La guerre en Ukraine fait exploser le prix de l’aluminium. Les pièces n’arrivent pas. Le délai de livraison de ses fourgonnettes de camping approche les trois ans. Qu’à cela ne tienne, la présidente de Safari Condo veut augmenter la productivité de son usine de caravanes de 25 %.

Pour la présidente de Safari Condo, les deux dernières années n’ont rien eu d’un voyage d’agrément. « Je viens d’entendre que les prix de l’aluminium explosent », s’exclame Dominique Nadeau. « Nos roulottes sont faites en aluminium d’un bout à l’autre ! »

Le 28 février, le prix de la tonne d’aluminium, propulsé par la guerre en Ukraine, a atteint le sommet historique de 3525 $ sur le marché londonien des métaux de base.

Directrice générale depuis cinq ans, elle a pris la tête de l’entreprise fondée par son père le 1er décembre 2020. « Je suis tombée présidente dans le fun, vraiment ! », lance-t-elle en riant. « Mon père m’a mis les mains sur le volant à un moment où c’était tout sauf prévisible. »

Pandémie, confinement, fermeture et réouverture des usines : le périple est maintenant connu. Heureusement, l’interdiction de voyages à l’étranger a incité de nombreux consommateurs à orienter leur budget vers l’équipement récréatif, dont les véhicules motorisés et les roulottes. Mais cette popularité n’est pas exempte de soucis. « Des belles ventes, mais des gros enjeux au niveau de la production, constate-t-elle. Alors que nos ventes augmentent, notre capacité de production est en baisse. »

Depuis deux ans, les difficultés d’approvisionnement et les problèmes de transport se sont accumulés. « Ce matin encore, il nous manquait des fenêtres. » Fabriquées en Asie et destinées à ses caravanes, certaines sont prêtes pour l’expédition, « mais ça fait deux bateaux que le conteneur rate parce qu’il n’y a pas d’espace à bord ».

Camping dans la cour

Tout juste avant la pandémie, l’entreprise construisait chaque année une centaine de motorisés et plus de 500 roulottes. « Avec notre nouvelle usine de production [de roulottes], on était vraiment fiers. On avait réussi à passer de 18 à 10 mois pour les délais de commande, relate-t-elle. On continue à produire, on garde nos employés au travail toute la semaine, mais actuellement, j’ai pratiquement 80 roulottes dans la cour qui normalement auraient dû être livrées aux consommateurs, mais qui ne sont pas terminées. »

Les délais de livraison des populaires caravanes Alto atteignent désormais 24 mois. « Pour un client qui veut aujourd’hui acheter un de nos motorisés, ça ressemble à deux ans et demi ou trois ans. »

Ces véhicules récréatifs sont tributaires des châssis fournis par les constructeurs américains. « Eux aussi ont une demande en croissance et une capacité de production réelle en baisse. »

Elle avait pourtant pris toutes les précautions. L’été dernier, dès que les carnets de commandes des modèles de fourgonnettes d’année modèle 2022 ont été ouverts, la présidente a passé une commande unique pour l’ensemble de sa production annuelle. « Malgré ça, quelques mois plus tard, on se faisait dire qu’au lieu de 80 camions, on allait en recevoir 40 ou 35. »

Se préparer à foncer

Dominique Nadeau ne croit pas pouvoir construire plus que 70 fourgonnettes de camping et 450 caravanes en 2022 – pas davantage qu’en 2021. « Je suis une personne optimiste, mais les optimistes ont eu ça dur depuis deux ans », commente la femme d’affaires.

Elle se rabat sur ce qu’elle peut contrôler, et « on a de beaux projets », dit-elle. « On fait un grand projet de productivité avec notre usine de roulottes. On pense qu’on peut gagner 25 % de productivité avec la même équipe, les mêmes gens. »

Safari Condo emploie environ 145 personnes dans ses 4 usines de Saint-Frédéric, en Beauce. Dans la plus grande, avec l’aide d’un consultant, l’entreprise révise la disposition et l’approvisionnement des postes de travail, la proximité des outils, l’ordre des tâches d’assemblage… « On va même réaménager l’usine pour faciliter le déplacement de nos roulottes d’un poste à l’autre. »

L’automatisation y trouve sa place, avec deux tables de découpe numériques, mais la complexité des multiples opérations manuelles et le faible volume de production ne justifient pas une véritable robotisation. Madame Nadeau prévoit néanmoins l’acquisition de scies numériques pour automatiser la coupe de la tuyauterie et des nombreuses extrusions. Elle sera prête à contre-attaquer.

Croire en elles

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Geneviève Biron, fondatrice et présidente de Propulia Capital, est une des ambassadrices pour la campagne Croire en elles

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, la Fondation Lise Watier lance la campagne Croire en elles, afin d’offrir son programme s’Entreprendre à davantage de femmes. La fondation a mobilisé 12 ambassadrices du milieu des affaires québécois, qui s’engagent à recueillir dans leur milieu la somme totale de 60 000 $ (Geneviève Biron, fondatrice et présidente de Propulia Capital, Vicky Boudreau, cheffe de la direction et partenaire fondatrice de bicom, Sophie Boulanger, présidente et cofondatrice de Bonlook…). La Fondation Lise Watier a pour mission de redonner confiance aux femmes qui traversent une situation de vulnérabilité économique, sociale ou professionnelle. Son programme s’Entreprendre leur fournit de la formation, de l’accompagnement individualisé et du soutien financier pour les aider à prendre un nouveau départ, notamment en s’engageant dans l’entrepreneuriat. La Fondation invite le public à encourager les participantes au programme en leur écrivant un mot d’encouragement sur son site. Pour chaque message de soutien, Groupe Marcelle versera 5 $ à la Fondation Lise Watier.

Consultez le site de la Fondation Lise Watier

Dermago perce en Grande-Bretagne

La firme québécoise dermago, qui offre des services de dermatologie virtuels, vient de conclure une entente avec le dermatologue britannique Magnus Lynch, qui pourra offrir ce service de téléconsultation aux patients des quatre coins de la Grande-Bretagne. Alors que l’accès aux dermatologues dans le réseau de la santé publique britannique est influencé par la forte demande, « l’arrivée de dermago va faciliter la vie des patients et le travail des médecins comme le DLynch qui pourront, avec l’aide de notre technologie, offrir des consultations virtuelles plus conviviales et à un plus grand nombre de gens », explique par voie de communiqué le DMarc-André Doré, dermatologue et cofondateur de dermago. La clinique du DLynch est située sur Harley Street, l’emblématique rue des médecins à succès. Une nouvelle consultation coûte 230 livres (387 $ CAN), selon son site internet. Il s’agit d’une première percée internationale pour l’entreprise québécoise. Fondée en 2017, dermago se voulait la première clinique 100 % virtuelle à offrir l’accès direct à un dermatologue pour le traitement des affections mineures de la peau comme l’acné, l’eczéma ou la rosacée. Jusqu’à présent, près de 20 000 patients canadiens ont utilisé la plateforme Dermago, dont près de la moitié au cours de la dernière année.

Un coup de main pour le déménagement des Moulins de Soulanges

Un peu d’eau au moulin pour le déménager… Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec vient d’accorder aux Moulins de Soulanges une subvention maximale de 1,2 million pour l’aider à relocaliser son usine de transformation. Le projet de l’entreprise de Saint-Polycarpe, en Montérégie, s’élève à 17 675 000 $. Le soutien gouvernemental s’inscrit dans l’investissement de 157 millions annoncé le 19 novembre 2020 par le MAPAQ, qui visait à accroître l’autonomie alimentaire du Québec et à améliorer la productivité des entreprises de son secteur bioalimentaire. Le projet des Moulins de Soulanges a germé d’un partenariat entre des agriculteurs, un meunier et des boulangers qui désiraient créer des produits de haute qualité dans le respect de l’environnement. L’entreprise a moulu ses premiers grains de blé québécois en février 2007.

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Pourcentage des PME subissant des pénuries de main-d’œuvre, selon un récent rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). C’est pourquoi l’organisme demande au gouvernement fédéral d’élargir provisoirement le Programme des travailleurs étrangers temporaires à tous les types d’emplois, dans tous les secteurs et dans tout le pays, quel que soit le taux de chômage régional.