, du méthane et de l’hydrogène sont mis sous pression et portés à haute température par micro-ondes.

« En excitant le plasma qui est généré, on vient décomposer les atomes de carbone qui se trouvent dans le méthane », explique-t-il.

Il faut cependant une sorte de gabarit pour que ces atomes de carbone se déposent et s’agglomèrent selon la structure cristalline spécifique du diamant. Il consiste en une minuscule plaque de… diamant synthétique, de 0,2 mm d’épaisseur et de 3 à 9 mm de côté.

Cinq ou six de ces plaques sont disposées sur un socle à l’intérieur de la chambre de réaction. Un à un, les atomes de carbone viennent s’y déposer en reproduisant les liaisons du diamant modèle.

Le procédé est lent. « Ça pousse, atome par atome, pendant plusieurs semaines. »

Une fois la « croissance » terminée, on sépare les boutures diamantaires de leurs substrats, lesquels peuvent être réutilisés.

« On a fait les premiers tests, les premiers travaux de recherche et développement, et depuis six mois, on a réussi à faire les premiers diamants de laboratoire fabriqués, taillés et polis au Canada », indique le cofondateur. « C’est exactement la même chose qu’un diamant naturel. »

En production

L’entreprise se prépare à lancer la production, qu’elle destine au marché de la joaillerie.

« On a l’intention de conclure un accord avec un détaillant haut de gamme avec une marque forte et une large empreinte commerciale », précise Samuel Labelle.

C’est un marché en croissance. Le diamant synthétique a notamment des atomes crochus avec les jeunes générations, sensibles à son prix de 30 à 40 % moins élevé que le diamant naturel et à sa réputation de production éthique.

Outre ses trois fondateurs, RSL compte déjà cinq employés.

« Dans les prochains mois, on veut accroître la production, donc c’est certain qu’on va engager, principalement dans le milieu scientifique et dans le génie », confie l’entrepreneur.

Il se refuse cependant à chiffrer la production ou à dire s’il va multiplier les appareils pour compenser la lenteur du procédé. « C’est trop délicat. »

Pour des raisons de sécurité, il ne situe pas non plus son entreprise plus précisément que « dans la grande région de Montréal ».

« Pour d’autres compagnies, ça peut prendre beaucoup de temps pour arriver au résultat où on en est aujourd’hui, conclut-il. On parle d’années. Et nous, en six mois, on est arrivés à un résultat remarquable. Et on s’améliore. On est fiers d’être les premiers Canadiens à le faire. »

Cabico automatise le sur-mesure

PHOTO MARC ANTOINE HALLE, FOURNIE PAR CABICO

Le président de Cabico, Alain Ouzilleau, dans l’usine de Coaticook

Paradoxe : la fabrication sur mesure peut être automatisée. C’est ce que vient de concrétiser, au coût de près de 25 millions de dollars, le fabricant d’armoires de cuisine haut de gamme Cabico, de Coaticook. Le manufacturier vient de terminer l’optimisation de son usine en combinant des technologies d’automatisation de robotisation avec le savoir-faire artisanal de ses ébénistes. Cabico veut ainsi poursuivre sa croissance partout en Amérique du Nord. « Nos robots et systèmes permettent de libérer du temps à nos talentueux artisans. Ainsi, nous augmentons notre capacité de production, et le niveau de nos projets sur mesure atteint une qualité inégalée », a expliqué son président, Alain Ouzilleau, dans un communiqué. Le projet a été réalisé en partenariat avec Dunin Technologies, Nubik (Deloitte), Createch (Talan), PSTOX et Automatech, qui ont participé à l’implantation et à l’interconnexion des divers logiciels. Avec sa nouvelle usine de 50 000 pi⁠2, les installations de Cabico à Coaticook totalisent 200 000 pi⁠2. Fondée en 1986, l’entreprise emploie 650 personnes. Depuis l’acquisition du fabricant Elmwood en 2016, elle possède également une usine à St. Catharines, en Ontario.

Raymond Chabot Grant Thornton tend ses filets aux Îles

PHOTO FOURNIE PAR RAYMOND CHABOT GRANT THORNTON

Un cocktail à Cap-aux-Meules a célébré l’arrimage du cabinet Corbeil Boudreau & Associés à Raymond Chabot Grant Thornton.

Aux Îles-de-la-Madeleine, le cabinet Corbeil Boudreau & Associés s’est arrimé à la plus importante société comptable du Québec, Raymond Chabot Grant Thornton, qui accoste ainsi dans l’archipel. C’est sous l’enseigne de RCGT qu’il rendra désormais ses services. Le cocktail de lancement s’est tenu le 15 septembre à Cap-aux-Meules. Tous les associés et les employés actuels de Corbeil Boudreau & Associés demeurent en poste. Le cabinet trouvait son origine en 1974. Son fondateur, Paul Boudreau, s’est réjoui que son équipe de conseillers et ses clients aient désormais accès aux talents multidisciplinaires de la société mère. Raymond Chabot Grant Thornton avait déjà des succursales gaspésiennes à Chandler, Gaspé, Sainte-Anne-des-Monts et New Richmond. Elle compte plus de 2600 professionnels dans plus de 100 bureaux au Québec et dans les régions d’Ottawa et d’Edmundston. Et désormais un havre à Cap-aux-Meules.

Globocam prend du poids

Le plus grand réseau québécois de concessionnaires de camions lourds vient encore de prendre du poids. Globocam a fait l’acquisition de Tardif Diésel, une entreprise familiale située en Estrie et spécialisée dans la vente et la réparation des camions de marques Freightliner et Western Star. Fondée en 1981 par Gaston Tardif et Gaétane Plamondon à Ascot Corner, Tardif Diésel avait été reprise par leur fils Jean-Pierre Tardif. Sous l’enseigne Globocam Estrie, l’entreprise est maintenant pilotée par son nouveau directeur général, Dominique Beauregard. Fondée en 1994 dans l’arrondissement de Saint-Laurent à Montréal, Globoccam compte maintenant plus de 500 employés et huit concessions au Québec. Elle avait déjà acquis des concessionnaires à Québec et à Lévis en 2016 et en Beauce en 2021. L’entreprise a l’ambition de livrer 2500 camions par année d’ici 2025. Elle y parviendra peut-être plus tôt avec Tardif.

50 000

Les femmes entrepreneures des Premières Nations, inuites et métisses de partout au pays peuvent désormais accéder à des prêts pouvant atteindre 50 000 $ pour démarrer ou développer leur entreprise. C’est l’objet du nouveau Fonds de prêts doté de 5 millions de dollars, dont l’Association nationale des sociétés autochtones de financement (ANSAF) et les institutions financières autochtones (IFA) participantes ont annoncé la création.