De l’équipement d’entraînement écoresponsable, ça se peut, selon ces deux entrepreneurs qui misent sur une source d’énergie inexploitée

L’idée

C’est à son père que Charles Couture-Lebrun doit l’idée de l’entreprise qu’il a fondée avec un ancien camarade du secondaire, Sébastien Brunelle-Jestin. À 52 ans, le paternel, qui s’était remis sérieusement à l’entraînement, s’interrogeait sur la possibilité d’utiliser toute l’énergie dépensée par les cyclistes et les utilisateurs des appareils qu’on trouve dans les gymnases. Off The Grid était née dans l’esprit de Charles, étudiant à HEC Montréal en entrepreneuriat, et Sébastien, diplomé de l'Université de Sherbrooke et candidat à la profession d'ingénerie (CPI).

Le produit

Les deux associés ont conçu un vélo de spinning (cardiovélo) capable de générer de l’électricité avec l’énergie dépensée par le cycliste et d’utiliser cette énergie pour réduire la facture d’électricité du centre d’entraînement. « Il s’agit d’utiliser cette énergie gaspillée », résume Charles Couture-Lebrun.

Un coup de sonde auprès des exploitants de centres d’entraînement a révélé que le jeu en valait la chandelle, même si le prix de l’électricité au Québec est relativement bas. « La facture d’électricité d’un centre d’entraînement qui a 1000 membres actifs peut atteindre 30 000 $ par année », précise-t-il.

Toute réduction de la consommation est donc bienvenue, et plusieurs propriétaires de centres d’entraînement ont signifié leur intérêt pour le vélo conçu par Off The Grid et fabriqué par un sous-traitant au Québec.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

La roue d’inertie du vélo est remplacée par une génératrice et l’électricité produite est transmise à un ondulateur.

La roue d’inertie de ce vélo est remplacée par une génératrice, et l’électricité produite est transmise à un onduleur qui la synchronise pour la réinjecter directement dans le réseau du bâtiment. C’est autant d’économies pour l’exploitant du gym.

On ne parle pas ici de la production de Manic-5. Un cycliste qui pédale sérieusement sur son vélo d’exercice peut produire 300 watts à l’heure. Autrement dit, pour produire un kilowatt, il faudrait pédaler pendant un peu plus de trois heures.

« On n’est pas un producteur d’énergie, précise le cofondateur. On vend plutôt de l’efficacité énergétique. »

L’idée que l’énergie produite en pédalant comme un damné serve à quelque chose plaît à beaucoup de gens et peut aussi être une source de motivation pour ceux qui s’entraînent, selon lui.

L’avenir

Off The Grid a lancé une campagne de sociofinancement sur la plateforme La Ruche avec un objectif de 50 000 $. Son plan de match est d’obtenir la certification de son produit et de le commercialiser cette année. « Les premières livraisons sont prévues à l’été. »

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Sébastien Brunelle-Jestin et Charles Couture-Lebrun, fondateurs d’Off The Grid

La petite entreprise ne pensait pas au marché du Québec quand elle a conçu son projet. L’Ontario et tous les autres marchés où l’électricité coûte beaucoup plus cher sont dans sa ligne de mire, indique Charles Couture-Lebrun.

La pandémie a forcé les centres d’entraînement à cesser leurs activités. En attendant leur réouverture, l’entreprise courtise les écoles, cégeps et universités et même les hôtels qui pourraient être intéressés par son produit qui, insiste son créateur, est vendu à un prix concurrentiel comparativement aux autres produits sur le marché. Le vélo est vendu 3000 $.

À plus long terme, Off The Grid veut développer d’autres produits capables de récupérer l’énergie dépensée par ceux qui s’entraînent. Les rameurs et autres escaliers d’exercice, par exemple, pourraient aussi produire de l’électricité, en plus d’améliorer la forme.

https://laruchequebec.com/fr/projet/70fc0c4f-f470-467f-900f-f79ce2fdfa3c