(Québec) Les partis d’opposition font front commun pour suggérer au gouvernement Legault des actions rapides pour venir en aide aux PME québécoises qui sont particulièrement fragilisées les mesures prises pour freiner la propagation de la COVID-19.

Le gouvernement Legault ne fait pas de cachette : il est évident que les mesures d’isolement préventif et la fermeture complète des commerces non essentiels auront des impacts majeurs sur l’économie du Québec.

Saluant l’adoption de ces mesures « nécessaires », l’opposition estime que l’aide pour les plus petites entreprises n’est pas suffisante à l’heure actuelle. Des élus du Parti libéral du Québec, de Québec solidaire et du Parti québécois rencontreront mercredi le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, pour lui faire part de leurs propositions.

L’opposition réclame que Québec envoie un chèque de 2000 $ à toutes les entreprises éligibles à la « déduction pour la petite entreprise », appelée la DPE, qui permet une réduction du taux d’imposition fiscal. Il s’agit d’une liste d’entreprise que possède déjà Revenu Québec, indique la députée libérale Dominique Anglade.

Une autre proposition est que Québec abaisse le seuil fixé à 50 000 $ pour obtenir un prêt d’urgence du gouvernement à 10 000 $. En effet, dans son programme d’aide aux entreprises, Québec a annoncé que l’aide financière, d’un montant minimal de 50 000 $, peut être attribuée aux entreprises en difficulté sous forme de prêt.

« On pense que ce seuil-là est beaucoup trop haut. On parle de 50 000 $, il y a des entreprises qui ne sont pas là du tout », soutient Mme Anglade. En abaissant ça à 10 000 $, ça va permettre à plus d’entreprises d’y avoir accès. On vient parler à nos petites entreprises […] ces entreprises, elles ont besoin d’air ».

Aude aux ménages

On propose également, que le gouvernement devance le versement du crédit d’impôt pour solidarité, versé aux ménages à faible ou à moyen revenu, en se basant exceptionnellement sur le rapport d’impôt de l’année précédente. « Revenu Québec possède ces informations-là, le mécanisme existe », souligne le député Carlos Leitão.

« Ça rentrerait directement dans le compte de banque de 2,7 à 3 millions de ménages québécois », ajoute l’ancien ministre libéral des Finances, qui estime que la mesure se chiffre à 1,7 milliard. « Mais, ce n’est pas une nouvelle dépense », rappelle-t-il puisque ce crédit d’impôt est versé annuellement.

À son avis, Québec pourrait par ailleurs bonifier l’enveloppe pour rendre davantage de ménages admissibles compte tenu des circonstances.