L’innovation : concevoir des projets de décarbonation des édifices industriels, commerciaux et multirésidentiels clés en main.

Concevoir des projets de décarbonation des édifices industriels, commerciaux et multirésidentiels clés en main. Krome s’occupe de tout, du diagnostic à la recherche de subventions en passant par les travaux, avec une garantie des coûts et des économies générées.

Qui ?

Sandrine Tremblay est née au Saguenay, où son père, entrepreneur et ingénieur en mécanique, l’autorisait toute jeune à se rendre sur les chantiers. « À 5 ans, je me prenais déjà pour une ingénieure sur les chantiers de construction où mon père m’amenait ; l’avenir m’a donné raison », raconte-t-elle sur sa page LinkedIn.

Elle a suivi les traces de son père et obtenu en 2003 son baccalauréat en génie mécanique. Elle travaille ensuite pour différentes firmes, notamment la firme Ecosystem pendant 11 ans, où elle mène à bien plusieurs projets d’efficacité énergétique. « Je voyais un marché pour les édifices industriels, commerciaux et multirésidentiels de taille moyenne, mais il n’y avait pas d’expertise, dit-elle. C’est un bon créneau, quand personne n’est dans un marché. »

Elle fonde Krome à Montréal en 2016. L’entreprise compte aujourd’hui une vingtaine d’employés, et gère en moyenne huit projets par année.

Le produit

La spécialité de Krome, c’est de transformer les systèmes centraux de chauffage, de climatisation et de ventilation d’édifices de taille moyenne pour réduire les factures d’énergie, récupérer et redistribuer adéquatement la chaleur, tout en réutilisant au maximum les matériaux déjà installés. On peut par exemple passer d’un chauffage au gaz naturel à l’électricité et installer des thermopompes. Krome ne touche pas à l’isolation et ne redessine pas les bâtiments. Tous les travaux sont effectués par des sous-traitants, « plombiers, électriciens, spécialistes en ventilation, entrepreneurs en contrôle » : « Dans le milieu où j’œuvre, ils connaissent leurs clients, leur marché, explique Mme Tremblay. J’arrive en chef d’orchestre dans un écosystème déjà établi. »

Krome établit en outre le coût final du projet, les subventions gouvernementales s’établissant en moyenne à 45 %, et promet des économies d’énergie de l’ordre de 30 %, parfois plus. La petite entreprise se vante ainsi d’avoir permis d’éviter l’émission de 35 000 tonnes de gaz à effet de serre et procuré des économies de près de 3 millions à ses clients.

C’est vraiment clés en main. Je garantis les coûts, les entrepreneurs, les subventions, le montage financier. Si, à la fin, le client n’a pas une baisse des coûts d’exploitation, c’est à moi de le rembourser.

Sandrine Tremblay, PDG de Krome

S’il est souhaitable de construire de nouveaux bâtiments écologiques, la réduction des émissions de GES doit passer par la transformation des immeubles plus anciens, explique-t-elle. « Le développement durable, c’est aussi récupérer les infrastructures existantes et les faire consommer moins avec des projets et des technologies ultranovateurs. »

Les défis

Trouver la main-d’œuvre dans ce secteur, les ouvriers, ingénieurs et autres experts très recherchés, est un défi permanent. « C’est un segment en pleine croissance », explique Mme Tremblay.

L’autre défi frappe pratiquement tous les secteurs : composer avec des chaînes d’approvisionnement sous tension. « Si on n’a pas les machines pour construire nos projets, on ne peut pas les réaliser. Il y a beaucoup de besoins. »

L’avenir

Plutôt que de se concentrer sur un projet à la fois, on aimerait pouvoir proposer des plans plus ambitieux pour les grands propriétaires d’édifices, qui pourront établir une cible par exemple pour 2030. L’exercice aurait de plus l’avantage d’une meilleure prévisibilité, qui permet de pallier les différentes pénuries affectant l’industrie.

Rare précision pour une jeune PME en croissance, on ne vise pas encore le marché aux États-Unis, encore moins ailleurs dans le monde. « Il y a de la job au Canada, note la PDG. On est bons dans ce qu’on fait, on veut en faire plus. »

Une des évolutions que sent la fondatrice de Krome, c’est que les institutions financières vont se montrer de plus en plus exigeantes en matière de décarbonation. « C’est un investissement ultrapayant de décarboner un immeuble. La carotte n’a pas assez marché, mais quand le banquier ne voudra pas renouveler ton hypothèque, là tu vas avoir le goût de faire un projet. »

Dans une version antérieure, il était mentionné que Mme Tremblay avait travaillé « pour différentes firmes, notamment la firme américaine Ecosystem Énergie Services pendant 11 ans ». La firme s’appelle en fait simplement Ecosystem, et son siège social est à Québec. Ecosystem Energy Services est sa filiale new-yorkaise.