Déneigement de Toitures Excel a conçu un dispositif compact et facile à mettre en place pour empêcher la chute des employés qui déneigent le toit des semi-remorques.

L’innovation

Son concept, appelé VanGripper, a été mis au point par la firme de design industriel Brio Innovation.

Qui

Outre les édifices commerciaux, Déneigement de Toitures Excel se spécialise dans le déneigement des semi-remorques.

Pour protéger ses employés des chutes et respecter les normes de travail en hauteur, son président François Bellerose a eu l’idée d’un système qui s’accrocherait aux rails qui courent en périphérie du toit de toutes les semi-remorques.

PHOTO FOURNIE PAR BRIO INNOVATION

Un des prototypes originaux de Déneigement de Toitures Excel, fabriqué en aluminium par un atelier d’usinage.

Une série de prototypes en aluminium ont été testés, avant que le développement final soit confié à la firme de design industriel Brio Innovation.

François Bellerose a fondé l’entreprise VanGripper pour commercialiser ce produit.

On a développé plusieurs prototypes au cours des années pour essayer de résoudre ce problème. On avait réussi quelque chose avec une entreprise qui faisait de la soudure. C’était un gros prototype en métal, qui était lourd et coûteux à fabriquer. C’était sécuritaire, mais ça manquait de finesse et ça nuisait un peu à la performance. C’est alors qu’on a demandé l’expertise de Brio Innovation.

Christel Ricard, directrice générale, VanGripper

La solution

Deux larges crochets s’agrippent comme des mains aux cornières qui bordent la toiture des semi-remorques. Ils sont retenus l’un à l’autre par un câble de longueur fixe, dont l’élasticité est suffisante pour les installer et les maintenir en place.

L’ouvrier est retenu à chaque crochet par deux longes attachées aux mousquetons de sa ceinture de sécurité. Il est donc forcé de circuler dans un corridor de sécurité au centre de la remorque, hors de portée d’une chute.

PHOTO FOURNIE PAR BRIO INNOVATION

Les déplacements de l’ouvrier sont limités par deux longes le reliant aux crochets mobiles qui s’agrippent comme des mains aux cornières du toit.

« La longueur des longes a été calculée pour que même si le déneigeur glisse ou tombe, il se retrouve assis sur la remorque et non suspendu sur le côté de la remorque », explique Christel Ricard.

Les crochets peuvent glisser le long du toit pour suivre les déplacements de l’ouvrier.

Des butées, préalablement fixées aux rails, limitent le déplacement des crochets aux deux extrémités de la remorque.

Munis de longs manches, les deux crochets sont mis en place par l’ouvrier à une extrémité de la remorque, alors qu’il est encore sur son échelle, avant d’accéder au toit.

La mise au point

L’intervention de Brio Innovation a consisté à reprendre le concept « pour l’adapter à un procédé de production en série. Il s’agissait de passer d’une idée avec un prototype qui a du potentiel à un produit qui sera rentable, plus fonctionnel, plus esthétique », indique Luc Bourgeois, directeur de l’innovation chez Brio.

Les crochets soudés en aluminium, munis de coussinets de plastique pour faciliter le glissement, ont été remplacés par une unique pièce en plastique moulée. « Il y avait de nombreux éléments, soudés et assemblés mécaniquement en différents matériaux. On a décidé de tout le faire en polyéthylène ultrahaute densité, le même plastique qui est utilisé pour faire les skis de motoneige. C’est hyper résistant aux impacts, on sait que ça va soutenir la charge, ça ne casse pas au froid, ça glisse bien. Et tout ça est moulé en une seule belle grosse pièce costaude. »

Un manche en aluminium s’y insère, « sur lequel, pour réduire les coûts, on a mis une préhension de bâton de golf ».

L’avenir

VanGripper voulait d’abord fabriquer son produit au Québec, mais les coûts de production et la disponibilité de la matière première l’ont incitée à faire appel à la sous-traitance étrangère. L’entreprise a fait produire plusieurs unités qui ont reçu un accueil favorable dans divers salons de camionnage au Canada. S’appuyant sur son site internet, VanGripper était sur sa lancée quand la pandémie et les difficultés d’approvisionnement subséquentes ont mis un frein temporaire au projet.

« On espère faire redémarrer la roue », a indiqué Christel Ricard.