C’est sur une planche à roulettes fabriquée par l’entreprise montréalaise Zenit que la Française Noémie Miljevic a obtenu une troisième place au championnat mondial danse et style libre sur longboard (planche longue), tenu en avril aux Pays-Bas.

Cette réjouissante performance souligne le parcours tout aussi étonnant de Zenit depuis sa fondation par Philippe Berthelet, il y a une dizaine d’années.

Ses planches longues haute performance et basses sur roues sont vendues en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud.

« L’année passée, on en a vendu dans une cinquantaine de pays, indique Philippe Berthelet. On a une grosse demande à Singapour, en Corée du Sud, au Japon. »

Les transactions s’effectuent d’abord à partir du site web de Zenit, mais également par l’entremise de distributeurs locaux.

« J’ai même un distributeur en Chine », lance-t-il, en soulignant la singularité de ce circuit logistique à contresens.

Car alors qu’une forte proportion de ses concurrents font fabriquer leurs planches en Asie, Zenit confectionne les siennes à la main dans son atelier de la rue Dandurand.

Homme à tout faire

Lui-même amateur de descente en planche longue, il s’était d’abord fabriqué un bolide qui répondait à ses critères de qualité – sobriété esthétique, mais efficacité sans compromis –, puis avait répondu à la demande de ses collègues planchistes.

Ses études en administration des affaires et en commerce international ne le prédisposaient en rien à plancher sur une planche. La polyvalence qu’il s’est découverte a été sa planche de salut. « Pour fabriquer les planches, j’ai vraiment conçu les machines moi-même, dit-il. J’ai même conçu une CNC [machine-outil à commande numérique]. J’ai fabriqué toutes les presses. J’ai bâti mon site web. J’ai appris à faire des photos, des vidéos. J’ai dû apprendre tout ça pour pouvoir bâtir la marque. »

Cette marque s’est tranquillement fait une jolie réputation. « Ce qui revient le plus souvent, c’est la qualité de nos produits, le design. »

Ses planches sont laminées en placages d’érable canadien, dont la croissance en climat froid lui procure une durabilité reconnue.

Délicatement galbés, creusés de subtiles dépressions, renforcés si nécessaire de fibres de verre ou de carbone, les modèles sont façonnés selon la discipline à laquelle ils sont destinés – descente, style libre, danse, parcours de longue distance…

« L’autre caractéristique est l’aspect visuel de la planche, son côté plus minimaliste, souligne-t-il. On met davantage l’accent sur la forme de la planche que le dessin en tant que tel. »

La fabrication locale est aussi l’un des attraits de la marque auprès des passionnés.

« On fabrique les planches nous-mêmes, dit-il. Je dirais que 80 % des marques vont sous-traiter la fabrication. »

L’entreprise montre autant d’agilité à concevoir ses planches que ses employés à les tester.

Il donne l’exemple d’un nouveau modèle que Zenit a lancé ce printemps et pour lequel les amateurs enthousiastes ont suggéré quelques ajustements.

« On a réussi à concevoir et à tester la planche et à la mettre sur le marché en un mois », indique-t-il.

« C’est quelque chose qu’on ne voit pas ailleurs. Ça aurait pris un an à n’importe quelle autre marque. »

En montée

Les planches de Zenit sont sur une pente ascendante. En partie à la faveur d’une pandémie qui a ravivé les activités de plein air, l’entreprise a quintuplé son chiffre d’affaires depuis trois ans. Elle compte maintenant huit employés.

Ce succès a été obtenu sans publicité, sur la seule foi de la qualité du produit, essentiellement par le truchement du bouche-à-oreille et du clavier-à-écran sur les réseaux sociaux, sans que Philippe Berthelet ait à rémunérer un quelconque influenceur.

« Mon budget publicitaire doit être en bas de 3 % de mon chiffre d’affaires », estime-t-il.

Une vingtaine d’athlètes comme Noémie Miljevic utilisent ses planches, un peu partout sur la planète longboard.

L’entrepreneur a commencé à concevoir ses propres roulettes en uréthane, qu’il fait fabriquer en Asie selon ses spécifications. Il veut maintenant s’attaquer aux blocs-essieux, dans l’espoir louable, mais incertain, de les faire fabriquer au Québec.

Et enfin, « il y a aussi la question des longboards électriques, qui m’intéressent énormément ».

Ce qui donne l’occasion d’enfin placer celle-ci : encore beaucoup de pain sur la planche.

Un pas de plus pour Chaussures Maguire

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Myriam et Romy Belzile-Maguire, fondatrices de la marque de chaussures Maguire, dans leur boutique de Montréal.

Les propriétaires de Chaussures Maguire – l’entreprise, pas les souliers – vont marcher d’un pas plus léger. Fondée en 2016 par les sœurs Myriam et Romy Belzile-Maguire, l’entreprise montréalaise est l’une des dix lauréates du programme d’aide à l’entrepreneuriat féminin She’s Next de Visa Canada. Cette nomination leur procure une somme de 10 000 $ et un accompagnement d’un an avec le réseau de mentors et d’entreprises dirigées par des femmes IFundWomen. Chaussures Maguire était la seule entreprise québécoise parmi les lauréats de la troisième édition de ce programme. Chaussures Maguire se spécialise dans la confection et la vente de chaussures et d’accessoires pour femmes. Conçus à Montréal, ces articles sont produits par de petits fabricants familiaux européens – un modèle habituellement fabriqué au Canada n’a pas été confirmé pour la prochaine saison. « Le prix She’s Next arrive vraiment à un moment charnière dans notre entreprise », a indiqué Romy Belzile-Maguire par courriel. « Nous ouvrirons dans un mois notre toute première boutique à New York qui sera notre porte d’entrée dans le marché américain et notre premier point de vente à l’international. Cette bourse viendra y contribuer directement. » L’entreprise de 17 employés détient déjà une boutique à Montréal et une autre à Toronto.

La distillerie Artist in Residence s’agrandira en Ontario

IMAGE FOURNIE PAR ARTIST IN RESIDENCE

Une perspective des futures installations de la distillerie Artist in Residence à Hawkesbury, en Ontario

Il y aura lieu de trinquer. La distillerie Artist in Residence, située à Gatineau, a annoncé son intention de construire une deuxième distillerie dans la province voisine – une manière de soutenir la communauté, selon son président, Pierre Mantha. L’entreprise a lancé un appel de projets pour ce qui constituera un véritable complexe de 160 000 pi2. À terme, il devrait réunir huit bâtiments, dont la distillerie proprement dite, un entrepôt, une usine d’embouteillage et une boutique annexée à un restaurant. Fondée en 2016 par Pierre Mantha et son frère Michel, la distillerie Artist in Residence fabrique notamment des gins, des vodkas et diverses liqueurs. La nouvelle distillerie de Hawkesbury se consacrera au whisky. La construction devrait être terminée à l’été 2023. Et ce n’est qu’une première étape. L’entrepreneur s’est donné l’ambitieux objectif d’ouvrir une nouvelle distillerie tous les trois ans. « Ce qu’on aimerait, c’est partager le savoir-faire d’ici, en aidant les régions dans lesquelles on va », fait valoir Pierre Mantha, selon le communiqué. « On veut collaborer avec différentes personnes, créer des emplois, s’impliquer dans les communautés. » Bref, distiller ses bienfaits.

Sept employés rachètent Groupe D Resto

PHOTO FOURNIE PAR GROUPE D RESTO

Les nouveaux associés qui ont acquis Groupe D Resto : Jacques Moisan, vice-président, finances, Richard Robitaille, directeur des opérations, Gabrielle Tremblay, vice-présidente, affaires juridiques, Alexandre Lavoie, directeur, marketing, Charles A Gagnon, président, Pascal Desgagné, directeur des opérations, et Alexandre Paradis, vice-président principal

Ils n’ont pas tout avalé, mais ils ont pris une grosse bouchée. Le Groupe D Resto, qui détient 24 restaurants franchisés et indépendants au Québec, a été racheté par sept de ses employés de longue date, qui ont été invités à acquérir une participation dans l’actionnariat de l’entreprise où ils travaillaient depuis plusieurs années. Le fondateur, J Daniel Tremblay, demeure actionnaire de contrôle. Le rachat des actions sera évolutif, et d’autres blocs d’actions seront mis à la disposition de nouveaux actionnaires et des actionnaires actuels, a informé l’un des acheteurs. J Daniel Tremblay, dont la fille Gabrielle fait partie du groupe d’acheteurs, continuera à jouer un rôle dans les grandes orientations stratégiques. Le nouveau président de Groupe D Resto, Charles A. Gagnon, se réjouit de pouvoir compter sur « l’expérience et le savoir de M. Tremblay ». Ce qui n’a pas empêché les nouveaux actionnaires de redéfinir la vision, la mission et les valeurs du groupe, « en mettant l’accent sur le bonheur des clients et de nos employés », selon les mots du vice-président principal, Alexandre Paradis, sous le thème Nourrir le bonheur [une assiette à la fois]. La première assiette à garnir est celle de l’emploi. Les nouveaux actionnaires ont concocté une nouvelle approche : c’est le groupe qui propose son CV aux candidats, poussant le jeu jusqu’à leur demander de passer l’entreprise en entrevue. Le Groupe D Resto possède notamment des restaurants Mikes, Scores, La Belle et la Bœuf et Bâton Rouge, principalement au centre et dans l’est du Québec.

118 000 $

En 2021, 9 PME canadiennes sur 10 ont investi dans la technologie. L’investissement moyen s’établissait à environ 118 000 $. Mais selon l’étude de la BDC qui révèle ces chiffres, seule 1 entreprise sur 20 utilise les technologies numériques de façon efficace.