Le prêt-à-emporter qui a permis aux restaurateurs de survivre à la pandémie est là pour de bon, et l’utilisation de contenants jetables ou plus ou moins recyclables aussi. Retournzy veut enclencher un cercle vertueux avec ses contenants réutilisables.

L’idée

Florian Maysonnave voulait faire du bénévolat, de préférence dans le monde du développement durable, et Cindy Vaucher lui a soumis une idée d’entreprise. En pleine pandémie, elle qui adore manger au restaurant n’en pouvait plus de remplir ses poubelles avec les emballages, ustensiles et contenants jetables en tous genres des plats prêts à emporter. « Ça me coupait l’appétit », dit-elle. C’est comme ça que Retournzy, coopérative de solidarité est née.

Le produit

L’utilisation de contenants recyclables s’imposait, mais pas de n’importe quelle façon. L’objectif n’était pas d’ajouter une responsabilité de gestion additionnelle à des restaurateurs qui en ont déjà plein les bras, mais de les aider dans leur cheminement vers le zéro déchet.

Le projet a été soumis à un restaurateur du Mile End, Christophe Coltey. Ça ne pouvait pas mieux tomber pour lui, qui se débattait avec un nouveau problème, celui des emballages. « On n’était pas du tout adaptés à ça, raconte le propriétaire du Caribou Gourmand. On s’est mis à faire du prêt-à-emporter pour sauver notre commerce et on a essayé toutes sortes de contenants. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Un premier contenant, fait d’acier inoxydable, a été testé et adopté. D’autres formats suivront, et la recherche d’un fabricant local est au programme.

Plus chers que le jetable, pas vraiment recyclables ni compostables, les contenants les moins mauvais sur le marché n’étaient pas la solution, selon lui. « On était contents d’embarquer dans ce beau projet. »

Un premier contenant, fait d’acier inoxydable, a été testé et adopté. D’autres formats suivront, et la recherche d’un fabricant local est au programme. Une coopérative a été formée, parce que, explique Cindy Vaucher, c’est le genre d’organisation parfaite pour un projet collectif qui veut regrouper les restaurateurs et les responsables du service de distribution des contenants, du ramassage et du lavage dans des centres situés stratégiquement à proximité des utilisateurs.

Les clients, pour leur part, n’ont pas besoin d’être membres de la coop pour profiter du service de contenants réutilisables. En payant la consigne et en rapportant leurs contenants à n’importe lequel des restaurants participants pour obtenir un remboursement, ils feront tourner la roue.

« On veut se développer arrondissement par arrondissement pour optimiser nos activités, précise France Gosselin, une des cofondatrices de la coop. On est une entreprise qui a besoin de volume, mais on veut faire des boucles courtes. »

L’avenir

L’entreprise a pu réunir du financement totalisant près de 50 000 $ pour réaliser un projet pilote avec 15 restaurateurs de Griffintown, la Petite-Bourgogne et Saint-Henri. L’objectif est d’améliorer la logistique et les façons de faire. Retournzy a l’intention de favoriser la réinsertion et de créer des emplois pour ceux qui sont en marge du marché dans ses centres de lavage.

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Retournzy a conçu un réseau de contenants consignés pour les restaurants qui font du prêt-à-emporter.

La coopérative entend faire ses frais et réinvestir d’éventuels surplus dans la croissance de ses activités. « On a l’intention d’en vivre », résume Cindy Vaucher.

En plus des restaurants et des traiteurs, la coop a l’œil sur d’autres marchés, comme les écoles, les entreprises et les festivals. Le projet pourrait aussi essaimer dans d’autres villes du Québec.

Consultez le site web de Retournzy