Unique en son genre, l’appareil de soins en oxygénothérapie FreeO2 d’OxyNov adapte automatiquement et en continu le débit d’oxygène délivré au patient, en fonction de l’objectif d’oxygénation fixé par l’équipe clinique.

L’innovation

À l’heure de la COVID-19 et de la pénurie de personnel, l’appareil assure un suivi permanent tout en réduisant la tâche des soignants.

Qui

OxyNov a été fondée en 2009 par les médecins François Lellouche, réanimateur et chercheur à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, et Erwan L’Her, qui à l’époque était attaché à l’Hôtel-Dieu de Lévis et est à présent chef du service de réanimation médicale et chercheur au CHU de Brest.

Ils avaient lancé ensemble un projet de recherche clinique pour la mise au point d’un appareil qui automatiserait l’administration d’oxygène en oxygénothérapie.

Le prototype a été optimisé et mis au point avec l’aide de la firme d’ingénierie et design industriel Novo.

Située à Québec, OxyNov emploie maintenant une dizaine de personnes.

Ce n’est pas une évolution, c’est un peu une révolution. On part d’un dispositif utilisé depuis plus de 100 ans, qui auparavant n’avait pas d’alarme, pas de monitoring, et on arrive avec quelque chose qui n’existait pas. On est les premiers à mettre ça sur le marché. Il n’y a rien de comparable.

Jasmin Lavoie, vice-président développement des affaires, lui-même inhalothérapeute.

Le principe

Depuis le début du XXe siècle, l’oxygène était administré par un débitmètre qui nécessitait un ajustement manuel.

Le régulateur d’oxygène FreeO2 s’adapte automatiquement et instantanément aux besoins du patient.

Si par exemple l’équipe clinique détermine que le patient a besoin de maintenir un taux de 94 % d’oxygène dans le sang, l’appareil va prendre la mesure une fois par seconde et ajuster immédiatement le débit pour atteindre et maintenir cette saturation. Si le taux varie parce que le patient se lève et se déplace, l’appareil le détectera et répondra en conséquence. « C’est un peu comme si on avait une infirmière ou un inhalothérapeute à côté du patient qui fait une lecture toutes les secondes pour ajuster le débit d’oxygène », décrit Jasmin Lavoie.

Le fonctionnement

La conception du régulateur d’oxygène FreeO2 a été axée sur la plus grande simplicité de fonctionnement et d’utilisation, pour réduire la formation d’un personnel déjà surchargé.

Le taux d’oxygène du patient est mesuré à l’aide d’un capteur de saturométrie fixé à son doigt.

En réponse aux commandes de l’algorithme d’automatisation du traitement, au cœur de l’appareil, une valve réagit avec grande précision pour ajuster le débit d’oxygène.

Un écran tactile permet d’ajuster les paramètres et de constater l’évolution du traitement.

L’oxygène est distribué au patient par les moyens habituels — canule nasale ou masque.

Pour son alimentation, l’appareil se branche à une bouteille d’oxygène ou à la source murale.

Les bénéfices

L’appareil réduit les interventions des soignants, procure des économies d’oxygène, et diminue la durée du séjour à l’hôpital, soutient l’entreprise.

« L’appareil a été développé avant la COVID, mais il entre dans un créneau parfait, parce qu’il est là justement pour répondre aux changements rapides d’oxygénation dans le sang », indique Jasmin Lavoie.

En fabrication

Le FreeO2 est assemblé par Digico, une entreprise de Laval spécialisée dans la fabrication de matériel électronique complexe.

À l’instigation du DL’Her, de retour en France, OxyNov a conclu un partenariat d’investissement avec le groupe français Vygon, qui a entrepris dès 2018 la distribution du FreeO2 sur le territoire européen. Quelque 350 appareils ont été vendus jusqu’à présent.

L’avenir

La distribution au Canada, assurée par Novus Medical, a débuté en décembre 2020.

Elle se concentre pour l’instant dans l’est du Canada, mais elle devrait s’étendre au reste du pays au courant de l’année.

OxyNov espère obtenir avant la fin de 2021 l’approbation de la FDA pour la distribution aux États-Unis. Des discussions sont en cours avec des distributeurs en Amérique latine, en Thaïlande et en Égypte. « Le but est vraiment de commercialiser au niveau mondial », informe Jasmin Lavoie.

L’entreprise prévoit pour 2023 une version du FreeOpour usage à la maison.