Ne vous laissez pas berner par son allure d'aspirateur. Ce petit robot est beaucoup plus intelligent et remplacera bientôt les systèmes d'alarme traditionnels. C'est une plateforme sensorielle mobile qui peut inspecter tout un bâtiment et détecter toutes les sources de danger.

L'entreprise en démarrage Umanx a été fondée en 2014 par le scientifique, chercheur et entrepreneur Dragan Tubic, une sommité en robotique.

Auparavant, lui et deux associés avaient conçu un scanneur 3D. En 2013, leur entreprise Creaform, située à Lévis, a été vendue à la multinationale Ametek pour 120 millions de dollars américains.

Le robot est conçu à l'Institut national d'optique de Québec (INO). Lors d'une ronde de financement en début d'année, Umanx a obtenu des investissements totalisant 1,1 million de dollars.

« La vision de Dragan Tubic est mondiale. Il veut apporter le robot dans 350 millions de foyers en Amérique du Nord, en Europe et au Japon. On est fiers d'investir dans cette entreprise-là et fiers que ça se passe à Québec. »

- Luc Ménard, chef de l'exploitation de Desjardins Capital

Photo Robert Skinner, La Presse

Dragan Tubic, PDG et fondateur d'Umanx

Le produit

Le robot possède 50 fonctionnalités. 

Il capte les gaz inflammables, la concentration de particules fines dans l'air, la lumière ambiante, la force du signal WiFi, la présence d'humidité et une hausse de température dans les murs qui pourrait signaler le début d'une défaillance électrique, voire d'un incendie.

Il détecte les moisissures dans les murs, les fuites d'eau et de mazout.

Grâce à sa capacité d'interprétation visuelle et du son, il détecte les intrusions dans un bâtiment.

Le robot permet aussi la validation d'une alarme. En recevant la photo et la vidéo de ce qui se passe dans la résidence, vous pouvez décider d'appeler ou non les premiers répondants.

Il reconnaît la femme de ménage. Si elle oublie le code du système d'alarme, le robot pourra l'identifier avec une photo, une vidéo et la mesure de sa taille en 3D.

Il peut offrir une assistance aux personnes âgées en perte d'autonomie. Si la personne tombe, le robot peut la détecter, vérifier si elle est inconsciente, appeler les services d'urgence, leur envoyer des images et leur indiquer où elle se trouve dans la maison.

Le robot se rend à sa borne de chargement de lui-même et coûtera légèrement plus cher qu'un service de système d'alarme standard.

« Je vois les robots comme des assistants, mais qui ne ressemblent pas à des humains. C'est pour cette raison qu'on a choisi cette forme, parce qu'on sait que ce n'est pas menaçant et que c'est accepté », dit Dragan Tubic, président fondateur d'Umanx.

L'avenir

Umanx doit maintenant réussir à passer du prototype à un robot qui est usinable à bas prix. L'entreprise veut commencer les tests dans quelques centaines de maisons en 2019. « On doit valider la robustesse du robot dans une vraie maison avec des enfants et des animaux, explique Dragan Tubic. On va mesurer l'impact et sa capacité préventive avant de faire une vraie commande. On doit être sûrs qu'il n'y aura pas de rappel, parce que ce serait une catastrophe. Si on se trompe, c'est sûr que c'est fini. »

Selon les études de marché d'Umanx, 12 millions de robots de surveillance pourraient être vendus à court terme.