Fidèle à sa vocation, la chaîne d’épiceries zéro déchet Loco va réduire ses emballages architecturaux : à la fin de septembre, elle déménagera un de ses quatre magasins dans un plus petit local et remplacera son entrepôt par une organisation mobile.

« Il s’agit de faire une décroissance pour se replacer sur des bases ultrasolides et vraiment aller à l’essentiel », explique la directrice générale et cofondatrice d’Épicerie Loco, Andréanne Laurin, qui doit en faire l’annonce officielle le 9 août, jour du sixième anniversaire de l’ouverture du premier magasin.

C’est la succursale d’Ahuntsic, le plus vaste et le plus récent des quatre établissements, ouverte tout juste avant la pandémie, qui fera l’objet de ce coup de baguette.

« Le but est d’optimiser nos ressources à l’interne, précise-t-elle. Quand on va voir comment le contexte actuel aboutit, quels sont les besoins des clients, quelles sont leurs demandes, nous pourrons reprendre la croissance. »

Car la décroissance peut être un outil plutôt qu’un échec, a-t-elle appris dans le programme Recharge de Startup Montréal, dont elle termine — « demain », dit-elle — le programme de cinq mois.

Elle faisait partie de la deuxième cohorte de 12 femmes entrepreneures qui ont reçu les conseils de coachs et de gens d’affaires aguerris pour affronter leurs défis de financement et de commercialisation ou pour repenser leur modèle d’affaires.

L’utilité de la décroissance, ou plus exactement du redimensionnement, « est un des apprentissages qu’on a eus à Recharge et dont vous n’entendez jamais parler en tant qu’entrepreneur, relate-t-elle. Mais depuis que nous avons pris cette décision et que j’en parle à d’autres entrepreneurs, ils me disent qu’ils sont tous passés par là et que ça a vraiment du sens ».

Ce sont les bouleversements consécutifs à la COVID-19 – ruée puis réclusion des clients, mesures sanitaires inconstantes, timide reprise, pénurie de main-d’œuvre… — qui l’avaient incitée à poser sa candidature au programme.

« On a perdu une clientèle au début de la pandémie qu’on n’a pas encore retrouvée, mais depuis plusieurs mois, c’est plutôt stable, constate-t-elle. On a quand même espoir qu’on arrivera bientôt à une consommation postpandémie où on remettra les enjeux environnementaux au centre des priorités. »

Inflation alimentaire

L’inflation s’est ajoutée à ses soucis.

Alors qu’ils tentent de réduire l’impact budgétaire de la hausse des prix des aliments, bien des consommateurs sont rebutés par la réputation de cherté des aliments écoresponsables.

Pourtant, fait valoir Andréanne Laurin, « il y a maintenant une différence beaucoup moins grande entre un aliment d’une PME québécoise écologique et un aliment de grande surface. C’est quelquefois très surprenant et il faut faire attention ».

Le modèle écologique incite l’épicerie zéro déchet à travailler avec de petits producteurs locaux pour réduire les intermédiaires et les distances de transport. « Ça nous a quand même donné un avantage parce que les prix sont beaucoup plus stables », souligne-t-elle.

Reste à le faire comprendre aux consommateurs. Car c’est là une autre des leçons tirées du programme Recharge.

« On a vu que les citoyens veulent adopter une consommation écoresponsable, mais en se faisant beaucoup accompagner là-dedans. Il faut aussi pouvoir offrir les produits qui font le plus la différence tout en étant accessibles. »

Des ajustements sont déjà en cours dans les magasins.

« Avant, tout était en vrac, et maintenant, il y a des produits qu’on juge plus avantageux d’offrir en pots consignés, informe l’entrepreneure. Il y a aussi des entreprises innovantes qui commencent à adopter l’emballage 100 % compostable. Quelquefois, ça permet d’offrir des produits auxquels on n’avait pas encore accès ou d’améliorer la durée de vie des produits. On les teste aussi. »

Une femme à la tête de Folks

PHOTO FOURNIE PAR FOLKS

Amélie Poitras est dorénavant présidente du studio d’effets visuels Folks.

Dans une industrie où les femmes sont peu représentées dans les postes de gestion, la nouvelle a fait son effet. Le studio d’effets visuels Folks a annoncé la nomination d’Amélie Poitras à sa présidence. Elle faisait partie de l’équipe de Folks depuis sa fondation en 2012, où elle est passée de productrice à productrice déléguée, puis de chef du studio de Montréal à présidente. Elle a joué un rôle déterminant dans l’expansion de l’entreprise à Toronto, Bogotá et Saguenay, ainsi que dans le processus d’acquisition de Folks par The Fuse Group en avril 2020. Elle succède à Sébastien Bergeron, qui a récemment été nommé PDG du groupe. Folks emploie 369 personnes dans ses quatre bureaux, dont 182 à Montréal. L’étude Invisible in Visual Effects sur la place des femmes dans l’industrie des effets spéciaux, publiée en novembre 2021, a montré que chez 60 grandes firmes du secteur, 27 % des postes de direction étaient occupés par des femmes. Cette proportion tombe à 16,2 % chez les responsables d’effets spéciaux crédités au générique de 400 grands films.

De Saint-Louis-de-Gonzague à Pitt Meadows

PHOTO TIRÉE DU SITE D’EBSU

Un des ensembles d’armoires domestiques proposés par EBSU

Un peu plus d’ordre dans le secteur des armoires de cuisine. Le fabricant d’armoires pour la maison EBSU a acquis Eurorite Cabinets, une entreprise manufacturière établie à Pitt Meadows, en Colombie-Britannique. L’entreprise de Saint-Louis-de-Gonzague concrétise ainsi la troisième phase de sa campagne d’expansion, qui a vu la construction d’une nouvelle usine de 180 000 pi⁠2 à Salaberry-de-Valleyfield, en activité depuis l’automne 2021, et l’achat de Woodlore International, conclu en juillet 2021. « Avec cette acquisition dans l’ouest du pays, EBSU consolide sa position de chef de file au Canada », a indiqué le président et chef de la direction, Napoléon Boucher, dans un communiqué. « Eurorite nous permettra d’optimiser notre production, nos délais de livraison et notre utilisation des ressources à l’interne. » Fondée en 1981, EBSU distribue ses produits dans plus de 1000 points de vente à travers le Canada, notamment dans les grandes chaînes de magasins de rénovation.

Turbulent, mais efficace

Turbulent semble narguer les turbulences économiques et pandémiques. Les revenus de la firme de création numérique ont triplé depuis trois ans, passant de 7 millions en 2019 à plus de 20 millions cette année. L’entreprise montréalaise, qui compte trois divisions spécialisées dans l’éducation, le jeu vidéo et les médias, entend ajouter 50 employés à son effectif de 150 personnes au cours des prochains mois. Fondée en décembre 2021, sa filiale française Turbulent France compte sept employés. Justifiant son nom, l’entreprise a multiplié les transformations depuis sa fondation en 2002. À l’origine agence de communication, elle s’est muée en firme de développement de logiciels sur mesure, puis en producteur multimédia et de séries web, et enfin en fournisseur en matière de plateformes web et de jeux vidéo. Plus de 80 % de ses revenus proviennent de l’étranger, principalement des États-Unis.

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C’est le nombre de pays qui autorisent l’usage des cryptomonnaies, selon la carte interactive que la plateforme de comparateurs de services financiers HelloSafe a publiée sur son site.

Consultez la carte interactive