Une montre intelligente médicale, VTLAB, combinant biocapteurs et intelligence artificielle, mesurant en continu sept signes vitaux. Elle pourrait permettre le dépistage de la COVID-19 et la surveillance de ses symptômes de la COVID-19.

Qui ?

VitalTracer a été fondée en 2016 par Azadeh Dastmalchi, doctorante au département de génie biomédical de l’Université d’Ottawa, qui a emménagé en 2018 à Montréal pour développer son projet. Elle s’est associée à une amie scientifique de données, Zahra Zangeneh, et à un expert en génie électrique et électronique, Ali Ghorabani, responsable du volet mécanique de la montre intelligente. Après être passée par trois incubateurs et un accélérateur, VitalTracer compte aujourd’hui six personnes.

Le produit

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

La VTLAB mesure la tension artérielle, la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la saturation en oxygène, la température du corps, les signaux d’électrocardiogramme et de photopléthysmographie.

L’idée de VTLAB est née en 2010, quatre ans avant qu’Apple lance sa fameuse Apple Watch, raconte sa fondatrice. « Mon père venait d’avoir un diagnostic d’hypertension et devait prendre sa tension trois fois par jour. Il détestait ça, ça le serrait trop fort, j’ai cherché partout et n’ai pas trouvé une solution sur le marché. » Elle commence alors à dresser les plans de cette montre qui mesure la tension artérielle, la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la saturation en oxygène, la température du corps, les signaux d’électrocardiogramme et de photopléthysmographie. L’idée est alors d’offrir un outil diagnostique pour la détection précoce des maladies cardiovasculaires.

Au prix de 1000 $, auquel il faut ajouter des frais d’abonnement de 10 $ à 25 $ par mois, « ce n’est pas destiné aux consommateurs, on ne la trouvera pas dans les Shoppers ou les Walmart, précise Azadeh Dastmalchi. Ce pourra être prescrit par un médecin ou fourni par les résidences de personnes âgées ».

Pour la COVID-19

La VTLAB a été testée dans le cadre de partenariats avec des professionnels de la santé. Depuis le printemps dernier, une nouvelle application s’est imposée : la détection et le suivi de la COVID-19. « Nous avons beaucoup d’espoir pour cet usage : la montre peut détecter les changements, par exemple dans l’oxygénation du sang, repérer des anomalies dans le rythme cardiaque ou le sommeil. »

Les défis

Des essais cliniques sont prévus en 2021 et en 2022 pour obtenir la certification de la Food and Drug Administration américaine et de Santé Canada. Obtenir les autorisations est une tâche titanesque, rapporte la jeune fondatrice. « C’est très long, très dur, ça prend énormément de temps pour franchir toutes les étapes. »

Comme tout projet naissant, le financement est un défi permanent. La recherche mais également la construction des prototypes qui seront envoyés aux professionnels de la santé coûtent cher. VitalTracer a gagné en notoriété au début de septembre quand on a décerné à sa fondatrice un prestigieux prix Mitacs.

Enfin, contrairement à bien des entreprises qui ont trouvé leur compte dans le télétravail, VitalTracer a besoin de l’interaction constante de personnes présentes pour avancer. « Nous ne pouvons nous voir en personne, chacun est chez soi, ça réduit notre efficacité », constate Mme Dastmalchi.